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Pêche à la mouche: comment éviter le vrillage ?

Une mouche de mai « traditionnelle » montée avec des ailes qui provoquent systématiquement le vrillage des bas de ligne.

Plus les mouches que vous utilisez sont volumineuses, plus elles offrent une résistance à l’air lors de vos faux lancers et plus votre bas de ligne est soumis à rude épreuve avec une fâcheuse tendance au vrillage.

Bien entendu, lorsqu’un bas de ligne est vrillé, il devient absolument impossible de réaliser de belles belles dérives et de bonnes présentations sous l’effet d’un nylon transformé en « tire-bouchon ». Vous n’avez alors qu’à changer toute votre pointe qui est devenue inutilisable, voire à refaire une grande partie de votre bas de ligne.

Ce phénomène indésirable se produit régulièrement lorsque vous utilisez de grandes artificielles rigides, je pense notamment à la mouche de mai. Lors de vos faux lancers, votre mouche se comporte comme une pale d’hélicoptère qui tourne autour de l’axe constitué par votre bas de ligne.

Certaines imitations de cette boite à mouches m’interpellent car elles doivent entraîner des vrillages quasi systématiques des bas de ligne !

Alors, comment éviter ce phénomène de vrillage qui est indésirable et frustrant ? Voici quelques éléments de réponse:

Les ailes sont problématiques et engendre le vrillage:

  • En premier lieu, évitez les artificielles avec des ailes comme on en voit encore trop souvent dans la littérature halieutique (voir les deux photographies de cet article). En ce qui concerne les imitations de mouche de mai, il s’agit des fameuses deux ailes de plumes de flancs de canard qui sont montées dos à dos sur la hampe de l’hameçon. Ces imitations flattent l’œil du pêcheur mais s’avèrent être de véritables « éoliennes » et vrillent immédiatement les bas de ligne sauf à utiliser des pointes d’au minimum 20/100 ce qui est totalement irréaliste sur des poissons éduqués.

Le choix du CDC :

  • Choisissez des artificielles dépouillées composées avec du CDC (Cul de Canard) ou avec des poils de cervidés. Le CDC n’offre que peu de résistance à l’air et donne à votre artificielle une impression supplémentaire de vie grâce à son côté pulsatile. Vos mouches flottent également plus bas ce qui imite avantageusement le stade émergent.
Imitations de mouches de mai réalisées avec du croupion de canard.

Le choix de la modernité :

  • Réduisez les hackles (plumes de cou de coq) qui ont pour vocation d’imiter les pattes des éphémères et optez pour des matériaux modernes hydrophobes: polypropylène, dubbings divers et variés. Si vous souhaitez néanmoins utiliser des collerettes formées par des hackles sur vos montages, limitez à deux tours autour de la hampe de l’hameçon et utilisez des hackles courts.

Des bas de ligne raisonnables :

  • Optez pour des bas de ligne de longueur raisonnable. Inutile d’utiliser, comme pour la pêche en nymphe, des bas de ligne extra longs: ils ne devront pas dépasser les 4 m – 4,5 m. Vous ne pouvez pas non plus avoir recours à des longueurs de bas de ligne moins importantes si vous souhaitez éviter le phénomène de dragage: comme pour beaucoup d’autres choses, il faut donc trouver un juste équilibre.

Le bon choix des nylons pour éviter le vrillage :

  • Enfin, utilisez des nylons de dernière génération en fluorocarbone qui possèdent les cinq avantages suivants: ils sont plus résistants, plus raides, plus coulissants, plus transparents et sans mémoire.

Ne sous-estimez pas le phénomène de vrillage car il peut gâcher une partie de pêche et ruiner tous vos espoirs, surtout lorsqu’il se produit en plein milieu d’un éclosion prometteuse ?

Éric Le Rest.

L’article suivant sur l’art de bien présenter sa mouche peut également vous intéresser : https://tenkaraworld.com/savoir-soigner-la-presentation-de-son-artificielle-grace-au-tenkara/

Comment éviter le vrillage ? Voici un gadget que je n’ai pas encore testé mais pourrait s’avérer grandement utile : http://www.chti-moucheur.com/atelier-materiel/trucs/anti-vrille-anti-twist-swivel

Une imitation d’Ephéméra Danica confectionnée par mes soins et que j’utilise régulièrement.

Pêche à la mouche: efficace comme les fourmis !

En premier lieu, tout moucheur devrait posséder des imitations de fourmis dans ses boites tant les truites et les ombres en sont friands.

