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Les truites sont de mieux en mieux « éduquées » !

Les truites sont de mieux en mieux éduquées.

Toutes les « vieilles mains » qui fréquentent les mêmes rivières, depuis parfois de nombreuses années, vous le diront.

Les truites sont de plus en plus difficiles à prendre car elles gardent en mémoire les mouches artificielles qui les ont leurrées.

Ainsi, une truite prise une fois à la mouche sera beaucoup plus vigilante, bien plus sélective, par rapport à tous les leurres proposés ultérieurement par les moucheurs.

Bien entendu, ce principe ne prévaut que dans la mesure où elle a été remise à l’eau avec d’infinies précautions.

Je fais référence ici aux moucheurs, qui pratiquent assidûment le « Cash and release » ou, en français, « Apprendre à prendre, apprendre à relâcher ».

C’est aussi pour cette raison que de nombreux pêcheurs pensent, souvent à tort, qu’il y a beaucoup moins de poissons dans les rivières.

C’est souvent vrai à cause des pollutions diverses et variées subies par le milieu aquatique (notamment liées à l’activité agricole intensive et ses rejets de pesticides et de nitrates).

Toutefois, cette raréfaction existe dans des proportions nettement inférieures à celles qu’ils imaginent.

Les vrais écologistes:

Ainsi les pêcheurs relâchant les poissons qu’ils capturent sont, à mes yeux, de vrais écologistes au sens noble du terme.

Rien à voir avec les « écologistes de salons » qui parlent beaucoup mais qui n’agissent que très rarement sur le terrain :

  • les rivières pêchées très régulièrement à la mouche voient leur densité de poissons augmenter sensiblement
  • la taille moyenne des truites de plus en plus difficiles à leurrer augmente également de façon importante
  • le nombre de géniteurs progresse et contribue donc à faire croître le renouvellement naturel des cheptels.

Alors, dans ce contexte, comment faire pour continuer à prendre (et à relâcher) des truites de mieux en mieux éduquées ?

Comment choisir dans ses boites, parmi des centaines, voire des milliers (l’énergie créatrice des pêcheurs à la mouche qui pratiquent le Fly Tying est sans limite), LA bonne mouche ou l’artificielle miracle.

Celle qui prendra des poissons de plus en plus méfiants ou considérés comme « imprenables » à cause de ce véritable phénomène d’accoutumance ?

Il existe deux écoles qui « s’affrontent » pour leurrer les truites de mieux en mieux éduquée :

  • Les « imitationnistes »:

    Ces pêcheurs et monteurs de mouches artificielles souhaitent reproduire les insectes aquatiques le plus parfaitement de possible. Grâce aux plumes, aux poils, aux divers matériaux naturels ou synthétiques qu’ils dressent sur leurs hameçons, ils imitent une catégorie d’insectes naturels et bien évidemment aux différents stades d’évolution de leur cycle de vie.

Bien entendu, ils ont le soucis extrême du détail: la couleur, la taille, la silhouette, les pattes, le thorax, l’abdomen, les cerques …

  • Les adeptes des mouches d’ensemble pour leurrer les truites :

    Ils n’utilisent que quelques mouches de diverses tailles qui n’ont qu’une vague apparence avec les insectes naturels mais ils les montent avec des matériaux qui « donnent vie » à leurs artificielles. Le CDC est un bon exemple.

Les mouches utilisées sont surtout soignées sur la partie ventrale et non sur la partie dorsale car c’est elle qui est visible des poissons. N’oublions jamais que les truites voient nos mouches du dessous, à travers l’eau.

Le débat est ouvert depuis de nombreuses années et est loin d’être tranché… :-))

Ma vison des choses :

Quant à moi, je me classe clairement dans la deuxième catégorie car je refuse d’avoir sur moi des milliers de mouches artificielles.

Je ne souhaite pas être transformé en une espèce de magasin ambulant d’articles de pêche, de perdre un temps précieux  face à des choix cornéliens.

Parce que j’ai quelques modèles fétiches qui ont prouvé leur efficacité sur des rivières différentes dans lesquels je crois.

La confiance dans le matériel utilisé est ici essentielle, comme souvent dans le cadre d’activités sportives.

La solution aux deux questions posées ci-dessus repose, d’après moi, sur la notion d’apparence de vie que nous arrivons à donner à nos mouches.

Une fois mouillées, nos artificielles doivent proposer de la translucidité, une apparence naturelle et vibrionner grâce aux matériaux utilisés pour proposer un simulacre de vie.

Vive les mélanges :

Lors du montage de vos artificielles, je préconise donc de mélanger les matériaux (dubbing naturel et fil de montage, cul de canard et poil de masque de lièvre, fil de cuivre et fourrure,…).

