Pour bien pêcher à la mouche, observez les oiseaux

Les oiseaux qui vivent dans la ripisylve aiment les insectes aquatiques et les insectes terrestres: ils ont donc le même comportement que les poissons.

Quand les oiseaux se « mettent à table », les poissons ne sont généralement pas en reste !

Comme vous le savez, les moucheurs se doivent d’observer pleinement et parfois longuement l’écosystème dans lequel ils se trouvent afin de:

  •  déterminer l’artificielle qu’ils vont choisir dans leurs boîte parmi le plus souvent un nombre impressionnant de modèles, de tailles, de couleurs, de stades du cycle d’éclosion,…
  • en tirer des enseignements très utiles sur l’activité supposée des truites.

L’observation des oiseaux fait la différence :

Une des bonnes pratiques en matière d’observation consiste à regarder précisément le comportement des oiseaux (les bergeronnettes, les mésanges, les chardonnerets, les rouges-gorges, les fauvettes, les pinsons, les hirondelles, les martinets, les gobe-mouches …) pour déterminer ce qui se passe à la surface de la rivière au bord de laquelle vous vous trouvez.

L’absence totale d’oiseaux n’est généralement pas bon signe pour le pêcheur à la mouche.

Un point particulier est à signaler au sujet des hirondelles: plus elles volent bas, parfois en frôlant la surface de l’eau en donnant des coups de becs dans la surface, et plus c’est un moment propice pour le moucheur.

Éclosion en vue :

Lorsque les oiseaux sont nombreux et se rapprochent franchement de la rivière, il est prévisible qu’une éclosion suivie de gobages des poissons qui nous intéressent soit imminente.

Ces moments précis sont souvent liés à des changements de pression atmosphérique et/ou des changements de temps (par exemple lorsqu’il y a une petite pluie fine par temps chaud, avant et après les orages, quand les nuages sont très bas, …).

Voici un tableau de synthèse qui permet rapidement et, à grosses mailles, de déterminer comment procéder :

Absence d’oiseaux Pas ou très peu d’éclosions Météo perturbée Mouche noyée
Oiseaux en altitude Très petits insectes dans les airs Météo changeante Nymphe et noyée
Oiseaux actifs dans la ripisylve Insectes dans les feuillages / Activité parfois importante des éphémères Pluie fine, nuages bas, températures douces Sèche ou noyée sous les branches et près des berges
Oiseaux en proximité de l’eau Nombreux insectes terrestres et éphémères Avant ou après un orage, tôt le matin ou tard le soir Sèche sur les gobages, nymphe à vue et noyée en début et en fin d’éclosions.
Hirondelles rasant la surface de l’eau Nombreux divers Ephémères de toutes les tailles, insectes terrestres Changement de temps brutal La rivière « bouillonne ». Restez calme et « attaquez vous » aux gobages les uns après les autres, avec méthode !

Eric Le Rest.

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La mouche de mai: la star des éphémères !

Selon les régions, les éclosions de la mouche de mai (Ephéméra Danica) se déroulent généralement de la fin du mois de mai à la fin juin, parfois jusqu’au début du mois de juillet.

La mouche de mai est incontestablement le symbole fort de notre passion pour la pêche à la mouche !

Il arrive que des milliers d’insectes dérivent en même temps sur l’eau et que les truites en activité mettent certaines rivières « en ébullition » tant elles se gavent d’éphémères (certains poissons, lorsque vous les pêchez ont vraiment le ventre énorme tellement ils se gavent)… une espèce de vent de folie boulimique qui souffle sur les rivières. A noter, qu’en France, seules l’Ile de France et la Corse ne bénéficient pas de la présence d’Ephéméra Danica.

Les mouches de mai sont une espèce méconnue : il s'agit d'insectes éphémères qui naissent dans l'eau, grandissent en extérieur, s'accouplent pour pondre des œufs puis retournent mourir en rivière.

Publiée par Nat Geo Wild France sur Lundi 4 mars 2019

Généralement, il s’agit pour les moucheurs d’une période bénie des dieux car les grosses truites sont souvent de sortie lors de ses éclosions spectaculaires  et n’hésitent pas à venir en surface malgré leur légendaire méfiance.