Ces imitations sont des mouches estivales incontournables.

Je vous parle ici des fourmis ailées qui partent en essaimage, au cœur de l’été, durant les périodes de grosses chaleurs.

En effet, lorsque l’atmosphère est lourde, elles essaient de fonder de nouvelles colonies.

Malencontreusement, il leur arrive de tomber en abondance à la surface de nos rivières préférées.


Les fourmis, des terrestres sont irrésistibles:

En fait, nos partenaires adorent venir en surface cueillir ces petites terrestres. Ce sont souvent les seules espèces à les intéresser, même en présence de nombreux autres éphémères.

Lorsque vous avez essayé bon nombre d’artificielles et que rien ne marche, pensez donc à choisir des imitations de fourmis ailées.

C’est très souvent gage de réussite même lorsqu’il n’y a pas de fourmis à la surface de l’eau.

D’une manière générale les gobages sur les fourmis sont très discrets, furtifs mais très souvent en nombre important.

Par expérience, vous avez intérêt à choisir une imitation la plus réaliste possible car les truites et les ombres sont très regardants.

Par ailleurs, c’est surtout le cas si vous pêchez sur des grands lisses aux courants assez lents.

Faites le bon choix :

Il convient de bien veiller à utiliser des imitations, composées de résines UV et de Foam, de la même taille que celles qui sont présentes à la surface de l’eau.

Ainsi, vous pouvez donc, selon la taille, utilisez des modèles de fourmis montés sur des hameçons compris entre le n° 16 et le n° 22.

Je vous conseille de choisir généralement de choisir des imitation couleur noire et parfois de couleur rouge.

Il est préférable d’avoir dans ses boites des modèles de fourmis confectionnées avec les deux couleurs.

Ne pas hésiter à utiliser du Foam, matériau moderne qui donne une flottabilité extraordinaire à votre imitation.

Avec des artificielles d’aussi petite taille, vous devez recourir à de longs bas de ligne qui se terminent par de longues pointes en 10/100, voire en 8/100.

A noter que vous pouvez également utiliser les imitations de fourmis sous la surface.

Ainsi, il m’arrive souvent de pêcher en noyée, avec trois fourmis de taille et de poids différents et j’obtiens des résultats tout à fait satisfaisants.

Éric Le Rest.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon dont vous devez choisir votre artificielle en fonction des différents types de gobages : https://tenkaraworld.com/ufaqs/choisir-son-artificielle-en-fonction-du-gobage/

Les fourmis de ma boite à mouche.

Pêcher à la mouche en tandem

Il est bien évidemment possible de pêcher en sèche ou de pêcher en nymphe mais nous avons trop tendance à ne pas imaginer qu’il est tout à fait intéressant et efficace de pratiquer les deux techniques en même temps. C’est ce que j’appelle la pêche en tandem.

Un procédé pourtant simple:

  • Vous utilisez déjà la technique du tandem lorsque vous pêchez en noyée: une artificielle en pointe et une autre en intermédiaire ou en sauteuse. Je vous propose ici de pêcher avec une nymphe en pointe qui sera donc active sous la surface de l’eau et une sèche en sauteuse qui jouera le rôle d’indicateur de touche et qui pourra, en même temps, leurrer des poisons en surface ,
  • La polyvalence est ici de mise car vous pouvez bénéficier de toutes les opportunités liées aux différents stades d’une éclosion,
  • Les ombres apprécient franchement cette technique qui permet de doubler son potentiel de captures. Les truites ne sont pas en reste,
  • Je vous recommande largement d’utiliser cette technique sur des rivières dont les fonds sont globalement de profondeur homogène,
  • La mouche sèche permet de bien visualiser la dérive de la nymphe mais elle doit également conserver tout son potentiel attractif et ne surtout pas être considérée comme une artificielle de « seconde zone »,
  • Bien entendu, cette « sauteuse » doit flotter haut et être visible . Je vous conseille donc fortement d’utiliser des artificielles montées avec du poil de cervidés et couronnées par un petit toupet en matériau synthétique de couleur vive, voire fluo. Pourquoi ne pas avoir recours aux imitations de terrestres ? En tout état de cause le poids de votre nymphe ne doit pas faire couler votre sèche qui doit toujours demeurer en surface. Il convient donc de trouver le juste équilibre entre le poids de l’une et la capacité de flottaison de l’autre.

Quelle technique utiliser pour pêcher en tandem ?

