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L’ouverture & la pêche à la mouche

L’ouverture de la pêche (programmée, en France, tout début mars) est toujours un événement qui alimente, les temps qui précédent, les rêves les plus fous des amoureux de la truite.

L’ouverte attire au bord des rivières de nombreux pêcheurs avides de sensations fortes.

Cette ouverture peut se pratiquer, bien évidemment, grâce à la technique du Tenkara ou également à la pêche à la mouche classique avec de bonnes chances de succès, sans passer pour un « dingue ou un fanatique » auprès des autres pêcheurs.

Il est toutefois préférable d’attendre les heures les plus chaudes de la journée avant de commencer à pêcher. « Le coup de midi » quand les autres pêcheurs, qui ont souvent débuté aux aurores, commencent à être fatigués est souvant le moment idéal …

Votre réussite dépend du niveau de l’eau, de sa couleur et de sa température.

Il convient que les niveaux ne soient pas trop hauts et que l’eau ne soit pas très teintée. En effet, si la rivière est en crue, il vous faudra envisager de rejoindre le haut des bassins, de changer de cours d’eau ou de passer à une autre technique car vous aurez peu de chance de succès.

  • Idem si les eaux sont trop froides, c’est à dire en dessous des 3 à 7 degrés, il ne faut pas espérer réussir une belle journée de pêche très productive. C’est aussi pour cette raison que les eaux de neige glaciales et sales sont à éviter.
  • l’idéal serait d’avoir des eaux relativement basses et claires pour la saison avec une température supérieure à 7 degrés.  A ce propos, je vous conseille d’avoir toujours dans votre gilet un thermomètre qui vous permet de prendre la température de l’eau avant de commencer toute partie de pêche.

 

 

Quelles techniques de pêche à la mouche choisir à l’ouverture ?

Mon premier conseil, c’est d’utiliser la pêche à la mouche noyée. C’est, en tout état de cause, ma technique de prédilection et celle qui me rapporte de très belles surprises en début de saison. Pour en savoir plus, merci de lire l’article sur la pêche en noyée en cliquant sur le lien suivant: https://tenkaraworld.com/pecher-en-noyee/

Vous pouvez également pêcher avec des streamers que vous ferez évoluer le long des berges et des blocs de rochers avec une animation saccadée tout au cours de leur dérive. Pour plus de précisions, vous pouvez vous reporter au post suivant: https://tenkaraworld.com/pecher-au-streamer/

Par eaux basses et claires, vous pouvez utiliser des petits modèles de streamers montés sur des hameçons N°10 très clairs et très brillants.

Si les eaux sont hautes et légèrement teintées, vous est possible de passer aux streamers plus gros (montés sur des hameçons N° 8 à 6) comprenant des yeux (du style chainette de lavabo) et du poil de lapin sur peau avec des couleurs plus « flashy » du style rouge, orange et pourquoi pas fluo.

Je vous souhaite une très belle ouverture !!!

Eric Le Rest.

 


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La pêche à la mouche, en eau salée aussi…

Et oui, les maquereaux, les mulets, les bars, … se pêchent également à la mouche en eau salée et à quelques mètres du bord durant les périodes estivales.

Je peux vous certifier que ces poissons de mer, lorsque vous avez la chance d’en piquer un, vous offrent de très belles bagarres et sensations.

Pour bien débuter en mer, il faut tout d’abord savoir identifier quelques repères.

Observez l’activité des oiseaux marins :

Lorsqu’ils sont regroupés et qu’ils plongent dans l’eau c’est qu’il y a certainement un banc de poissons fourrage. Ce dernier attise, en même temps, l’intérêt et l’activité des poissons plus gros qui nous intéressent.

Attention, ces chasses ne durent pas longtemps.

Il convient donc de se hâter pour se mettre en action très rapidement en utilisant des artificielles composées de matériaux souples et brillants.

Ils constituent des mouches pas trop fournies excitant la curiosité et l’agressivité des poissons.

En été :

Lorsque le temps est chaud, les bars se rapprochent des côtes. Ils n’hésitent pas à être intéressés par des artificielles qui évoluent à la surface de l’eau.