Je vous conseille surtout de créer des mouches qui flottent bas sur la surface de l’eau. Voire juste en dessous de la pellicule, pour imiter le stade de l’émergence des éphémères.

C’est à ce stade que les truites se gavent à bon compte des éphémères pas encore totalement formés au niveau de leurs ailes et en complète mutation.

En sèche, j’utilise donc très souvent, sur les poissons éduqués, des « Oreilles de lièvre », des « Peutes » inventées par Henry BRESSON.

Mais également, des montages parachute, des spinners dépouillés, des mouches en CDC de plus en plus simples, « dévêtues », aérées, voire minimalistes.

La beauté n’est certes pas toujours au rendez-vous mais l’important c’est surtout que ces artificielles obtiennent les suffrages des poissons et non qu’elles flattent mes yeux !

Eric Le Rest.

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Pêche à la mouche: le fabuleux CDC

Des plumes extraordinaires de cul de canard :

Les plumes de Cul De Canard sont connues et utilisées, depuis de nombreuses années, par les pêcheurs à la mouche. En effet, elles possèdent des pouvoirs de flottabilité et d’attractivité extraordinaires.

On peut constater qu’elles remplacent progressivement les plumes classiques des cous de coq. C’est le cas sur les montages de plus en plus d’artificielles proposées sur le marché.

Les atouts du CDC :

Si vous le voulez bien, penchons-nous ensemble sur les atouts indéniables des plumes de cul de canard:

  • elles permettent à notre artificielle de flotter plus bas sur l’eau. Cela ui lui confère un aspect plus naturel en étant plus engluée dans la pellicule de l’eau.
  • grâce à sa légèreté, le CDC procure à nos mouches une durée de flottaison beaucoup plus importante que les artificielles composées de plumes plus traditionnelles. Elles sont naturellement graissées par les glandes qui se trouvent à côté du croupion du canard et qui dégagent une espèce de sébum huileux.

  • le CDC retient dans ses minuscules barbes de la plume des micro bulles d’air. Elles augmentent son aspect brillant, sa texture vaporeuse, son côté duveteux et procurent donc aux artificielles un aspect vibrionnant proche de la fébrilité naturelle des éphémères à la surface de l’eau. Cette attractivité est également renforcée par le moindre souffle d’air qui anime les barbules des plumes de Cul De Canard.
  • le CDC se teinte facilement (alors qu’au naturel la plume peut être de couleur grise, marron ou blanche) . Cette opération permet, grâce à différents traitements chimiques d’obtenir des couleurs plus vives et plus variées.

  • le rachis ébarbés des CDC peuvent être également utilisés pour imiter les pattes des différents insectes que nous souhaitons reproduire lors de nos séances de montage.
  • il est possible et particulièrement conseillé de fabriquer du dubbing en fibre de CDC. Vous pouvez ainsi confectionner des corps d’artificielles ou disposer des toupets de CDC juste derrière l’œillet de l’hameçon pour dresser des montages parachutes.

Le défaut du cul de canard :

Comme vous pouvez le constater, les plumes de Cul De Canard présentent de nombreuses qualité et leurs usages sont très variés.

Le seul défaut qu’on pourrait leur trouver est leur fragilité.

Il est certain que plusieurs passages dans la gueule des poissons altèrent définitivement leurs qualités décrites ci-dessus.

Eric Le Rest.

Vous pouvez également consulter l’article suivant: https://tenkaraworld.com/montages-diy-do-it-yourself/

L’ombre, un poisson extraordinaire à pêcher à la mouche !

Les ombres sont des poissons fantastiques à pêcher à la mouche.

Toutefois, Thymallus Thymallus (le nom latin de l’Ombre) peut être déroutant pour les moucheurs car il a un comportement original, parfois curieux, capricieux voire fantasque.

Il vit le plus souvent en bandes organisées de façon grégaire, avec parfois et selon les rivières de très nombreux sujets:

  • les plus gros dans les courants les plus vifs et les plus profonds
  • les plus petits dans des zones moins oxygénées et moins nourricières.

Montana's wild mountain Grayling!

Publiée par Fish Eye Guy Photography sur Mardi 14 mai 2019

Les ombres occupent des habitats typiques bien différents de ceux des truites avec leurs zones de frayère, de nourriture et de repos, le plus souvent localisées sur les gravières.

Les Thymallus Thymallus ne se cachent pas comme les truites et vivent dans des secteurs de pleine eau ce qui les expose particulièrement aux carnages provoqués par les cormorans sur certaines rivières. Les ombres aiment la lumière et fuient les zones sombres et les eaux troubles.