Pour constituer un tandem, la liaison entre la nymphe et la « sauteuse » s’obtient bien entendu à l’aide d’un fil en nylon.

Toutefois, pour ce faire, trois techniques s‘utilisent potentiellement :

  • Le nylon se fixe simplement via un nœud réalisé à la courbure de l’hameçon de votre « sauteuse ». Toutefois, ce montage confère une certaine rigidité à votre sèche qui paraîtra beaucoup  moins « libre » en terme de dérive,
  • Le nylon servant à retenir votre sèche par le biais de son œillet peut également être utilisé. Il suffit de conserver, au lieu de la couper, une pointe excédentaire suffisamment longue pour y nouer votre nymphe. Ainsi, votre « sauteuse » sera beaucoup moins contrainte et donc plus prenante.
  • Comme avec un train de noyées, vous pouvez réaliser une potence de quelques centimètres à laquelle vous attachez votre sèche. Le dragage de votre « sauteuse » sera limité et vous pourrez potentiellement toucher beaucoup plus de poissons.

C’est cette dernière option que j’utilise avec bonheur tout en veillant à éviter tout dragage de ma mouche de surface.

Eric Le Rest.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la pêche en nymphe : https://tenkaraworld.com/pecher-a-la-mouche-en-nymphe/

La pêche en sèche en aval est également très intéressante : https://tenkaraworld.com/la-peche-en-seche-vers-laval/

Vous pouvez également découvrir ou regarder une nouvelle fois cette vidéo réalisée par ce grand pêcheur pédagogue qu’est Piam. Il s’agit d’un grand classique sur la pêche à la nymphe : https://youtu.be/9tAd6WgaJ5c

Le No Kill & la pêche à la mouche

Je souhaite revenir sur la notion de « No Kill » dont je vous ai déjà parlé, à plusieurs reprises, dans Tenkaraworld.com.

Qu’est-ce que le No Kill ?

Le « No Kill » que l’on nomme également « Graciation » (au Québec), « Catch & Release » (dans les pays anglosaxons), « Prendre & relâcher » (en France), repose sur la remise à l’eau, en bonne santé, des poissons que l’on pêche à la mouche. Ainsi, nous ne pouvons pas prétendre qu’une truite qui saigne soit en bonne santé car elle ne survit généralement pas à ses blessures.

Pour qu’un poisson soit au meilleur de sa forme, il convient, par ailleurs, de raccourcir au strict minimum la durée du combat car l’acide lactique produit dans les chairs de notre partenaire devient rapidement toxique.

Les précautions à prendre en matière de No Kill :

Lorsque vous graciez un poisson sachez également qu’il est franchement préférable de :

  • Ne pas lui toucher les flancs pour éviter d’enlever le mucus. La chaleur et la sécheresse des mains sont très néfastes: c’est pour cette raison qu’il faut toujours se mouiller les mains avant de saisir un poisson,
  • Utiliser des hameçons sans ardillon qui ne font pas se décrocher plus de poissons mais évite de les abimer,
  • Le relâcher dans une zone calme de la rivière,
  • Le réoxygéner dans l’eau en lui donnant des mouvements lents d’avant en arrière pour ventiler ses branchies. 

Il existe, en France et à l’étranger, de nombreux parcours « No Kill » imposés qui constituent des réserves actives sur des portions de rivières de première catégorie. Les mentalités des pêcheurs ont considérablement évolué, en la matière, au cours de la dernière décennie (les pêcheurs et particulièrement les moucheurs ont beaucoup plus de respect et d’éthique que par le passé).

Les non pêcheurs peuvent juger la pratique du «No Kill» cruelle (dans les faits lorsqu’elle est bien pratiquée, elle ne l’est pas du tout) et certains pêcheurs ne semblent pas comprendre les raisons pour lesquelles il convient de gracier les poissons qu’ils prennent…

Trois catégories de pêcheurs :

Sachez que parmi les adeptes du « No kill », il existe trois catégories de pêcheurs:

  • Ceux qui aiment et pratiquent le « No Kill » intégral en estimant qu’il s’agit d’un mode de gestion écologique des rivières car les poissons deviennent de plus en plus difficiles à prendre pour les « Killers », car de mieux en mieux « éduqués » et de plus en en plus méfiants. Ces moucheurs ont également pris conscience, outre la valeur écologique indéniable d’une rivière, de la valeur économique du patrimoine halieutique (la réputation d’une rivière en fait un outil promotionnel et de communication qui attire de nombreux pêcheurs, avec leur famille; ces derniers dépensent de l’argent dans des zones rurales trop souvent abandonnées par les pouvoirs publics).
  • Les moucheurs qui préfèrent le « No Kill » partiel en prélevant les plus gros sujets (des truites de plus de 45 cm) qui nuisent aux autres poissons car elles sont devenues cannibales et sont peu prolifiques en tant que géniteurs. Les meilleurs géniteurs se situent, sur les rivières calcaires, dans une fourchette de taille comprise entre 30 et 45 cm. A ce propos, aux USA, une grande majorité des rivières sont gérées en « No Kill » partiel.
  • Ceux qui souhaitent limiter le nombre de prises sur un certains nombre de parcours de la rivière.

Ma position sur le No Kill :

A titre personnel, je pratique le « No Kill » intégral; non pas parce je suis un « intégriste » du « Cash & Release » mais parce que j’ai horreur de tuer de très beaux poissons en prenant le risque de ne pas les manger dans la foulée et qu’il finissent à la poubelle: je préfère les voir en vie dans nos rivières même si ce sont des prédateurs !

Dans tous les cas de figure, grâce à la pratique du « No Kill », il est prouvé que le nombre de poissons et que la taille de ces derniers augmentent sensiblement par rapport aux parcours classiques de rivières. 

Ainsi, la pêche est, grâce au « No Kill », un loisir et un plaisir pleinement respectueux des principes écologiques à grande valeur ajoutée.

Éric Le Rest.

Un autre article que j’ai écrit au sujet des bonnes pratiques du Cash and Release : https://tenkaraworld.com/comment-augmenter-la-survie-des-poissons-en-no-kill/

Je souhaiterais mettre en exergue le département exemplaire de La Lozère, qui, sur le site de sa Fédération de Pêche, propose pas moins de 28 parcours « sans tuer » sur l’ensemble des rivières de ce beau département : https://www.lozerepeche.com/pecher-en-lozere/reserves-et-parcours-specifiques/

Le Tenkara & le paradis des terrestres

Les pêcheurs à la mouche ne pensent pas assez souvent à utiliser les imitations d’insectes terrestres.

Ces artificielles sont, trop fréquemment et par méconnaissance, les parents pauvres de nos boites.

Leur pouvoir de « séduction » auprès de nos partenaires est pourtant important. D’ailleurs, nous pouvons le constater lors de l’observation du contenu stomacal des truites.

Lorsque l’été arrive, la vie s’anime sur les berges de nos rivières préférées.

Les sauterelles, les grillons, les chenilles, les abeilles, les coléoptères,… sont légions et représentent, lorsqu’ils tombent dans l’eau, des proies faciles à forte valeur nutritionnelle.

En effet, ils ne risquent pas, comme les éphémères, de pouvoir redécoller et quitter l’élément liquide.

Les imitations de sauterelles et de criquets de ma boite à mouche.

Aux USA, les moucheurs utilisent beaucoup plus régulièrement qu’en Europe ces artificielles composées de matériaux synthétiques (à base notamment de foam pour les corps et de fins fils de caoutchouc pour les pattes) dont les tailles sont impressionnantes.

Ainsi, il suffit de regarder quelques vidéos sur YouTube pour se rendre compte que les résultats obtenus les comblent de bonheur.

Alors, pourquoi pas nous, en France ?

Bien entendu, personne n’imagine utiliser sur nos rivières françaises des artificielles de 5 à 6 cm de longueur.

Par contre, je vous conseille de tester quelques imitations en respectant les règles suivantes:

  • Sacrifiez quelques insectes terrestres que vous trouverez au bord de votre rivière fétiche et ramenez les chez vous pour essayer de les imiter lorsque vous serez devant votre étau, surtout aux niveaux de la taille. Les couleurs sont moins importantes car les matériaux avec des tons verts ou roses fluos donnent de très bons résultats. Ne passez pas trop de temps à essayer de les reproduire de façon trop précise. Les imitations d’ensemble font parfaitement l’affaire (la silhouette est plus importante que le détail).
  • Une fois posées sur l’eau, vos imitations doivent être légères et mobiles afin qu’elles flottent et que vous puissiez les animer.
  • En matière de pointes de vos bas de ligne, il est inutile de descendre en dessous du 14/100. Vous éviterez ainsi de les faire vriller au premier lancer.
Une imitation quasi parfaite d’une sauterelle mais qui, d’après mon expérience, n’apporte pas plus de résultat qu’une imitation d’ensemble beacoup moins sophistiquée.
  • Les posés de vos artificielles n’ont pas forcément besoin d’être discrets. Il est logique que le poids d’une sauterelle tombant dans l’eau produise de légères ondes à la surface.
  • Je vous conseille d’animer légèrement et par intermittences votre artificielle pour imiter un insecte qui se débat sur l’eau.
  • Pêchez surtout les bordures !! Vous verrez certainement de très beaux poissons sortir comme des morts de faim de dessous les berges. Ils ne feront qu’une bouchée de vos terrestres.