Vous aurez l’impression d’utiliser la même technique que pour pêcher le black bass, avec à la clé, des sensations encore plus fortes.

Animation :

Je vous conseille, lorsque vous animez vos mouches en récupérant votre soie. Il faut varier très régulièrement la vitesse de nage de vos artificielles.

Il faut préciser que nos partenaires marins ont horreur des animations trop linéaires et trop mécaniques.

En présence de chasse :

Si vous n’observez pas de chasse, vous pouvez prospecter les endroits qui vous semblent intéressants, comme vous le feriez en rivière.

Il s’agit des avancées rocheuses, rochers isolés, bras de mer, les estuaires, les criques. Mais aussi des abords des parcs à huitres où maraudent souvent les bars, des zones avec des forts courants, des bordures des massifs d’algues, …

Connaître les horaires des marées :

Je vous conseille également de vous procurer les horaires des marées de l’endroit où vous vous trouvez.

Ainsi il convient de pêcher durant les deux dernières heures de la marée descendante.

Cela vous évitera des accidents liés aux marées et à la force des vagues et d’explorer des zones plus sauvages car elles ne sont découvertes que ponctuellement dans la journée.

Le matériel pêche à la mouche pour l’eau salée :

Vous pouvez essayer votre canne Tenkara sur les petits sujets, pour vous amuser.

Par contre, si vous tombez sur un gros poisson, le Tenkara n’est pas vraiment approprié. Cette technique de pêche est trop légère et trop fine.

Il conviendra de passer à un matériel de pêche à la mouche classique composé d’un moulinet (avec une bonne longueur de backing).

Vous pouvez utiliser une canne adaptée aux soies de 9/10. Celle que vous utilisez pour pêcher les carnassiers à la mouche fera très bien l’affaire.

Un rinçage à l’eau douce de l’ensemble de votre matériel s’impose après chaque sortie car l’eau de mer est très corrosive. Cela risquerait d’endommager irrémédiablement toutes les parties métalliques.

Bonne nouvelle, les bas de ligne que vous utilisez pour pêcher en mer ne doivent pas être très sophistiqués. Il est inutile qu’ils excèdent la longueur de la canne

Toutefois, il faut absolument veiller à la solidité des nœuds

La formule de bas de ligne suivante peut être retenue : 0,60 m de 45/100 puis 2,5 m de 18 à 30/100 selon la taille des poissons recherchés.

Pour la pêche en mer, n’oubliez jamais l’adage:  « trop gros ne nuit jamais ».

La pêche à la mouche en eau salée peut également se pratiquer dans des endroits très exotiques qui font rêver.

Dans les mers chaudes, à la recherche d’espèces encore plus combatives comme le montrent les photographies ci-dessous.

Eric Le Rest.

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Grosses truites à la mouche

A la quête du Graal !

Tous les pêcheurs à la mouche rêvent de mettre à l’épuisette des grosses truites, des poissons trophées. Ces derniers alimenteront leurs songes durant le reste de leur vie.

Les grosses truites sont des poissons souvent difficiles à prendre, surtout en France car les rivières sont en général ultra pêchées.

En résumé, elles se méritent.

Pour les capturer, il convient préalablement de connaitre leurs habitudes. De plus, il faudra viser la perfection en termes d’approche et de technique.

La croissance des truites :

Comme vous le savez certainement, la croissance des truites est liée au milieu aquatique dans lequel elles grandissent.

Dans les rivières calcaires, les truites sont beaucoup plus grosses car la nourriture est plus abondante.

Une truite peut être considérée comme grosse à partir de 2 kilos.

Ce sont les rivières de Bourgogne Franche Comté, de Savoie, de Provence mais également sur les Gaves et la Dordogne.

Dans les rivières aux eaux acides et granitiques, les truites ont une croissance beaucoup plus lente.

Une truite peut donc être classifiée comme grosse à partir d’1 kilo (rivières de Bretagne ou du Massif Central, par exemple).

Où rechercher les grosses truites ?

