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Pêcher à la mouche noyée

La pêche à la mouche noyée représente la forme la plus traditionnelle de la pêche à la mouche. Aujourd’hui, elle est malheureusement un peu passée de mode alors qu’il s’agit d’une technique de pêche pleine de subtilités et très efficace.

Ma spécialité :

A titre personnel, j’adore la pêche à la mouche noyée et j’en ai fait ma grande spécialité : j’ai en projet d’écrire plusieurs posts spécifiquement dédiés à la pêche à la mouche noyée afin de la remettre sous le feu des projecteurs en la modernisant et d’aider à passer le flambeau aux jeunes générations pour que cette technique  ne sombre pas dans l’oubli sous prétexte de «ringardise».

Tout au long de la saison :

Je pratique la pêche à la mouche noyée avec bonheur et gourmandise tout au long de la saison, que les eaux soient hautes ou basses. Bien entendu, il s’agit d’une technique plus particulièrement destinées au début de saison quand les courants sont soutenus, les eaux légèrement teintées et lorsque les poissons ne montent pas encore en surface mais sont néanmoins en activité.

Varier les plaisir :

La pêche en noyée permet de prendre plus régulièrement du poisson tout au long de la saison qu’en sèche. L’idée que je recherche en pêchant en noyée est de «varier les plaisirs » : pêcher en sèche quand on voit des gobages, pêcher en noyée le reste du temps. Il est très facile, avec un peu d’expérience, de passer d’une technique à l’autre car il suffit de changer son bas de ligne en fonction de l’activité des poissons.

Une pêche tactile :

A la différence de la pêche à la nymphe qui se pratique en amont, la pêche à la mouche noyée se caractérise par des lancers en travers de la rivière et une dérive des mouches vers l’aval. Il s’agit d’une méthode très tactile qui se pratique ligne tendue: on utilise le courant pour maintenir le bon niveau de tension sur la ligne. Les touches sont ressenties via de véritables secousses au niveau du poignet.

La technique du Tenkara et le matériel utilisé sont particulièrement intéressants :

– les cannes sont légères (pas plus de 80 grammes), longues (généralement entre 3,60 m et 4 m) et souples (du style parabolique) ce qui permet de moins fatiguer le poignet, de bien mieux contrôler les dérives, de mieux ressentir les touches et de perdre beaucoup moins de poissons via des décrochages

– les tresses lorsqu’elles n’ont pas été graissées coulent aisément et permettent au bas de ligne de plonger sous la surface de l’eau, à la bonne profondeur, pour faire travailler son train de trois mouches. Si vous trouvez que vos mouches restent trop en surface, il est toujours possible de monter une portion de bas de ligne plongeant achetée dans le commerce ou d’employer un liquide « miracle » également vendu dans le commerce. Celui-ci permet  après en avoir imbibé vos mouches, de les faire plonger à la bonne profondeur (à noter que la salive permet également de faire couler vos mouches).

– les mouches utilisées au Tenkara conviennent parfaitement à la technique de la noyée: les hackles sont souples et montés vers l’avant ce qui donne vie à vos artificielles lorsqu’elles vibrionnent dans le courant.

– le piquant des hameçons étant particulièrement important sur les les Kébaris, les décrochés des poissons sont beaucoup moins importants qu’avec des mouches montées sur des hameçons classiques. Leur forme particulière contribue également à optimiser le nombre de prises.

Les bas de ligne :

Par ailleurs, les bas de ligne à nœuds utilisés dans la cadre de la pêche à la mouche noyée sont nettement plus courts et sont réalisés avec des diamètres de fils beaucoup plus forts qu’en sèche. Les pointes sont en 18/100 (voire 20/100) en début de saison et descendent en 16/100 à la fin du printemps et durant l’été.

«A la fin de la tresse d’une longueur de 3 mètres et grâce à des noeuds dits du « chirurgiens » (je vous expliquerai dans une autre rubrique les différentes sortes de noeuds qui sont utilisés par les pêcheurs à la mouche). En ce qui me concerne, j’employe des bas de ligne dégressifs d’une longueur de 40 cm à 50 cm avec des nylons d’un diamètre successif de 24/100, 22/100 et trois bouts de 20/100. Sur les deux derniers bouts, on laisse une « potence » d’une dizaine de centimètres.