Eric Le Rest.

Si vous souhaitez visionner un tutoriel très intéressant sur le montage d’une sauterelle pas par pas : https://youtu.be/RTaGzL4ZoBE

Pour en savoir plus au sujet des différentes sortes d’héphémères : https://tenkaraworld.com/la-peche-a-la-mouche-et-entomologie/

Si vous désirez pêcher avec des imitations de fourmis : https://tenkaraworld.com/efficace-comme-les-fourmis/

Prenez la température avant de pêcher à la mouche

La température de l’eau génère un impact immédiat sur l’activité des truites.

Elle représente donc un élément fondamental de votre stratégie de pêche.

Bien entendu, ce n’est le seul paramètre à prendre en compte avant de vous mettre en action :

  • les niveaux d’eau,
  • la pression atmosphérique,
  • la luminosité,
  • le degré d’hygrométrie,…
  • sont également des facteurs importants à intégrer.

Je vous conseille donc de débuter systématiquement vos parties de pêche par une prise de température de l’eau.

Pour ce faire, vous devez avoir sur vous, en permanence, un thermomètre. Il constitue, à mes yeux, un des plus importants outils de la panoplie du pêcheur.

Il faut que vous sachiez que :

  • La température de l’eau conditionne le métabolisme des poissons et donc leur alimentation sur des périodes plus ou moins fréquentes et plus ou moins longues.
  • La température optimale de l’eau pour les poissons se situe à 13°.  Vous devez donc privilégier les rivières dont le spectre de température de l’eau se situe entre 10° au minimum et 16° au maximum.
  • En dehors de cette amplitude, l’activité des poissons devient beaucoup plus réduite et aléatoire.

Le caractère précoce ou tardif d’une rivière est directement lié à cet aspect variations des températures:

  • Certaines rivière présentent une activité soutenue de leurs poissons en tout début de saison (elle sont considérées comme précoces) à cause des températures relativement élevées de leurs eaux.
  • D’autres se réveillent beaucoup plus tardivement (en mai / juin) car leurs eaux sont beaucoup trop froides à l’ouverture. Elles sont donc considérées comme tardives.

Bien entendu, la température de l’air conditionne celle de l’eau.

La première varie considérablement au cours de la journée (entre la nuit et le jour mais également entre le matin et l’après midi, comme c’est très souvent le cas au printemps).

La deuxième enregistre également des variations moins importantes mais significatives et impactantes sur le comportement de nos partenaires

Comme je vous le précisais plus haut, n’hésitez surtout pas à sortir votre thermomètre au début de chaque partie de pêche (peu de pêcheurs le font).

Ainsi, vous disposerez de très précieuses indications et explications sur le comportement futur des poissons objet de votre quête.

Eric Le Rest.

Si vous souhaitez regarder une sélection de vidéos sur la pêche au Tenkara : https://tenkaraworld.com/selection-de-videos-peche-a-la-mouche-classique/videos-sur-le-tenkara/

Pêche à la mouche & la magie des trichoptères

Les trichoptères constituent environ la moitié de l’alimentation des truites. Ils représentent des insectes aquatiques particulièrement intéressants pour les pêcheurs à la mouche.

En fin de journée, lorsque les sedges patinent sur l’eau, ils suscitent l’intérêt des truites. Ils peuvent déclencher des gobages bruyants en rafales ponctuées par de grands « clacs » et « splashs ».

Le reste du temps, les trichoptères peuvent passer inaperçus dans les feuillages pour les moucheurs qui n’y prêtent pas attention. On pourrait les considérer comme des papillons de nuit au vol maladroit, aux couleurs grises, brunes, rousses voire carrément noires.

Il n’en est rien: les phryganes, les traine-bûches ou porte-bois (comme on les appelle également à cause du fourreau protecteur dans lequel ils vivent à leur stade larvaire durant environ une année regroupés en véritables grappes sous les pierres) attirent l’attention de nos partenaires quel que soit leur stade d’évolution de leur cycle de vie. Ainsi, les sedges constituent une biomasse non négligeable de nos rivières.