Les truites trophées sont à rechercher prioritairement au niveau des postes profonds et des trous d’eau importants ou sous de gros blocs de pierre.

Elles ne se tiennent pas uniquement à un seul poste mais parcourent plutôt des circuits précis et routiniers.

Parfois, sur plusieurs centaines de mètres, au fond des rivières ,  jalonnés d’un certain nombre de caches.

Pour repérer ces gros poissons, il faut faire preuve de patience. Lorsqu’on a la chance d’évoluer sur des rivières aux eaux transparentes, observez régulièrement les endroits où elles se situent. Répétez ces observations au cours de visites fréquentes, à différents moments de la journée.

Les très beaux poissons ne sont pas souvent « de sortie ».

Ils sont beaucoup plus sélectifs que les autres et se nourrissent souvent la nuit ou lorsque les eaux sont foncées.

Toutefois, certaines périodes sont favorables notamment durant les concentrations de vairons lors du frai ou lors des grandes éclosions d’éphémères. Même si des truites de rêve ne montent que très rarement en surface  car elles sont plutôt carnassières en se nourrissant de congénères plus petits.

Les grosses truites ont de la mémoire :

Si vous avez éveillé leur méfiance ou pire que vous les ratez au ferrage, vous pouvez ne plus les voir durant de nombreuses semaines voire durant tout le reste de la saison de pêche.

Il faut préciser, par ailleurs, que ces poissons sont connus des pêcheurs autochtones. Ils ont donc souvent été pêchés. Ainsi, ils sont « éduqués » à se méfier de tout ce qui peut paraître comme anormal dans leur environnement (notamment le dragage de vos artificielles).

Pour réussir à leurrer ces grosses truites, deux techniques sont, à mon sens, à privilégier.

La pêche au streamer, en début de saison, lorsque les eaux sont hautes et troubles et surtout tôt le matin.

Si vous pêchez sur des rivières fréquentées par les saumons vous aurez peut-être l’occasion d’en piquer un car ce sont généralement les mêmes postes qui sont fréquentés par les grosses truites et le roi des poissons. J’utilise des modèles de couleur sombre.

La nymphe à vue (toutes les nymphes peuvent donner de bons résultats sous réserve qu’elles soient correctement lestées afin de descendre rapidement à la bonne profondeur en fonction de la puissance du courant, là où se situent ces poissons).

Le geste parfait :

Inutile de rajouter qu’il convient que le premier poser soit parfait car vous ne disposez pas vraiment d’une seconde chance.

Inutile également de préciser qu’il serait « suicidaire » de descendre sur des nylons en dessous du 14/100. A moins que vous aimiez vraiment les sensations fortes, le goût du risque et que vous assumiez très facilement la frustration.

En sèche et durant de rares périodes favorables, vous pouvez tenter une imitation de sedge émergeant de taille moyenne mais en l’animant légèrement.

Si la truite trophée prend votre imitation, ne vous précipitez pas pour ferrer. Vous risqueriez de lui enlever votre artificielle de la gueule et de soigner votre « déprime » durant un bon bout de temps…

Tout est lié à une question de motivation, de moral et de confiance en soi et en son matériel.

Le moulinet et l’épuisette, ici indispensables, doivent être particulièrement fiables.

Eric Le Rest

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Laissez moi vos Commentaires

Transparence absolue de l’eau, rubrique commentaires
Pêche à la mouche dans des cadres magnifiques.

Commentaires : laissez moi SVP  un encouragement, une demande, une suggestion, voire une éventuelle critique … qui me permettront de faire progresser mon blogue Tenkaraworld.com.