Lorsque les ombres sont en activité, ils peuvent se déplacer de plusieurs mètres pour saisir les proies qui les intéressent avant de rejoindre, au sein du banc, leur position initiale.

Les ombres peuvent ne pas être farouches:

Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, lorsque je pêchais sur la Saine en amont de Champagole, dans le Jura, d’observer des ombres qui se mettaient carrément derrière mes bottes pour se nourrir des larves qui se décollaient du fond de la rivière à chacun de mes pas. Cela fait vraiment bizarre d’essayer d’attraper des poissons, parfois de très belle taille, à quelques dizaines de centimètres de l’endroit où je me situe dans la rivière.

Les ombres se montrent très sélectifs dans le choix de leur nourriture :

Ils peuvent se désintéresser totalement de certains éphémères ou de certaines larves pour ne choisir que des insectes très précis à des stades tout aussi spécifiques de leur cycle.

Les moucheurs doivent absolument faire attention au dragage de leur mouche car tout comportement anormal des artificielles entraîne un refus et le calage immédiat des ombres.

L’automne est la meilleure période de l’année pour pêcher les Thymallus Thymallus à la mouche :

La pêche est encore ouverte sur les rivières de deuxième catégorie dans lesquelles se trouvent un certain nombre de colonies. A cette saison, Thymalus est au meilleur de sa forme car il est fortement sensible de la température de l’eau (elle est parfaite pour lui lorsque cette dernière est < 18°). En effet, les ombres cessent de s’alimenter lorsque la température de l’eau est > 20° et se trouvent en danger à plus de 22°.

J’avoue que j’éprouve une « tendre passion »particulière pour ce poisson fabuleux, combatif, magique et magnifique qui réserve toujours des moments de plaisir intense aux moucheurs: durant sa période de reproduction, il a vraiment fière allure avec son étendard irisé dont les couleurs font penser à celles d’un arc-en-ciel.

Eric Le Rest.

Pour de plus amples informations sur les différents poissons qui peuvent être pêchés à la mouche, vous pouvez consulter utilement le post suivant: https://tenkaraworld.com/poissons/

L’odorat des poissons

Qu’on se le dise: les  poissons possèdent un odorat extrèmement développé !

Leurs fosses nasales leur permettent de détecter une proie, un danger, des congénères… et également de s’orienter.

Ainsi, il est scientifiquement prouvé que les migrateurs sont guidés vers leur rivière d’origine par les odeurs spécifiques produites par ces dernières.

Bien entendu, toutes les capacités possédées par les poissons en la matière n’ont pas encore été découvertes au niveau scientifique.

Toutefois, des études pointues sur l’odorat des poissons sont en cours.

Or, les insectes aquatiques émettent des odeurs.

Il s’agit d’ondes chimiques sous forme de phéromones sexuelles.

Elles guident les éclosions et communiquent des signaux olfactifs aux truites par le biais de l’eau :

  • selon la puissance de ces signaux, elles se mettent en chasse de leurs proies.
  • selon l’intensité des éclosions, elles se mettent à gober en fonction des insectes attendus suivant  leur odeur et leur préférence.

Les truites se passent le mot :

On se demande souvent comment les truites font pour « se passer le mot » et se mettre en activité en même temps à un moment précis.

Je suis persuadé que ces odeurs véhiculées dans l’eau constitue le vecteur primordial qui donne le top départ à l’activité des poissons.

Bien entendu, ces signaux olfactifs sont également couplés avec les signaux visuels. Les deux se complètent et doivent correspondre à la mémorisation qu’en font les poissons.

En cas de différence entre ces deux signaux, les poissons éduqués se méfieront. Ils marqueront très certainement un refus rédhibitoire.

Il existe certainement des parfums qui marquent l’eau selon les saisons. Mais aussi selon les moments de la journée et en fonction des éclosions.

Car la perception olfactive de la mouche de mai doit être très différente de celle des sedges.

Mais parfois ces odeurs peuvent se mêler selon les insectes présents sur la rivière et selon le stade des différentes éclosions.

Chaque poisson, en fonction de ses goûts et de ses habitudes alimentaires doit très certainement « faire son marché »…

C’est pour cette raison que je préconise de saisir le moins possible vos artificielles entre vos doigts afin de les imprégner à minima de votre odeur.

Surtout si vos mains sont parfumées avec le savon que vous utilisez ou sentent l’odeur de la cigarette si vous fumez.

L’impact des pollutions agricoles sur l’odorat des poissons :

A noter que les diverses pollutions agricoles (notamment les pesticides) et les métaux lourds rejetés dans les rivières détruisent les capacités olfactives des poissons.

Ils entraînent un impact négatif sur la chaîne alimentaire.