Larve de trichoptère dans son fourreau.
Elle ressemble à ce stade à un gros asticot de couleur crème.
La vie de cet insecte aquatique s’articule autour de quatre stades: œuf, larve, pupe et nymphe.

Durée de vie des trichoptères :

A signaler que la durée de vie aérienne des trichos est plus longue que celle des éphémères. De 10 à 30 jours pour les sedges au lieu de quelques heures à quelques jours selon les espèces d’éphémères.

En Europe, on dénombre pas moins de 400 espèces différentes de trichoptères. Ils présentent quatre ailes assez velues repliées sur le corps, en forme de toit, et de longues antennes et pattes.

Les sedges ont tendance à éclore lorsque la météo est plutôt douce (du début de l’été jusqu’à la fermeture) et sans vent. Il constituent parfois de véritables nuages de plusieurs milliers d’insectes qui explosent à la surface à un rythme effréné.

Mode opératoire :

Le moucheur doit rechercher prioritairement les endroits où les porte-bois sont en grande densité au fond de la rivière. Le plus souvent, ces secteurs sont couvertes de végétation assez abondante.

Il convient de guider son artificielle sur les différentes veines d’eau en bordure des différents postes où on imagine que se positionnent nos partenaires.

Contrairement à ce que pensent certains pêcheurs, les sedges ne sont pas exclusivement des mouches à utiliser lors des « coups du soir ». Vous pouvez pêcher avec ces artificielles tout au long de la journée.

Quelles imitations de trichoptères choisir ?

Les trichoptères intéressent particulièrement les truites et les ombres au stade émergent lorsque l’insecte est englué dans la pellicule de l’eau.

Il convient alors d’utiliser des imitations sous forme de subsedges que l’on fait évoluer quelques centimètres sous la surface, comme on le fait avec des mouches noyées.

Puis, lorsque les tricho font des zigzags à la surface, choisissez une imitation correspondant au stade adulte de l’insecte. Après l’avoir graissée, faites la siller à la surface de l’eau en pêchant en aval.

A titre personnel, j’utilise beaucoup les articificielles réalisées avec des poils creux de cervidés qui permettent d’obtenir une remarquable flottaison. Ce sont de véritables « bouchons » facilement localisables à la surface de l’eau).

Elles sont beaucoup moins fragiles que les modèles réalisés avec du CDC ou des plumes. De belles sensations sont très souvent au rendez-vous liées à des attaques parfois très violentes !

Eric Le Rest.

Complétez votre lecture en parcourant l’article que j’ai écrit au sujet du mythique coup du soir : https://tenkaraworld.com/le-mythique-coup-du-soir/

Les nœuds du pêcheur à la mouche

Les nœuds utilisés à la pêche à la mouche revêtent une importance primordiale car ils ne doivent pas constituer le maillon faible de votre « ligne de pêche ». Tout moucheur se doit donc de maîtriser leur réalisation pour:

  • gagner un temps précieux au bord de la rivière.
  • pour sécuriser ses montages, en cas de prise d’un gros poisson.

Au fil du temps, les nylons utilisés ont fortement évolué. L’imagination et la technicité des pêcheurs ont permis de faire progresser la résistance et la facilité de confection des différents nœuds.

Voici un échantillon de mes préférés que je vous conseille de tester, à plusieurs reprises, chez vous, au chaud, avant de les réaliser en situation réelle de pêche…

C’est à dire lorsqu’il y a du vent, qu’il fait froid et que vous êtes, éventuellement, sous la pluie:

Les nœuds baril:

  • de nombreux pêcheurs l’utilisent, sur l’ensemble de la planète. Je vous conseille de tourner une spire supplémentaire du côté gauche de ce nœud avec le fil qui possède le diamètre le plus fin. Cela permettra de l’équilibrer. Quatre à cinq tours, de chaque côté, suffisent.

Les nœuds du chirurgien:

  • il est recommandé pour raccorder les nylons les plus fins (c’est à dire < 25/100). Il est simple et rapide à exécuter. J’utilise beaucoup ce nœud pour réaliser mes potences pour la pêche à la mouche noyée. Ainsi, je conserve le brin supérieur sur une longueur de 5 à 7 cm. J’y fixe ma mouche sauteuse ou ma mouche intermédiaire.