Je vous rappelle que ce dernier n’a pour buts que de :

  • vous aider à découvrir « la pêche à la mouche tout simplement » en désacralisant l’apprentissage de la technique et en simplifiant l’accès à une pêche à la mouche démocratique mais, de qualité, via une technique qui permet de monter en puissance rapidement et de prendre du plaisir, dès les premières séances de pêche
  • aller à votre rencontre et d’échanger avec vous. En effet, rien ne me semblerait plus frustrant que de posséder des connaissances par le biais de l’expérience accumulée auprès des rivières de France et de l’étranger et de ne pas en faire profiter les autres pêcheurs. La transmission du savoir est importante pour la communauté des pêcheurs car elle permet un renouvellement générationnel au sein de notre pratique et elle très valorisante pour celui qui la communique aux autres.
  • partager ma passion, mes expériences, mes découvertes, mes avis et mes connaissances sur le Tenkara et la pêche à la mouche plus largement. En effet, la pêche au Tenkara constitue une porte d’entrée intéressante mais néanmoins complète pour découvrir, en vous perfectionnant, d’autres techniques de pêche à la mouche pratiquées pour leurrer des poissons beaucoup plus gros. Ainsi, tous les bons usages, les techniques d’animation, la façon de maîtriser les rushs d’un poisson … que vous aurez appris grâce à la technique du Tenkara serviront grandement lorsque vous vous attaquerez à des migrateurs ou à des poissons de mer.

A vous de jouer au niveau commentaires et merci d’avance !

Eric Le Rest

Si vous souhaitez en savoir plus sur mon parcours de pêcheur à la mouche : A propos de …

Je vous conseille également de consulter le site de la Fédération Française des Moniteurs de Pêche qui peut vous orienter vers un certain nombre de professionnels avertis et passionnés : http://ffmgp.com

Beauté d’une goutte d’eau prise en macro, rubrique commentaires
Gros plan sur une goutte d’eau emprisonnée dans des hearls de paon.

Mes différentes formules de bas de ligne pour pêcher à la mouche

Voici les différentes formules de bas de ligne que j’utilise pour la pêche au Tenkara et pour la pêche à la mouche « classique » (c’est à dire avec  une canne à mouche et un moulinet) :

Bas de ligne, pour pêcher au Tenkara en sèche ou en nymphe, à rajouter au bout de la tresse. 

En premier lieu, la longueur de la tresse varie généralement, quant à elle, entre 4 et 5 m voire plus en fonction de la taille de votre canne et de l’encombrement des rivières sur lesquelles vous pêchez) :

30 cm 25  / 100
25 cm 22  / 100
25 cm 20 / 100
20 cm 18 / 100
50 à 60 cm de 16 / 100 à 10 / 100

Avec un matériel « classique », pour pêcher en sèche ou en nymphe en eaux lentes, en recherchant la précision.

En l’occurrence,  la longueur totale de ce bas de ligne s’élève à 4,25 m :

90 cm 45 / 100
45 cm 40 / 100
30 cm 35 / 100
30 cm 30 / 100
30 cm 25 / 100
30 cm 20 / 100
30 cm 18 / 100
30 cm 16 / 100
30 cm 14 / 100
80 cm 12 / 100

En utilisant un matériel « classique », pour pêcher en sèche ou en nymphe en eaux rapides:

Il s’agit d’un bas de ligne court qui mesure 2,40 m :

40 cm 35 / 100
35 cm 30/ 100
30 cm 25 / 100
30 cm 20 / 100
25 cm 18 / 100
80 cm de 16 / 100 à 10 / 100

Pour pêcher à la mouche noyée, les jours de vent ou dans les rivières très encombrées.

Ainsi, ce bas de ligne mesure 2,50 m + 0,30 m de raccordement à la soie, soit un longueur totale de 2,80 m :

30 cm 40 / 100 Raccordement à la soie.
30 cm 35 / 100
30 cm 30 / 100
30 cm 26 / 100
60 cm 24 / 100 Potence de 5 à 8 cm.      Mouche sauteuse.
50 cm 22 / 100 Potence de 5 à 8 cm.     Mouche intermédiaire.
50 cm 22 / 100 Mouche de pointe

Si vous pratiquez la pêche à la mouche noyée, les jours sans vent et pour obtenir de très jolis posés.

Il mesure 3,20 m + 0,30 m de raccordement à la soie, soit une longueur totale de 3,50 m :

30 cm 40 / 100 Raccordement à la soie.
30 cm 35 / 100
30 cm 30 / 100
30 cm 28 / 100
30 cm 26 / 100
30 cm 24 / 100
60 cm 20 / 100 Potence de 5 à 8 cm.     Mouche sauteuse.
60 cm 20 / 100 Potence de 5 à 8 cm.    Mouche intermédiaire.
50 cm 20 / 100 Mouche de pointe

En noyée, en eaux calmes, bas de ligne avec 2 mouches.