Lorsque j’étais enfant, parfois, il y avait tellement d’éclosions de « May Fly » qu’il arrivait, lorsque nous passions en voiture à côté de certaines rivières bretonnes, que le conducteur soit obligé de mettre ses essuie-glace pour continuer à voir à travers son pare brise…

Les éclosions diminuent :

Toutefois, les éclosions diminuent au fil des ans (les plus anciens d’entre nous en parlent avec passion, émerveillement et nostalgie) et s’étalent sur une période beaucoup plus courte à cause des pollutions liées à l’agriculture intensive (usage, trop souvent, totalement dément des pesticides, des engrais et des épandages de fumier).

Néanmoins, les éclosions des mouches de mai méritent vraiment toute notre attention.

Les moments les plus propices pour ces éclosions se situent lorsque le temps a été beau, sans vent toute la journée et que le soleil se voile en fin d’après midi !

Il convient également de préciser que ces éclosions sont, la plupart du temps, irrégulières d’une année sur l’autre et varient en fonction des niveaux d’eau et des conditions météorologiques.

Irrésistible émergence de la mouche de mai :

Comme pour beaucoup d’éphémères, les truites sont surtout intéressées par le stade émergent de l’insecte: il convient dont d’utiliser des mouches qui flottent bas, quasi immergées, juste sous la surface de l’eau. Pour ce faire, vous pouvez même dégarnir votre mouche en lui retirant un certain nombre de poils et/ou de fibres.

Lorsque l’Ephéméra Danica se métamorphose, elle se contorsionne dans tous les sens pour se débarrasser  de son exuvie: une sorte de seconde peau qui se détache lorsque la nymphe, qui a passé deux ans dans une espèce de « terrier » creusé dans le sable (on dit qu’il s’agit d’une larve fouisseuse, de près de 3 cm, qui vit surtout dans des galeries creusées dans les fonds limoneux/sablonneux et qui se nourrit de débris végétaux et organiques), gagne la surface très rapidement juste avant que la mouche de mai ne devienne un subimago.

L’imago (éphémère au stade adulte) ne vit que deux ou trois jours. Après l’accouplement, dans des ballets aériens intenses ponctués de vols pendulaires, il meurt après avoir pondu des milliers d’œufs à la surface de l’eau et devient un spent (éphémères morts qui dérivent à la surface de l’eau et qui intéressent également les poissons qui en font des razzias en surface, en « mode bulldozer »).

Small is beautiful :

Il y a une vingtaine d’années, on trouvait dans le commerce ou on montait soi même les « May Fly » sur des gros hameçons N° 8 à tige longue qui faisaient vriller nos bas de ligne lorsqu’on descendait en dessous du 18/100.

Aujourd’hui, les éphémères sont beaucoup plus petits: on se contente donc d’hameçons N°10 voire N°12 et les bas de ligne peuvent descendre en diamètre.

Il convient par ailleurs de prévoir de changer de mouche pratiquement après chaque capture: il est donc largement souhaitable que vous montiez, en amont, un nombre important de mouches de mai pour que vous ne soyez jamais en « rupture de stock » au cours d’un moment de folie collective.

A signaler que les ombres bien qu’ils aient une petite bouche aiment également monter sur les May Fly.

Vivement la fin du joli mois de mai pour que, une nouvelle fois, la magie se reproduise et qu’Ephéméra Damica nous apporte son lot de très belles surprises !

Eric Le Rest.

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Les truites sont de mieux en mieux « éduquées » !

Les truites sont de mieux en mieux éduquées.

Toutes les « vieilles mains » qui fréquentent les mêmes rivières, depuis parfois de nombreuses années, vous le diront.

Les truites sont de plus en plus difficiles à prendre car elles gardent en mémoire les mouches artificielles qui les ont leurrées.

Ainsi, une truite prise une fois à la mouche sera beaucoup plus vigilante, bien plus sélective, par rapport à tous les leurres proposés ultérieurement par les moucheurs.

Bien entendu, ce principe ne prévaut que dans la mesure où elle a été remise à l’eau avec d’infinies précautions.

Je fais référence ici aux moucheurs, qui pratiquent assidûment le « Cash and release » ou, en français, « Apprendre à prendre, apprendre à relâcher ».