Le raccordement entre la soie ou la tresse et le bas de ligne:

  • En effet, je vous conseille ce nœud solide et efficace de raccordement entre la soie ou la tresse (lorsque vous pêchez au Tenkara) et le bas de ligne.
  • Pour autant, dans le cadre de la pêche à la mouche classique, il ne doit pas provoquer de blocage dans les anneaux de votre canne. Il doit faciliter la transmission de l’énergie générée entre votre soie et votre bas de ligne lors de votre shoot avant .

Les divers nœuds de fixation des mouches:

N’oubliez pas également de lubrifier vos nœuds avec de la salive avant de procéder au blocage final. Ainsi, votre nœud sera beaucoup compact et donc plus solide.

Les brins qui ne servent pas doivent être coupés à raz avec l’aide d’un coupe-fil. Vous devez également vérifier leur résistance finale en tirant fermement sur les nylons avant de commencer à pêcher.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les techniques de lancers à la pêche mouche : https://tenkaraworld.com/le-lancer-a-la-peche-a-la-mouche/

Eric Le Rest.

Pour bien pêcher à la mouche, observez les oiseaux

Les oiseaux qui vivent dans la ripisylve aiment les insectes aquatiques et les insectes terrestres: ils ont donc le même comportement que les poissons.

Quand les oiseaux se « mettent à table », les poissons ne sont généralement pas en reste !

Comme vous le savez, les moucheurs se doivent d’observer pleinement et parfois longuement l’écosystème dans lequel ils se trouvent afin de:

  •  déterminer l’artificielle qu’ils vont choisir dans leurs boîte parmi le plus souvent un nombre impressionnant de modèles, de tailles, de couleurs, de stades du cycle d’éclosion,…
  • en tirer des enseignements très utiles sur l’activité supposée des truites.

L’observation des oiseaux fait la différence :

Une des bonnes pratiques en matière d’observation consiste à regarder précisément le comportement des oiseaux (les bergeronnettes, les mésanges, les chardonnerets, les rouges-gorges, les fauvettes, les pinsons, les hirondelles, les martinets, les gobe-mouches …) pour déterminer ce qui se passe à la surface de la rivière au bord de laquelle vous vous trouvez.

L’absence totale d’oiseaux n’est généralement pas bon signe pour le pêcheur à la mouche.

Un point particulier est à signaler au sujet des hirondelles: plus elles volent bas, parfois en frôlant la surface de l’eau en donnant des coups de becs dans la surface, et plus c’est un moment propice pour le moucheur.

Éclosion en vue :

Lorsque les oiseaux sont nombreux et se rapprochent franchement de la rivière, il est prévisible qu’une éclosion suivie de gobages des poissons qui nous intéressent soit imminente.

Ces moments précis sont souvent liés à des changements de pression atmosphérique et/ou des changements de temps (par exemple lorsqu’il y a une petite pluie fine par temps chaud, avant et après les orages, quand les nuages sont très bas, …).

Voici un tableau de synthèse qui permet rapidement et, à grosses mailles, de déterminer comment procéder :

Absence d’oiseaux Pas ou très peu d’éclosions Météo perturbée Mouche noyée
Oiseaux en altitude Très petits insectes dans les airs Météo changeante Nymphe et noyée
Oiseaux actifs dans la ripisylve Insectes dans les feuillages / Activité parfois importante des éphémères Pluie fine, nuages bas, températures douces Sèche ou noyée sous les branches et près des berges
Oiseaux en proximité de l’eau Nombreux insectes terrestres et éphémères Avant ou après un orage, tôt le matin ou tard le soir Sèche sur les gobages, nymphe à vue et noyée en début et en fin d’éclosions.
Hirondelles rasant la surface de l’eau Nombreux divers Ephémères de toutes les tailles, insectes terrestres Changement de temps brutal La rivière « bouillonne ». Restez calme et « attaquez vous » aux gobages les uns après les autres, avec méthode !

Eric Le Rest.

Ces articles peuvent également vous intéresser: https://tenkaraworld.com/comment-les-truites-voient-elles-nos-artificielles/

https://tenkaraworld.com/temperature-de-leau/

https://tenkaraworld.com/un-retour-au-naturel-aux-sources-de-la-vie/

La mouche de mai: la star des éphémères !

Selon les régions, les éclosions de la mouche de mai (Ephéméra Danica) se déroulent généralement de la fin du mois de mai à la fin juin, parfois jusqu’au début du mois de juillet.