La longueur de ce bas de ligne est de 2,20 m + 0,30 m de raccordement à la soie, soit une longueur totale de 2,50 m :

30 cm 35 / 100 Raccordement à la soie.
30 cm 30 / 100
30 cm 26 / 100
30 cm 24 / 100
30 cm 22/ 100
30 cm 20 / 100 Potence de 5 à 8 cm.    Mouche sauteuse.
70 cm 20/ 100 Mouche de pointe

Toujours en noyée, bas de ligne avec 2 mouches, dans des eaux rapides et peu profondes (< 50 cm).

Il est d’une longueur de 1,90 m + 0,30 m de raccordement à la soie, soit une longueur totale de 2,20 m :

30 cm 35 / 100 Raccordement à la soie.
30 cm 30 / 100
30 cm 26 / 100
30 cm 24 / 100
30 cm 22 / 100
30 cm 20 / 100 Potence de 5 à 8 cm.     Mouche sauteuse.
40 cm 20 / 100 Mouche de pointe

En conclusion, je suis preneur de vos propres formules de bas de ligne que je me ferai un plaisir de publier dans la cadre de Tenkaraworld.com.

Eric Le Rest

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Les outils du monteur de mouches artificielles

Quel plaisir de pêcher un poisson avec des mouches artificielles dont on a effectué le montage par ses propres soins ! 

D’abord et entre nous et en démystifiant certaines vieilles croyances, le montage des mouches n’est pas bien compliqué : il faut juste un peu de patience et de dextérité (un peu à l’instar du modélisme)… La montée en compétence progressive fera le reste.

Pour ce faire, vous devez disposer d’un certain nombre d’outils de base pas très onéreux qui sont parfaitement adaptés pour réussir l’exercice très simplement.

Bien entendu, une fois que vous aurez acquis plus de maitrise en matière de montage vous pourrez compléter cette liste des matériels de base qui se compose des éléments suivants : 

  • Un étau :

S’il est un élément indispensable, c’est bien celui-là. Il sert à maintenir l’hameçon dans ses mors en position horizontale durant tout le montage des mouches artificielles.

Ainsi, je vous conseille de ne pas lésiner sur sa qualité (et donc sur son prix, tout en restant raisonnable. On en trouve de très bons pour moins de 100 €) car il doit se refermer sur l’hameçon très facilement et doit absolument le tenir fermement.

  • Les ciseaux:

L’aspect le plus important, c’est qu’ils doivent être très pointus et extrêmement affutés pour couper net, à leur base, tous les fils et les plumes et ne laisser sur l’hameçon aucune partie superflue qui viendrait troubler la dérive ou l’animation de vos artificielles. 

  • Un porte bobine, l’élément indispensable du montage:

Il s’agit également d’un outil indispensable. Il permet de coincer les bobines de fil entre les deux boules en métal qui fonctionnent comme un ressort et permet de doser la vitesse de dévidement du fil. Le poids du porte bobine et de la bobine elle-même permet de tenir le fil sous tension lorsqu’on fait une pause lors du montage.

 

  • La pince à hackles: 

Grâce à elle, nous pouvons saisir l’extrémité d’une plume afin de l’enrouler autour de la hampe de l’hameçon. Elle agit, sous l’effet de son ressort, comme une espèce de « pince à linge ».  

  • Une aiguille pour aider au montage :

En particulier, ils servent à déposer une goutte de vernis sur la tête de la mouche ou déboucher l’œillet en cas d’obturation par de la colle ou pour aérer un dubbing de poils une fois le montage de la mouche terminé ou encore dégager les fibres de plumes qui seraient restées emprisonnées lors du montage. 