Il faut donc que nous en prenions rapidement conscience et que nous agissions pour préserver ces écosystèmes complexes.

Surtout si nous voulons que des poissons en pleine santé peuplent encore nos rivières, dans quelques dizaines d’années !

Eric Le Rest.

Si vous êtes intéressé par les autres capacités des truites, vous pouvez également consulter utilement les posts suivants :

https://tenkaraworld.com/comment-les-truites-voient-elles-nos-artificielles/

https://tenkaraworld.com/ferrage-comment-bien-ferrer-les-poissons/

La pêche à la mouche & l’art du mending

Une technique indispensable :

Le  mending qui consiste à repositionner sa soie est une technique indispensable que tout moucheur doit absolument maitriser pour obtenir une bonne dérive de ses mouches artificielles à la surface de l’eau ou, sous la surface, lorsqu’il pêche en noyée.

Ainsi, plus la dérive est naturelle et plus les chances de leurrer les truites sont importantes.

Le mending provient du verbe anglais « to mend » qui signifie « rectifier ou corriger ». Effectivement, nous avons régulièrement besoin de corriger le positionnement de notre soie afin:

  • d’éviter le dragage des mouches à la surface de l’eau
  • d’obtenir de belles dérives.

Il existe plusieurs types de mendings:

  • Le mending droit:

    Lorsque vous effectuez un lancer en travers de la rivière, de l’autre côté de la berge, le courant et les différentes veines d’eau entraînent  la soie en créant une boucle qui fera inévitablement draguer l’artificielle. Le mending permet en une fraction de seconde, par un coup de poignet vers l’amont de la rivière,  d’éviter la formation du ventre mou de la soie. Plus le courant est fort et plus votre geste doit être vif. A signaler que plusieurs mendings doivent parfois être réalisés, l’un après l’autre, en fonction de la vitesse du courant.

  • Le mending courbe:

    Il doit être utilisé en présence de plusieurs veines d’eau avec  des courants de forces différentes voire des parties lentes alternant avec des parties rapides. La courbe amont de la soie à la surface de l’eau s’obtient en effectuant lors du lancer un mouvement de va et vient latéral. Bien entendu, la maitrise parfaite de ce mending nécessite de réaliser un certain nombre de tests préalables au bord de la rivière, par exemple lorsque les poissons ne sont pas en activité et que vous attendez les premiers gobages (autant vous entraîner dans l’intervalle…).

  • Les miniroulés:

    Ils doivent être réalisés de façon successive lorsque la soie est étendue à la surface de l’eau. L’objectif poursuivi est de provoquer des miniroulés sans tirer sur son bas de ligne afin que sa mouche plonge et continue sa dérive de la façon la plus naturelle possible. J’utilise régulièrement cette technique lorsque je pêche en noyée. Elle est remarquablement efficace.

Avec de la pratique, on apprend à progresser dans les techniques du mending et surtout dans le dosage de ses mouvements qui sont souvent trop violents, dans un premier temps, puis lorsqu’ils gagnent en douceur et en fluidité sont des gages de réussite. La clé du succès repose sur la notion de dosage.

Une pratique essentielle :

Comme je vous l’indiquais, la technique du mending est absolument essentielle dans le cadre de la pratique de la pêche à la mouche classique.

A noter que lorsque vous pêchez au Tenkara avec des mouches sèches, les mendings sont moins incontournables car il n’y a pas de soie et, très souvent, seule la mouche repose à la surface de l’eau permettant d’éviter le dragage.

Toutefois, lorsque je pêche en noyée en utilisant la technique du Tenkara, il m’arrive de réaliser régulièrement des mendings pour mieux faire travailler mon train de mouches et donc le rendre plus irrésistible.

Eric Le Rest.

Pour de plus amples informations sur le dragage, vous pouvez consulter utilement l’article suivant: https://tenkaraworld.com/dragage/

Le dragage: le piège à éviter à la pêche à la mouche

Qu’est-ce que le dragage ?

Le dragage provient du mot anglais « drag » et signifie « sillage ».

Il peut être considéré comme un défaut de présentation qui provoque le mouvement suspect de nos artificielles à la surface de l’eau.

Dans ce cas précis, ces dernières sont à la « remorque » du bas de ligne entraîné par le courant.

Ce sillage peut ne pas être facilement perceptible par le pêcheur à la mouche tant il peut être léger.

Toutefois, le résultat est toujours le même: il provoque le calage ou la fuite des poissons qui nous intéressent.

Comment éviter tout dragage, lors de la dérive de nos mouches ?

Lorsque vous pêchez à la mouche de façon classique, vous souhaitez éviter les dérives plus lentes de vos mouches artificielles que les insectes naturels qui sont à la surface de l’eau.