C’est aussi pour cette raison que de nombreux pêcheurs pensent, souvent à tort, qu’il y a beaucoup moins de poissons dans les rivières.

C’est souvent vrai à cause des pollutions diverses et variées subies par le milieu aquatique (notamment liées à l’activité agricole intensive et ses rejets de pesticides et de nitrates).

Toutefois, cette raréfaction existe dans des proportions nettement inférieures à celles qu’ils imaginent.

Les vrais écologistes:

Ainsi les pêcheurs relâchant les poissons qu’ils capturent sont, à mes yeux, de vrais écologistes au sens noble du terme.

Rien à voir avec les « écologistes de salons » qui parlent beaucoup mais qui n’agissent que très rarement sur le terrain :

  • les rivières pêchées très régulièrement à la mouche voient leur densité de poissons augmenter sensiblement
  • la taille moyenne des truites de plus en plus difficiles à leurrer augmente également de façon importante
  • le nombre de géniteurs progresse et contribue donc à faire croître le renouvellement naturel des cheptels.

Alors, dans ce contexte, comment faire pour continuer à prendre (et à relâcher) des truites de mieux en mieux éduquées ?

Comment choisir dans ses boites, parmi des centaines, voire des milliers (l’énergie créatrice des pêcheurs à la mouche qui pratiquent le Fly Tying est sans limite), LA bonne mouche ou l’artificielle miracle.

Celle qui prendra des poissons de plus en plus méfiants ou considérés comme « imprenables » à cause de ce véritable phénomène d’accoutumance ?

Il existe deux écoles qui « s’affrontent » pour leurrer les truites de mieux en mieux éduquée :

  • Les « imitationnistes »:

    Ces pêcheurs et monteurs de mouches artificielles souhaitent reproduire les insectes aquatiques le plus parfaitement de possible. Grâce aux plumes, aux poils, aux divers matériaux naturels ou synthétiques qu’ils dressent sur leurs hameçons, ils imitent une catégorie d’insectes naturels et bien évidemment aux différents stades d’évolution de leur cycle de vie.

Bien entendu, ils ont le soucis extrême du détail: la couleur, la taille, la silhouette, les pattes, le thorax, l’abdomen, les cerques …

  • Les adeptes des mouches d’ensemble pour leurrer les truites :

    Ils n’utilisent que quelques mouches de diverses tailles qui n’ont qu’une vague apparence avec les insectes naturels mais ils les montent avec des matériaux qui « donnent vie » à leurs artificielles. Le CDC est un bon exemple.

Les mouches utilisées sont surtout soignées sur la partie ventrale et non sur la partie dorsale car c’est elle qui est visible des poissons. N’oublions jamais que les truites voient nos mouches du dessous, à travers l’eau.

Le débat est ouvert depuis de nombreuses années et est loin d’être tranché… :-))

Ma vison des choses :

Quant à moi, je me classe clairement dans la deuxième catégorie car je refuse d’avoir sur moi des milliers de mouches artificielles.

Je ne souhaite pas être transformé en une espèce de magasin ambulant d’articles de pêche, de perdre un temps précieux  face à des choix cornéliens.

Parce que j’ai quelques modèles fétiches qui ont prouvé leur efficacité sur des rivières différentes dans lesquels je crois.

La confiance dans le matériel utilisé est ici essentielle, comme souvent dans le cadre d’activités sportives.

La solution aux deux questions posées ci-dessus repose, d’après moi, sur la notion d’apparence de vie que nous arrivons à donner à nos mouches.

Une fois mouillées, nos artificielles doivent proposer de la translucidité, une apparence naturelle et vibrionner grâce aux matériaux utilisés pour proposer un simulacre de vie.

Vive les mélanges :

Lors du montage de vos artificielles, je préconise donc de mélanger les matériaux (dubbing naturel et fil de montage, cul de canard et poil de masque de lièvre, fil de cuivre et fourrure,…).

Je vous conseille surtout de créer des mouches qui flottent bas sur la surface de l’eau. Voire juste en dessous de la pellicule, pour imiter le stade de l’émergence des éphémères.

C’est à ce stade que les truites se gavent à bon compte des éphémères pas encore totalement formés au niveau de leurs ailes et en complète mutation.