  • Le « whip finish » ou « finisseur de nœud »:

En premier lieu, cet outil d’aspect un peu barbare est très intéressant et très utile pour réaliser des nœuds de finition du montage, juste avant l’œillet de l’hameçon, extrêmement solides (car rien n’est plus frustrant qu’un montage qui se défait sur une mouche qui prend du poisson uniquement à cause d’un défaut de qualité de son nœud final).

Ainsi, vous pouvez trouver très facilement trouver des vidéos qui vous montreront comment bien l’utiliser. A noter que vous pouvez également vous servir de deux de vos doigts pour remplacer le whip finish mais il faut que ces derniers soient relativement fins et avoir préalablement acquis une dextérité certaine liée à de longues heures de pratique.

 

  • La colle cyanolite pour finaliser le montage: 

Tout d’abord, elle colle extrêmement rapidement et est très puissante. Elle permet de consolider les nœuds de finition, avant leur éventuel vernissage en fonction des mouches réalisées.

Faites vraiment attention à l’utiliser avec beaucoup de parcimonie: les débutants tombent souvent dans le travers d’en mettre une quantité beaucoup trop importante – j’ai coutume de dire qu’un quart de goutte suffit largement – et surtout n’en déposez pas sur vos doigts sous peine de vous retrouver à l’hôpital pour traitement de brûlures de votre peau ou pour vous faire décoller des doigts à l’aide d’un scalpel – ce qui ne doit pas être franchement très « agréable ». 

Dans un premier temps, c’est tout ce qu’il vous faut pour réaliser des artificielles de base puis, par la suite, des mouches de plus en plus sophistiquées lors de votre montée en compétence et en habileté.

Enfin, à signaler qu’il existe dans le commerce des kits clé en main qui regroupent tous les outils utiles pour un débutant. Le prix est attractif mais la qualité de chaque outil est relativement moyenne. Je vous conseille plutôt de les acheter séparément en misant d’emblée  sur la qualité pour éviter de les remplacer assez rapidement au cours de la montée en puissance de votre savoir-faire.

Bien entendu, d’autres matériels pourront compléter votre panoplie du parfait monteur: l’enrouleur de dubbing, le protège-hackles, le coupe aile, l’aligne-poils, un cutter, …

Nous aurons l’occasion d’y revenir ultérieurement.

Eric Le Rest.

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Comment les poissons voient-ils nos mouches artificielles ?

A propos des couleurs :

Le débat qui a animé la confrérie des moucheurs durant de nombreuses années est le suivant: les poissons distinguent-ils les couleurs de nos mouches artificielles ?

Malgré le fait que certains pêcheurs sont absolument convaincus que tel est bien le cas, il apparait que les études scientifiques menées en la matière ont conclu le contraire: les poissons ne seraient sensibles qu’aux contrastes et non aux couleurs elles-mêmes.

En résumé, ils perçoivent nos mouches de manière bien différente que les distingue l’œil humain.

Une excellente vue :

Mais ne nous y trompons pas, nos partenaires possèdent néanmoins une excellente vue: ils voient très bien tout ce qui se présente en face d’eux. Par contre, leur vision est beaucoup plus réduite sur les côtés.

La première explication réside dans le fait qu’ils les regardent de dessous, à travers l’élément liquide.

La luminosité extérieure représente donc un élément essentiel. Comme je l’ai déjà expliqué dans un post précédent, il convient, en conséquence, par temps sombre d’utiliser des artificielles de couleur sombre et par temps clair une mouche de couleur claire.

Tout dépend du temps d’obersation :

De plus, le temps d’observation d’un insecte aquatique et d’une artificielle quand il(elle) apparait dans le cône de vision d’un poisson varie également en fonction du fait qu’il se situe dans un courant (dans ce cas, le poisson ne dispose que de quelques fractions de secondes pour se décider) ou qu’il évolue dans un lisse (le poisson pourra prendre tout son temps pour observer la mouche et, au moindre doute, rebrousser son chemin, avec dédain: c’est ce qu’on appelle un refus).