La mouche de mai est incontestablement le symbole fort de notre passion pour la pêche à la mouche !

Il arrive que des milliers d’insectes dérivent en même temps sur l’eau et que les truites en activité mettent certaines rivières « en ébullition » tant elles se gavent d’éphémères (certains poissons, lorsque vous les pêchez ont vraiment le ventre énorme tellement ils se gavent)… une espèce de vent de folie boulimique qui souffle sur les rivières. A noter, qu’en France, seules l’Ile de France et la Corse ne bénéficient pas de la présence d’Ephéméra Danica.

Les mouches de mai sont une espèce méconnue : il s'agit d'insectes éphémères qui naissent dans l'eau, grandissent en extérieur, s'accouplent pour pondre des œufs puis retournent mourir en rivière.

Publiée par Nat Geo Wild France sur Lundi 4 mars 2019

Généralement, il s’agit pour les moucheurs d’une période bénie des dieux car les grosses truites sont souvent de sortie lors de ses éclosions spectaculaires  et n’hésitent pas à venir en surface malgré leur légendaire méfiance.

Lorsque j’étais enfant, parfois, il y avait tellement d’éclosions de « May Fly » qu’il arrivait, lorsque nous passions en voiture à côté de certaines rivières bretonnes, que le conducteur soit obligé de mettre ses essuie-glace pour continuer à voir à travers son pare brise…

Les éclosions diminuent :

Toutefois, les éclosions diminuent au fil des ans (les plus anciens d’entre nous en parlent avec passion, émerveillement et nostalgie) et s’étalent sur une période beaucoup plus courte à cause des pollutions liées à l’agriculture intensive (usage, trop souvent, totalement dément des pesticides, des engrais et des épandages de fumier).

Néanmoins, les éclosions des mouches de mai méritent vraiment toute notre attention.

Les moments les plus propices pour ces éclosions se situent lorsque le temps a été beau, sans vent toute la journée et que le soleil se voile en fin d’après midi !

Il convient également de préciser que ces éclosions sont, la plupart du temps, irrégulières d’une année sur l’autre et varient en fonction des niveaux d’eau et des conditions météorologiques.

Irrésistible émergence de la mouche de mai :

Comme pour beaucoup d’éphémères, les truites sont surtout intéressées par le stade émergent de l’insecte: il convient dont d’utiliser des mouches qui flottent bas, quasi immergées, juste sous la surface de l’eau. Pour ce faire, vous pouvez même dégarnir votre mouche en lui retirant un certain nombre de poils et/ou de fibres.

Lorsque l’Ephéméra Danica se métamorphose, elle se contorsionne dans tous les sens pour se débarrasser  de son exuvie: une sorte de seconde peau qui se détache lorsque la nymphe, qui a passé deux ans dans une espèce de « terrier » creusé dans le sable (on dit qu’il s’agit d’une larve fouisseuse, de près de 3 cm, qui vit surtout dans des galeries creusées dans les fonds limoneux/sablonneux et qui se nourrit de débris végétaux et organiques), gagne la surface très rapidement juste avant que la mouche de mai ne devienne un subimago.

L’imago (éphémère au stade adulte) ne vit que deux ou trois jours. Après l’accouplement, dans des ballets aériens intenses ponctués de vols pendulaires, il meurt après avoir pondu des milliers d’œufs à la surface de l’eau et devient un spent (éphémères morts qui dérivent à la surface de l’eau et qui intéressent également les poissons qui en font des razzias en surface, en « mode bulldozer »).

Small is beautiful :

Il y a une vingtaine d’années, on trouvait dans le commerce ou on montait soi même les « May Fly » sur des gros hameçons N° 8 à tige longue qui faisaient vriller nos bas de ligne lorsqu’on descendait en dessous du 18/100.

Aujourd’hui, les éphémères sont beaucoup plus petits: on se contente donc d’hameçons N°10 voire N°12 et les bas de ligne peuvent descendre en diamètre.

Il convient par ailleurs de prévoir de changer de mouche pratiquement après chaque capture: il est donc largement souhaitable que vous montiez, en amont, un nombre important de mouches de mai pour que vous ne soyez jamais en « rupture de stock » au cours d’un moment de folie collective.

A signaler que les ombres bien qu’ils aient une petite bouche aiment également monter sur les May Fly.

Vivement la fin du joli mois de mai pour que, une nouvelle fois, la magie se reproduise et qu’Ephéméra Damica nous apporte son lot de très belles surprises !

Eric Le Rest.

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