En sèche, j’utilise donc très souvent, sur les poissons éduqués, des « Oreilles de lièvre », des « Peutes » inventées par Henry BRESSON.

Mais également, des montages parachute, des spinners dépouillés, des mouches en CDC de plus en plus simples, « dévêtues », aérées, voire minimalistes.

La beauté n’est certes pas toujours au rendez-vous mais l’important c’est surtout que ces artificielles obtiennent les suffrages des poissons et non qu’elles flattent mes yeux !

Eric Le Rest.

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Pêche à la mouche: le fabuleux CDC

Des plumes extraordinaires de cul de canard :

Les plumes de Cul De Canard sont connues et utilisées, depuis de nombreuses années, par les pêcheurs à la mouche. En effet, elles possèdent des pouvoirs de flottabilité et d’attractivité extraordinaires.

On peut constater qu’elles remplacent progressivement les plumes classiques des cous de coq. C’est le cas sur les montages de plus en plus d’artificielles proposées sur le marché.

Les atouts du CDC :

Si vous le voulez bien, penchons-nous ensemble sur les atouts indéniables des plumes de cul de canard:

  • elles permettent à notre artificielle de flotter plus bas sur l’eau. Cela ui lui confère un aspect plus naturel en étant plus engluée dans la pellicule de l’eau.
  • grâce à sa légèreté, le CDC procure à nos mouches une durée de flottaison beaucoup plus importante que les artificielles composées de plumes plus traditionnelles. Elles sont naturellement graissées par les glandes qui se trouvent à côté du croupion du canard et qui dégagent une espèce de sébum huileux.

  • le CDC retient dans ses minuscules barbes de la plume des micro bulles d’air. Elles augmentent son aspect brillant, sa texture vaporeuse, son côté duveteux et procurent donc aux artificielles un aspect vibrionnant proche de la fébrilité naturelle des éphémères à la surface de l’eau. Cette attractivité est également renforcée par le moindre souffle d’air qui anime les barbules des plumes de Cul De Canard.
  • le CDC se teinte facilement (alors qu’au naturel la plume peut être de couleur grise, marron ou blanche) . Cette opération permet, grâce à différents traitements chimiques d’obtenir des couleurs plus vives et plus variées.

  • le rachis ébarbés des CDC peuvent être également utilisés pour imiter les pattes des différents insectes que nous souhaitons reproduire lors de nos séances de montage.
  • il est possible et particulièrement conseillé de fabriquer du dubbing en fibre de CDC. Vous pouvez ainsi confectionner des corps d’artificielles ou disposer des toupets de CDC juste derrière l’œillet de l’hameçon pour dresser des montages parachutes.

Le défaut du cul de canard :

Comme vous pouvez le constater, les plumes de Cul De Canard présentent de nombreuses qualité et leurs usages sont très variés.

Le seul défaut qu’on pourrait leur trouver est leur fragilité.

Il est certain que plusieurs passages dans la gueule des poissons altèrent définitivement leurs qualités décrites ci-dessus.

Eric Le Rest.

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L’ombre, un poisson extraordinaire à pêcher à la mouche !

Les ombres sont des poissons fantastiques à pêcher à la mouche.

Toutefois, Thymallus Thymallus (le nom latin de l’Ombre) peut être déroutant pour les moucheurs car il a un comportement original, parfois curieux, capricieux voire fantasque.

Il vit le plus souvent en bandes organisées de façon grégaire, avec parfois et selon les rivières de très nombreux sujets:

  • les plus gros dans les courants les plus vifs et les plus profonds
  • les plus petits dans des zones moins oxygénées et moins nourricières.

Montana's wild mountain Grayling!

Publiée par Fish Eye Guy Photography sur Mardi 14 mai 2019

Les ombres occupent des habitats typiques bien différents de ceux des truites avec leurs zones de frayère, de nourriture et de repos, le plus souvent localisées sur les gravières.

Les Thymallus Thymallus ne se cachent pas comme les truites et vivent dans des secteurs de pleine eau ce qui les expose particulièrement aux carnages provoqués par les cormorans sur certaines rivières. Les ombres aiment la lumière et fuient les zones sombres et les eaux troubles.

Lorsque les ombres sont en activité, ils peuvent se déplacer de plusieurs mètres pour saisir les proies qui les intéressent avant de rejoindre, au sein du banc, leur position initiale.