Attention aux vibrations :

En parallèle de la vision, n’oubliez jamais que nos partenaires sont également très sensibles, grâce à leur système nerveux latéral à la moindre vibration dans l’eau. Il faut donc absolument soigner sa vitesse de déplacement ainsi que la lourdeur de ses pas au bord de la rivière ou dans l’eau et la qualité de ses posés car les poissons détectent toutes les vibrations et l’impact de nos mouches sur l’eau, avant même qu’elles ne rentrent dans leur champ de vision.

C’est aussi pour cette raison que j’utilise beaucoup:

– les plumes de cul de canard (CDC) car le moindre souffle d’air donne à nos artificielles une apparence d’insectes se débattant dans l’élément liquide et émettent des « ondes de vie » à la surface de l’eau.

– les plumes molles de perdrix, de flancs de cannes ou de faisans,… car elles vibrent dans l’eau, sous l’effet du courant et de l’animation réalisée par mes soins, lorsque je pêche en noyée, en nymphe ou au streamer.

Des mouches d’ensemble:

Je préfère utiliser des « mouches d’ensemble » (des artificielles qui imitent de façon très générale voire approximative un insecte aquatique) à des mouches imitatives (dont certains monteurs mettent un temps infini à soigner le moindre détail pour imiter parfaitement la nature).

Je sais qu’en affirmant cela, il y a tout un partie des moucheurs qui ne sera pas d’accord avec moi.

Des mouches artificielles qui sont de  véritables œuvres d’art :

Je suis certes admiratif du temps qu’ils passent devant leur étaux pour réaliser, avec une très grande précision, de façon souvent exceptionnelle de véritables œuvres d’art mais, j’avoue qu’il doit être très frustrant pour eux de perdre leurs artificielles dans la ripisylve, au fond de la rivière ou dans le gueule d’un poisson… Sans compter que certaines mouches qui ont pris plusieurs poissons sont complètement dépenaillées au niveau des collerettes ou des cerclages par les dents de nos partenaires…

Je compatis donc franchement mais je me dis qu’avec mes mouches d’ensemble respectant un juste équilibre entre les différents matériaux et correctement animées ou déposées à l’endroit idéal, je prends tout autant de poissons en produisant au montage, sur le même laps de temps, quatre à cinq fois plus d’artificielles.

Partagez-vous ce point de vue ?

Si tel n’était pas le cas, je serais absolument ravi d’échanger avec vous sur le sujet.

Eric Le Rest

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Les trois typologies de pêcheurs

Les analyses marketing transposées au monde de la pêche ont permis de déterminer trois typologies de pêcheurs en France :

Les « pêcheurs terroirs », sédentaires ou pêcheurs traditionnels :

    • Ils sont issus du milieu rural,
    • La pêche est leur loisir principal exercé en proximité,
    • Ils pratiquent la pêche « cueillette ».

Les pêcheurs « nouvelle génération » mobiles ou pêcheurs spécialisés :

    • Ils sont urbains et très souvent spécialistes d’un type de pêche,
    • Ce sont des pêcheurs adeptes du no kill,
    • pêchent souvent entre amis,
    • ont une approche sportive en relation avec la nature assortie de recherche de techniques,
    • sont adeptes de la capture de gros spécimens en termes de taille ou de poids ou de poissons sauvages ,
    • consomment des produits non encadrés et de façon autonome,
    • aiment le perfectionnement du geste et la recherche de nouvelles techniques pour améliorer leur pratique,
    • sont très actifs sur internet où ils échangent des informations, créent des forums dédiés et de réelles « communautés »,
    • sont prêts à rouler 600 à 800 kms pour trouver un lieu de pêche spécifique.

La dernières des typologies, les vacanciers pêcheurs :

    • sont vacanciers avant tout, ils pratiquent d’autres activités,
    • pour eux, il s’agit d’un loisir ludique au bord de l’eau en famille,
    • pratiquent la pêche de façon occasionnelles,
    • sont à la recherche de séjours encadrés « pêche & loisirs » en fonction des opportunités offertes,
    • pêchent pour s’amuser et pour apprendre le respect de la nature,
    • recherchent les moments de convivialité via une activité ludique,
    • La pêche doit être facile et confortable via l’aménagement des lieux de pêche / aires de pique-nique par exemple).