Ainsi, il convient tout d’abord de poser le moins de soie possible sur l’élément liquide.

Cette opération est facilitée par l’utilisation d’une longue canne.

Pas de dragage avec le Tenkara :

A noter que ce problème de dragage n’existe pratiquement pas avec la technique du Tenkara. En effet, au Tenkara nous n’utilisons pas de soie mais un bas de ligne tissé et nos cannes sont relativement longues.

Ainsi la partie du nylon qui est en contact avec l’eau est réduite à sa plus simple expression.

Le bas de ligne en nylon peut éventuellement n’avoir aucun contact avec l’eau lorsque la canne est relevée, car seule la mouche est posée à la surface de la rivière.

Ainsi, vous augmentez donc considérablement vos chances de leurrer un poisson.

Le zigzag :

Pour éviter ce phénomène de sillage, avec un matériel classique, vous pouvez, premièrement, procéder à un poser en zigzag.

Il convient de lancer comme si vous vouliez poser votre artificielle dans l’air en amont du poisson. Vous devez relever un peu le scion de votre canne en fin de lancer.

Votre soie et votre bas de ligne se poseront à la surface de l’eau de façon sinueuse. Ces « ondulations » diminueront sensiblement les effets des différents courants sur votre mouche.

Le lancer courbe :

Seconde possibilité, vous pouvez également réaliser un lancer courbe.

Il convient de basculer votre scion vers l’amont et en le relevant doucement avant le poser de votre artificielle à la surface de l’eau.

Le lancer parachute :

La troisième solution consiste à utiliser un lancer parachute qui permet de réaliser un zigzag au niveau de son bas de ligne.

Pour ce faire, il faut transmettre une grande énergie à la canne pour obtenir une boucle de lancer étroite .

Puis vous bloquez de façon très énergique votre canne à 11 H lors de votre shoot avant.

Cette opération permet de laisser votre soie, votre bas de ligne et votre mouche tomber tout en douceur à la surface de l’eau

La longueur du bas de ligne :

Ultime précision, la longueur de la pointe de votre bas de ligne et la finesse du nylon employé limitent le dragage de vos artificielles à la surface de l’eau.

Eric Le Rest

Pour de plus amples informations sur les lancers, vous pouvez consulter utilement le post suivant: https://tenkaraworld.com/lancers/

La pêche à la mouche au féminin

L’engouement pour la pêche à la mouche au féminin est extraordinaire aux USA.

Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder, sur les réseaux sociaux, le nombre impressionnant de femmes, souvent jeunes, qui visiblement « s’éclatent » en pêchant à la mouche, surtout en utilisant la technique du Tenkara, pour un nombre croissant d’entre elles.

Vous pouvez cliquer sur le lien suivant pour obtenir, via Pinterest, la confirmation de ce que j’indique plus haut:  https://www.pinterest.fr/tenkaraworld/p%C3%AAche-%C3%A0-la-mouche-au-f%C3%A9minin/

La pêche au féminin, quid de la situation en France ?

En France, on ne peut pas dire, pour l’instant, que la pêche attire beaucoup la gent féminine et, à titre personnel, je le déplore fortement:

  • nous dénombrons seulement un peu plus d’un millier de pêcheuses à la mouche pour environ 50.000 moucheurs (les femmes ne représentent donc que ~2% des pêcheurs à la mouche Français contre entre 15 et 20 % aux Etats Unis, idem pour l’Angleterre et pour les Pays Nordiques)
  • le manque de femmes qui pratiquent la pêche à la mouche restreint, à mes yeux, le développement de notre sport.

Un nombre de moucheuses en augmentation :

A noter que le nombre de pêcheuses françaises semble toutefois en augmentation alors que le nombre de pêcheurs est, quant à lui, en nette diminution depuis quelques années.

Pour autant et comme nous le savons tous, ce qui se passe outre Atlantique finit souvent par arriver en France et en Europe, avec quelques années de décalage !

Les atouts de la pêche à la mouche au féminin :

Voici donc les principaux atouts que propose la pêche à la mouche (et plus particulièrement le Tenkara) et qui devrait attirer de plus en plus de femmes au bord de nos rivières françaises:

  • la pêche à la mouche propose une gestuelle « noble » – la beauté, la finesse et l’élégance du geste sont indéniables – et une sensibilité – le calme, la sérénité et le sens de l’observation – qui devraient intéresser de plus en plus de femmes.
  • en pêchant à la mouche, les femmes sont généralement beaucoup plus précises et patientes que les hommes et leur technique qui s’avère plus fine et délicate fait des miracles sur des poissons de plus en plus « éduqués ».
  • le montage des mouches est également une activité qui plait beaucoup aux femmes car elles sont souvent beaucoup plus minutieuses que les hommes.