Les ombres peuvent ne pas être farouches:

Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, lorsque je pêchais sur la Saine en amont de Champagole, dans le Jura, d’observer des ombres qui se mettaient carrément derrière mes bottes pour se nourrir des larves qui se décollaient du fond de la rivière à chacun de mes pas. Cela fait vraiment bizarre d’essayer d’attraper des poissons, parfois de très belle taille, à quelques dizaines de centimètres de l’endroit où je me situe dans la rivière.

Les ombres se montrent très sélectifs dans le choix de leur nourriture :

Ils peuvent se désintéresser totalement de certains éphémères ou de certaines larves pour ne choisir que des insectes très précis à des stades tout aussi spécifiques de leur cycle.

Les moucheurs doivent absolument faire attention au dragage de leur mouche car tout comportement anormal des artificielles entraîne un refus et le calage immédiat des ombres.

L’automne est la meilleure période de l’année pour pêcher les Thymallus Thymallus à la mouche :

La pêche est encore ouverte sur les rivières de deuxième catégorie dans lesquelles se trouvent un certain nombre de colonies. A cette saison, Thymalus est au meilleur de sa forme car il est fortement sensible de la température de l’eau (elle est parfaite pour lui lorsque cette dernière est < 18°). En effet, les ombres cessent de s’alimenter lorsque la température de l’eau est > 20° et se trouvent en danger à plus de 22°.

J’avoue que j’éprouve une « tendre passion »particulière pour ce poisson fabuleux, combatif, magique et magnifique qui réserve toujours des moments de plaisir intense aux moucheurs: durant sa période de reproduction, il a vraiment fière allure avec son étendard irisé dont les couleurs font penser à celles d’un arc-en-ciel.

Eric Le Rest.

Pour de plus amples informations sur les différents poissons qui peuvent être pêchés à la mouche, vous pouvez consulter utilement le post suivant: https://tenkaraworld.com/poissons/

L’odorat des poissons

Qu’on se le dise: les  poissons possèdent un odorat extrèmement développé !

Leurs fosses nasales leur permettent de détecter une proie, un danger, des congénères… et également de s’orienter.

Ainsi, il est scientifiquement prouvé que les migrateurs sont guidés vers leur rivière d’origine par les odeurs spécifiques produites par ces dernières.

Bien entendu, toutes les capacités possédées par les poissons en la matière n’ont pas encore été découvertes au niveau scientifique.

Toutefois, des études pointues sur l’odorat des poissons sont en cours.

Or, les insectes aquatiques émettent des odeurs.

Il s’agit d’ondes chimiques sous forme de phéromones sexuelles.

Elles guident les éclosions et communiquent des signaux olfactifs aux truites par le biais de l’eau :

  • selon la puissance de ces signaux, elles se mettent en chasse de leurs proies.
  • selon l’intensité des éclosions, elles se mettent à gober en fonction des insectes attendus suivant  leur odeur et leur préférence.

Les truites se passent le mot :

On se demande souvent comment les truites font pour « se passer le mot » et se mettre en activité en même temps à un moment précis.

Je suis persuadé que ces odeurs véhiculées dans l’eau constitue le vecteur primordial qui donne le top départ à l’activité des poissons.

Bien entendu, ces signaux olfactifs sont également couplés avec les signaux visuels. Les deux se complètent et doivent correspondre à la mémorisation qu’en font les poissons.

En cas de différence entre ces deux signaux, les poissons éduqués se méfieront. Ils marqueront très certainement un refus rédhibitoire.

Il existe certainement des parfums qui marquent l’eau selon les saisons. Mais aussi selon les moments de la journée et en fonction des éclosions.

Car la perception olfactive de la mouche de mai doit être très différente de celle des sedges.

Mais parfois ces odeurs peuvent se mêler selon les insectes présents sur la rivière et selon le stade des différentes éclosions.

Chaque poisson, en fonction de ses goûts et de ses habitudes alimentaires doit très certainement « faire son marché »…

C’est pour cette raison que je préconise de saisir le moins possible vos artificielles entre vos doigts afin de les imprégner à minima de votre odeur.