Eric Le Rest

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Contemplation & pêche à la mouche

Contemplation des saumons se rassemblent avant de poursuivre leur voyage vers les frayères.
Contemplation des « bancs » de saumons en attente d’un coup d’eau pour poursuivre leur périple vers les frayères.

Le pêcheur à la mouche est toujours à la recherche de la contemplation.

Il se nourrit avidement de la contemplation et de la vision d’un salmonidé en suspension dans son élément aquatique.

Il m’arrive fréquemment, à partir d’un pont qui surplombe une rivière, de me poster en observation.

Ainsi, je peux durant de nombreuses minutes regarder, quelques mètres sous moi, le balai des truites en activité.  Elles gobent les insectes qui se présentent dans leur champ de vision.

En effet, ce spectacle d’une grande fluidité, sans frottement et sans contrainte m’a toujours fasciné.

Rien n’arrête les saumons dans leur course vers les frayères.
Le spectacle des saumons essayant de franchir une chute d’eau.

Je vous conseille fortement d’en faire autant car cela vous apprendra beaucoup de choses sur le comportement des truites: l’observation nourrit la connaissance.

Un canoë dans la brume matinale.
Contemplation et solitude au plus près de la nature.

Vous serez surpris de constater que fréquemment des truites ne gobent pas de très beaux éphémères qui passent juste au dessus d’elles.

Mais, elles peuvent faire des écarts de plusieurs dizaines de centimètres pour se saisir d’une minuscule larve à la dérive.

Avez-vous déjà observé ce manège ?

Eric Le Rest

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Contemplation du pêcheur à la mouche effectue un lancer parfait de sa soie dans un cadre naturel totalement vert.
La beauté du geste du moucheur dans un océan de verdure.

Les « trois vies » d’un pêcheur à la mouche

Je souhaiterais vous parler des « trois vies » qui jalonnent l’existence d’un pêcheur à la mouche :

Prendre le plus de poissons possibles

Lorsque le pêcheur à la mouche débute, généralement, il veut prendre le plus de poissons qu’il n’est possible de pêcher.

Ainsi, il s’agit là d’une période – pas forcément la plus glorieuse – pour tous les pêcheurs où la graciation des poissons n’est pas assez souvent au rendez-vous.

J’ai connu cette période, lorsque j’étais plus jeune. Il m’est malheureusement arrivé, la mort dans l’âme, de jeter à la poubelle de très beaux poissons non consommés après quelques mois passés dans le fond de mon congélateur au lieu de les avoir laissés dans leur élément !!!

Pêcher les poissons les plus gros possibles

Puis, le deuxième stade s’atteint après plusieurs années de pratique.

Il consiste à prendre les poissons les plus gros possibles. Bien évidemment, la lutte n’est pas gagnée d’avance. Ce sont les poissons trophées que l’on perd régulièrement et dont on ne se «console» jamais.

En résumé, on y pense, on en parle, on en rêve et on fait tout pour les retoucher un jour.

Ce deuxième stade constitue donc  le cap des records que l’on affiche fièrement sur les réseaux sociaux et dont on parle à la fin des repas de famille ou entre amis pour autant que cela intéresse quelqu’un de son entourage…

Dernière vie du pêcheur: attraper les poissons les plus difficiles

En dernier lieu, le stade ultime consiste à prendre et, bien entendu, à relâcher en vie (sans qu’ils saignent) les poissons les plus difficiles à leurrer. Il s’agit là des poissons « éduqués », c’est à dire ceux qui :

  • ont déjà été pris une ou plusieurs fois et qui ne se laissent pas reprendre facilement

  • sont postés dans des endroits impossibles, difficilement atteignables sans une grande technicité au niveau de vos lancers. Il faut que le choix de l’artificielle (correspondant au type d’insecte dont le poisson en activité se nourrit, à sa taille, à sa couleur et à son stade d’évolution), le poser et la dérive soient parfaits. Bref, c’est le sommet de l’art.

Et vous, à quel « stade de votre vie de pêcheur » vous situez-vous ?

Eric Le Rest

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