  • la pratique du « no kill » (la pêche à la mouche et surtout la technique du Tenkara qui se pratique sans ardillon ne constituent pas un sport qui vise à tuer les poissons car, la plupart du temps, nous les remettons à l’eau), la sauvegarde de l’environnement, la protection, la réhabilitation du milieu aquatique, la sensibilisation des jeunes et le retour à une nature magique et magnifique sont des atouts importants aux yeux de la gent féminine.
  • le matériel de pêche est léger et parfaitement adapté à la morphologie des femmes.
  • la beauté, la variété des paysages et le contact avec la nature qui méritent de tout mettre en œuvre pour qu’on les préserve.
  • l’accueil des pêcheurs masculins est très généralement chaleureux – à part quelques machos de base indécrottables – car ils ne demandent qu’à expliquer, sans « esprit de compétition », et à montrer leur passion pour cette technique de pêche et pour les sites naturels dans lesquels ils évoluent.

Les freins sont peu nombreux:

  • pour l’instant, il n’existe pas encore assez de tenues adaptées et de produits spécifiques sauf chez certaines marques américaines.
  • l’image de la pêche est encore trop vieillotte, voire ringarde: il faut donc œuvrer à la dépoussiérer. Espérons que Tenkaraworld.com ainsi que l’action des autres moucheurs contribueront à rendre plus « fun », accueillante et attirante la pratique de la pêche à la mouche au féminin.

Mesdames, il faut surtout que osiez faire le premier pas pour découvrir la pêche à la mouche et pour que cette technique parfaitement adaptée aux femmes prenne le même essor et gagne ses lettres de noblesse, en France, à l’instar de ce qui se passe dans les pays Anglo-Saxons.

Eric Le Rest.

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La pêche à la mouche & le mythique coup du soir

A la pêche à la mouche, le monde appartient souvent à ceux qui se couchent tard et pratiquent leur passion, juste avant l’heure légale de la fin de la pêche (souvent 22h30 sur la plupart des rivières françaises). C’est ce qu’on appelle le coup du soir.

C’est à ce moment que les éclosions se succèdent et que les grosses truites sortent de leur cache pour s’alimenter intensément en suivant, très souvent, des circuits pré-établis.

Voici les clés pour réussir le mythique coup du soir que de nombreux moucheurs attendent avec beaucoup d’impatience.

Bien se préparer pour le coup du soir :

Aux beaux jours, lorsque le soleil se couche et que la luminosité se situe entre « chien et loup »,  mieux vaut être préalablement préparé tant ces moments de grâce où les truites sautent avidement sur « tout ce qui bouge » peuvent être fugaces – maximum une heure et demie, souvent beaucoup moins – et incertains (tout dépend aussi des conditions météorologiques: absence de vent et bon degré d’hygrométrie).

Je vous conseille vivement, avant le coup du soir, de procéder à un repérage précis des lieux dans lesquels vous allez pratiquer.

Cela vous permettra d’éviter toute mauvaise surprise (trous d’eau, retrouver votre chemin de retour, distance des coups de pêche, …) lorsque la luminosité sera très faible, voire quand la nuit sera tombée…

Dans tous les cas de figure, je vous propose de glisser dans votre gilet une petite lampe torche.

Les modèles avec des LED donnent de très bons résultats.

Sans certains cas, équipez-vous dans une lampe frontale lorsque vous avez un bon bout de chemin à parcourir. Il en est de même si  vous avez besoin de l’usage de vos mains pour monter sur la berge.

Observez les oiseaux :

La présence des hirondelles au ras de l’eau et des bergeronnettes sur les blocs de pierre au milieu de la rivière constitue un excellent signe précurseur de l’imminence d’une éclosion et donc de la mise en activité de nos partenaires.

Observez les insectes :

Généralement, de nombreuses familles d’éphémères sont présentes à la surface de l’eau (de la plus petite à la plus grande);

Observez les insectes qui intéressent les truites ainsi que leur taille  pour choisir dans sa(ses) boite(s) les bonnes artificielles.

Sachant que les truites peuvent changer de menu au cours du coup du soir, les choix à opérer peuvent parfois s’avérer assez complexes.

Pratiquez des tests et de changez rapidement d’artificielle si celle que vous avez choisie ne donne pas les résultats escomptés.

Lors du coup du soir, écoutez les gobages :

La puissance des gobages et leur bruit donnent des indications appréciables sur les insectes et leur stade de vie qui intéressent les truites en activité.