Surtout si vos mains sont parfumées avec le savon que vous utilisez ou sentent l’odeur de la cigarette si vous fumez.

L’impact des pollutions agricoles sur l’odorat des poissons :

A noter que les diverses pollutions agricoles (notamment les pesticides) et les métaux lourds rejetés dans les rivières détruisent les capacités olfactives des poissons.

Ils entraînent un impact négatif sur la chaîne alimentaire.

Il faut donc que nous en prenions rapidement conscience et que nous agissions pour préserver ces écosystèmes complexes.

Surtout si nous voulons que des poissons en pleine santé peuplent encore nos rivières, dans quelques dizaines d’années !

Eric Le Rest.

Si vous êtes intéressé par les autres capacités des truites, vous pouvez également consulter utilement les posts suivants :

https://tenkaraworld.com/comment-les-truites-voient-elles-nos-artificielles/

https://tenkaraworld.com/ferrage-comment-bien-ferrer-les-poissons/

La pêche à la mouche & l’art du mending

Une technique indispensable :

Le  mending qui consiste à repositionner sa soie est une technique indispensable que tout moucheur doit absolument maitriser pour obtenir une bonne dérive de ses mouches artificielles à la surface de l’eau ou, sous la surface, lorsqu’il pêche en noyée.

Ainsi, plus la dérive est naturelle et plus les chances de leurrer les truites sont importantes.

Le mending provient du verbe anglais « to mend » qui signifie « rectifier ou corriger ». Effectivement, nous avons régulièrement besoin de corriger le positionnement de notre soie afin:

  • d’éviter le dragage des mouches à la surface de l’eau
  • d’obtenir de belles dérives.

Il existe plusieurs types de mendings:

  • Le mending droit:

    Lorsque vous effectuez un lancer en travers de la rivière, de l’autre côté de la berge, le courant et les différentes veines d’eau entraînent  la soie en créant une boucle qui fera inévitablement draguer l’artificielle. Le mending permet en une fraction de seconde, par un coup de poignet vers l’amont de la rivière,  d’éviter la formation du ventre mou de la soie. Plus le courant est fort et plus votre geste doit être vif. A signaler que plusieurs mendings doivent parfois être réalisés, l’un après l’autre, en fonction de la vitesse du courant.

  • Le mending courbe:

    Il doit être utilisé en présence de plusieurs veines d’eau avec  des courants de forces différentes voire des parties lentes alternant avec des parties rapides. La courbe amont de la soie à la surface de l’eau s’obtient en effectuant lors du lancer un mouvement de va et vient latéral. Bien entendu, la maitrise parfaite de ce mending nécessite de réaliser un certain nombre de tests préalables au bord de la rivière, par exemple lorsque les poissons ne sont pas en activité et que vous attendez les premiers gobages (autant vous entraîner dans l’intervalle…).

  • Les miniroulés:

    Ils doivent être réalisés de façon successive lorsque la soie est étendue à la surface de l’eau. L’objectif poursuivi est de provoquer des miniroulés sans tirer sur son bas de ligne afin que sa mouche plonge et continue sa dérive de la façon la plus naturelle possible. J’utilise régulièrement cette technique lorsque je pêche en noyée. Elle est remarquablement efficace.

Avec de la pratique, on apprend à progresser dans les techniques du mending et surtout dans le dosage de ses mouvements qui sont souvent trop violents, dans un premier temps, puis lorsqu’ils gagnent en douceur et en fluidité sont des gages de réussite. La clé du succès repose sur la notion de dosage.

Une pratique essentielle :

Comme je vous l’indiquais, la technique du mending est absolument essentielle dans le cadre de la pratique de la pêche à la mouche classique.

A noter que lorsque vous pêchez au Tenkara avec des mouches sèches, les mendings sont moins incontournables car il n’y a pas de soie et, très souvent, seule la mouche repose à la surface de l’eau permettant d’éviter le dragage.

Toutefois, lorsque je pêche en noyée en utilisant la technique du Tenkara, il m’arrive de réaliser régulièrement des mendings pour mieux faire travailler mon train de mouches et donc le rendre plus irrésistible.

Eric Le Rest.

Pour de plus amples informations sur le dragage, vous pouvez consulter utilement l’article suivant: https://tenkaraworld.com/dragage/