Grâce à ce montage, on pêche avec un train de trois mouches noyées :

une mouche dite de pointe fixée au dernier brin de nylon et en règle générale lestée pour évoluer près du fond de la rivière. J’utilise très souvent des artificielles intégrant des billes placées près de l’oeillet de l’hameçon et des corps composés entièrement de cuivre ou cerclés de ce métal.

une mouche intermédiaire moyennement lestée montée sur la première potence à partir de la pointe de votre bas de ligne. Pour les intermédiaires, je mise beaucoup sur des artificielles montées avec des matériaux modernes un peu flashy qui excitent la curiosité, l’intérêt et/ou l’agressivité des poissons.

une sauteuse fixée à la deuxième potence et qui évolue légèrement sous la surface ou qui vient « taper » régulièrement sur l’eau,  comme le font les éphémères, ce qui a tendance à exciter l’appétit des chasseresses.

Ces trois mouches représentent des insectes aquatiques à des stades différents de leur cycle de vie. Les mouches de pointe imitent des insectes au stade larvaire, les intermédiaires des insectes au stade nymphal ou des imagos agonisants après leur ponte et les sauteuses des insectes émergeants ou des imagos.

Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, lorsque les truites sont vraiment en activité, sur la Saine qui est une rivière mythique du Jura et qui vient rejoindre l’Ain (précisément sur la commune de Syam) de prendre, en même temps et sur le même lancer,  deux beaux poissons sur mon train de trois mouches. Je peux vous assurer que lorsque les deux poissons décident de fuir dans un sens opposé (le temps que vous compreniez ce qui vous arrive) cela vous procure des sensations incroyables que vous garderez longtemps en mémoire !

L’action de pêche :

La technique de la pêche en noyée consiste à lancer bien droit son train de mouches en plein travers de la rivière plus ou moins en amont des postes présumés. Puis après avoir abaissé sa canne, je vous conseille de suivre la dérive en gardant la canne dans l’alignement de la tresse et du bas de ligne. Il faut éviter que l’ensemble de la tresse et de la ligne ne prennent trop d’avance sous l’action du courant: si tel était le cas, il convient de pratiquer des mendings (rattrapage de la tresse pour la replacer dans l’axe de la canne en la rejetant vers l’amont grâce à une rotation du poignet) dont je vous expliquerai plus précisément la technique dans le cadre d’un autre post.

L’animation des mouches noyées :

Le train de mouches que vous animerez en action de pêche (pour donner une apparence de vie à vos artificielles) par des légers tremblements de la canne durant une partie de la dérive et par une remontée très progressive de celle-ci en fin de dérive. Il ne faut surtout pas la remonter trop rapidement. C’est très souvent à ce moment là que se produisent les touches.

Cette technique de la pêche noyée permet de véritablement «peigner » la rivière grâce à son train de mouches. Elle est très productive car on peut la pratiquer de façon extensive en descendant la rivère grâce à un ou deux pas de coté après chaque coup de ligne. Lors d’une journée de pêche, il est ainsi possible de longer la rivière sur plusieurs kilomètres en passant d’un poste à l’autre.

Eric Le Rest

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Découvrez le Tenkara

Une alliance subtile entre tradition & modernité:

Le Tenkara est une technique ancestrale japonaise de pêche à la mouche.

Au pays du soleil levant, le nom Tenkara veut dire, au sens littéral, « Tombé du ciel ».

Ainsi, cette référence céleste semble très certainement liées aux nuages d’éphémères engendrés par les éclosions massives.  En effet, ces dernières entraînent des périodes de folies collectives chez les truites venant, en surface, se gaver de nourriture à bon compte.

Les historiens indiquent que les origines de cette technique de pêche remontent au VIIIème siècle.

En outre, il apparaît que le Tenkara a été inventé et perfectionné par les habitants des montagnes nipponnes. Ainsi, ces derniers pêchaient dans les torrents bouillonnants qui descendent des sommets pour assurer la subsistance de leur famille.

Pour autant, ne nous y trompons pas. Au delà de sa vocation d’assouvir des besoins vitaux, le Tenkara est considéré comme un véritable art au Japon.

A ses débuts, cette pêche était pratiquée uniquement avec une longue canne en bambou, un fil et des imitations d’éphémères permettant de leurrer un maximum de poissons.

Assurément, il s’agit d’une technique simple mais certainement pas simpliste et qui est efficacement redoutable.

En effet, elle permet de prendre rapidement du poisson et du plaisir. A l’heure actuelle, cette pratique fait figure d’ancêtre de la pêche à la mouche « moderne ».

Ainsi, au fil du temps, les Japonais ont amélioré les différents matériaux. D’abord le bambou, puis la fibre de verre et enfin le carbone.

Par ailleurs, nous assistons, depuis une dizaine d’années, à un véritable renouveau de la technique du Tenkara qui se diffuse sur toute la planète.

Par exemple, aux Etats Unis, le Tenkara n’arrête pas de gagner du terrain  et devient progressivement une véritable philosophie de pêche à la mouche, une ode à la fluidité et à la finesse.

Eric Le Rest.

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