Les gobages discrets sont liés à des imagos de petite taille ou des petits moucherons.

Les subimagos ou les imagos de gosse taille génèrent des gobages violents et sonores.

Pour plus de précisions sur le cycle de vie des insectes aquatiques, vous pouvez consulter utilement l’article suivant: https://tenkaraworld.com/entomologie/

A noter que les gobages peuvent également être identifiés sous la forme de remous sous la surface.

Dans ce cas, les truites s’intéressent généralement aux nymphes qui tentent de rejoindre l’air libre pour poursuivre leur mutation.

Dans cette situation, changez de technique de pêche en passant en nymphe ou, ce que je préfère largement, en noyée.

Attendre les plus gros poissons, à la fin du coup du soir :

Les coup du soir commencent généralement par les gobages des poissons les plus petits et se terminent par ceux des plus gros.

Il est rare de voir les plus beaux sujets gober avant la nuit.

Les moments d’intense activité sont souvent suivis par des périodes de calme avant que la « folie » reprenne de plus belle.

Les trichoptères :

Lorsque la nuit est proche, le dernier acte du coup du soir, est souvent marqué par la présence de trichoptères qui peuvent déclencher un dernier moment d’hystérie collective où les truites peuvent perdre toute prudence.

Je vous conseille donc, à ce moment précis, de choisir des imitations de sedges en respectant la taille, la couleur et le stade du cycle des insectes présents à la surface de l’eau et qui intéressent les truites.

Voir l’article sur l’entomologie en cliquant que le lien suivant : https://tenkaraworld.com/entomologie/

Cet article traite également de la magie de trichoptères à la pêche à la mouche : https://tenkaraworld.com/la-magie-des-trichopteres/

Les subsedges :

L’utilisation de subsedges (nymphe de tricoptère montées sur des hameçons de belle taille  n° 8 ou n° 10) en pêchant en aval et en faisant draguer son artificielle à la surface de l’eau donne, à ce moment-là, de très bons résultats.

En effet, les femelles déposent leurs œufs à la surface en virevoltant et en tapant leur abdomen sur l’eau.

Les truites les suivent lors de véritables chasses sur plusieurs mètres avant de s’en emparer goulument.

Un vrai moment d’extase pour nous, moucheurs !

Eric Le Rest.

Les coups du matin sont également excellents : https://tenkaraworld.com/le-coup-du-matin/

Cet article peut également vous intéresser: https://tenkaraworld.com/les-trois-vies-dun-pecheur-a-la-mouche/

Les principes d’un bon ferrage & la pêche à la mouche

Le ferrage consiste à planter la pointe de l’hameçon dans la bouche des poissons.

C’est une étape essentielle.

Elle nécessite de l’anticipation, de la maîtrise et de la vitesse. Car il convient de piquer correctement les poissons qui se sont intéressés à nos artificielles.

Un bon ferrage n’est pas franchement simple à réaliser surtout lorsqu’on débute à la pêche à la mouche :

  • Tout est lié à une question de timing.

Lorsque nous sommes débutants, soit nous le déclenchons trop rapidement et, dans ce cas, nous enlevons la mouche de la gueule du poisson. Soit, le ferrage est trop tardif.

Ainsi, la truite a le temps de recracher l’hameçon lorsqu’elle a senti l’aspect anormal de notre artificielle par rapport aux insectes naturels.

  • Si vous atteignez un ratio de réussite au ferrage compris entre 60 et 80%, c’est que vous vous situez à un très, très bon niveau.

Bien entendu, le débutant ratera, au début de son apprentissage, beaucoup de poissons. Il n’atteindra qu’un pourcentage  de prise effective d’environ 20 à 30%.

Toutefois, votre montée en puissance se fera régulièrement au fur et à mesure des heures de pratique.

Quels sont les grands principes à mettre en œuvre afin de progresser rapidement en matière de ferrage ? 

  • Tout d’abord, vous ne devez pas être brutal. Vous effectuez un mouvement mesuré grâce à votre poignet et/ou votre bras et tout cela au bon moment.
  • Plus vous pêchez loin et plus vous devez contrôler la longueur de votre soie qui est étendue à la surface de l’eau. En effet, plus vous pêchez à longue distance (entre 15 et 20 mètres), plus votre ferrage sera difficile à réaliser. Plus votre soie devra également être tendue pour vous faciliter la tâche.

C’est pour cette raison que le ferrage est beaucoup plus efficace lorsque vous pêchez au Tenkara qu’avec un matériel de pêche à la mouche classique.

Votre canne est plus souple, vous pêchez à petite distance, vous n’avez pas de soie et votre bas de ligne est beaucoup plus tendu.

Ainsi, grâce au Tenkara, votre ratio de réussite au ferrage est très rapidement supérieur aux 80% indiqués ci-dessus !

  • Au ferrage et avec un matériel classique de pêche à la mouche, vous devez redresser simultanément votre canne. Puis écarter de votre corps le bras qui vous sert à lancer et, en même temps, tirer sur votre soie.

Tout cela demande de la synchronisation et une pratique fréquente.

Rien de tel avec le Tenkara dans la mesure où il n’y a pas de soie:

Vous devrez relever sa canne et, éventuellement, votre bras. La très grande souplesse de la canne et la tension directe sur la ligne permettent généralement au poisson de se ferrer tout seul.

  • Il faut vous adaptiez la vitesse de son ferrage à la taille du poisson leurré. Nos anciens disaient toujours: « un ferrage rapide pour les petits poisson mais un ferrage lent pour les gros ».

Je vous conseille, si vous êtes débutant, de vous exercer sur les ablettes de nos rivières de seconde catégorie. Ce sont des petits poissons extraordinaires en terme de vivacité.

Si vous arrivez à ferrer efficacement un nombre élevé d’ablettes et sans leur arracher une partie de la bouche c’est que vous êtes en bonne voie pour devenir un expert du ferrage efficace.

  • Vous veillerez bien à l’affutage de vos hameçons. Si vous doutez de leur piquant, n’hésitez pas à utiliser une petite lime (du style lime à ongles en métal) pour qu’ils récupèrent toute leur efficacité initiale.

Eric Le Rest.

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Les capacités visuelles des truites

La vision des truites :

Parfois et malgré tous nos espoirs, les truites qui se nourrissent très régulièrement à la surface de l’eau dédaignent magistralement nos artificielles. Pour autant, nous avons pris toutes les précautions pour ne pas nous faire repérer et que la dérive de nos mouches est parfaite … Si l’artificielle que vous utilisez a déjà leurré des poissons plus tôt lors de votre partie de pêche, nous pouvons nous demander légitimement quelle vision de notre mouche a la truite qui nous intéresse.

Les scientifiques se sont penchés sur le sujet et leurs conclusions sont les suivantes:

Les poissons ont-ils une vision des couleurs ?

Les poissons n’ont pas une très bonne vision des couleurs.

Pour autant, ils arrivent à distinguer les nuances de teinte (de la plus claire à la plus foncée grâce aux variations de la luminosité).

L’œil des poissons, même si il est très proche de l’œil humain au niveau de sa constitution, est beaucoup moins performant que ce dernier.

Seuls les contrastes sont distingués par nos partenaires en fonction, bien entendu, de l’agitation de l’élément liquide qui coule au dessus de leur tête et de la lumière ambiante.

Distinguent-ils les formes ?

Ils arrivent à distinguer la forme et la taille des insectes qui les intéressent.

Par exemple, les tricoptères ont une forme radicalement différente et donc une ombre portée et une translucidité très différente de celles des éphémères.

Il en est de même pour les antennes et les cerques de ces insectes.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous reporter à l’article suivant que j’ai écrit au sujet des connaissance de base que tout moucheur doit connaitre sur l’entomologie: https://tenkaraworld.com/entomologie/

Les poissons détectent-ils les mouvements ?

Nos chasseresses détectent parfaitement les mouvements des insectes et donc des artificielles.

Tout mouvement qui ne parait pas naturel a tendance à caler ou à faire fuir irrémédiablement les poissons qui étaient pourtant dans de bonnes dispositions.

C’est pour cette raison, lorsque nous pêchons en sèche et en amont, il faut absolument prohiber tout dragage de nos artificielles à la surface de l’eau.

Le temps d’observation :

Bien entendu, tout dépend également du laps de temps dont dispose une truite pour observer nos mouches.

Une truite positionnée dans un courant a forcément moins de « confort visuel » et de temps pour observer une mouche avant de s’en saisir qu’un poisson se trouvant dans une partie beaucoup plus calme de la rivière.

Plus le poisson se situe dans un plat de la rivière, plus il se montrera difficile sur la taille de nos artificielles, sur certains détails, les contrastes, voire même les nuances de teintes…

Le cône de vision des poissons :

A noter que le cône de vision des poissons est assez vaste dans la zone qui se situe devant leur tête: ils pourraient même repérer, de façon précise, des proies jusqu’à une dizaine de mètres devant eux lorsqu’ils évoluent dans des zones tranquilles.

Par contre, leur vision latérale est assez restreinte, floue et sans possibilité de distinguer les reliefs.

Pensons-y pour modifier notre angle d’attaque et donc notre positionnement par rapport au gobage d’un poisson en activité !

Eric Le Rest.

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