Archives de catégorie : Mouches

Les capacités visuelles des truites

La vision des truites :

Parfois et malgré tous nos espoirs, les truites qui se nourrissent très régulièrement à la surface de l’eau dédaignent magistralement nos artificielles. Pour autant, nous avons pris toutes les précautions pour ne pas nous faire repérer et que la dérive de nos mouches est parfaite … Si l’artificielle que vous utilisez a déjà leurré des poissons plus tôt lors de votre partie de pêche, nous pouvons nous demander légitimement quelle vision de notre mouche a la truite qui nous intéresse.

Les scientifiques se sont penchés sur le sujet et leurs conclusions sont les suivantes:

Les poissons ont-ils une vision des couleurs ?

Les poissons n’ont pas une très bonne vision des couleurs.

Pour autant, ils arrivent à distinguer les nuances de teinte (de la plus claire à la plus foncée grâce aux variations de la luminosité).

L’œil des poissons, même si il est très proche de l’œil humain au niveau de sa constitution, est beaucoup moins performant que ce dernier.

Seuls les contrastes sont distingués par nos partenaires en fonction, bien entendu, de l’agitation de l’élément liquide qui coule au dessus de leur tête et de la lumière ambiante.

Distinguent-ils les formes ?

Ils arrivent à distinguer la forme et la taille des insectes qui les intéressent.

Par exemple, les tricoptères ont une forme radicalement différente et donc une ombre portée et une translucidité très différente de celles des éphémères.

Il en est de même pour les antennes et les cerques de ces insectes.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous reporter à l’article suivant que j’ai écrit au sujet des connaissance de base que tout moucheur doit connaitre sur l’entomologie: https://tenkaraworld.com/entomologie/

Les poissons détectent-ils les mouvements ?

Nos chasseresses détectent parfaitement les mouvements des insectes et donc des artificielles.

Tout mouvement qui ne parait pas naturel a tendance à caler ou à faire fuir irrémédiablement les poissons qui étaient pourtant dans de bonnes dispositions.

C’est pour cette raison, lorsque nous pêchons en sèche et en amont, il faut absolument prohiber tout dragage de nos artificielles à la surface de l’eau.

Le temps d’observation :

Bien entendu, tout dépend également du laps de temps dont dispose une truite pour observer nos mouches.

Une truite positionnée dans un courant a forcément moins de « confort visuel » et de temps pour observer une mouche avant de s’en saisir qu’un poisson se trouvant dans une partie beaucoup plus calme de la rivière.

Plus le poisson se situe dans un plat de la rivière, plus il se montrera difficile sur la taille de nos artificielles, sur certains détails, les contrastes, voire même les nuances de teintes…

Le cône de vision des poissons :

A noter que le cône de vision des poissons est assez vaste dans la zone qui se situe devant leur tête: ils pourraient même repérer, de façon précise, des proies jusqu’à une dizaine de mètres devant eux lorsqu’ils évoluent dans des zones tranquilles.

Par contre, leur vision latérale est assez restreinte, floue et sans possibilité de distinguer les reliefs.

Pensons-y pour modifier notre angle d’attaque et donc notre positionnement par rapport au gobage d’un poisson en activité !

Eric Le Rest.

Cet article peut également vous intéresser: https://tenkaraworld.com/comment-les-poissons-voient-ils-nos-mouches/

Les outils du monteur de mouches artificielles

Quel plaisir de pêcher un poisson avec des mouches artificielles dont on a effectué le montage par ses propres soins ! 

D’abord et entre nous et en démystifiant certaines vieilles croyances, le montage des mouches n’est pas bien compliqué : il faut juste un peu de patience et de dextérité (un peu à l’instar du modélisme)… La montée en compétence progressive fera le reste.

Pour ce faire, vous devez disposer d’un certain nombre d’outils de base pas très onéreux qui sont parfaitement adaptés pour réussir l’exercice très simplement.

Bien entendu, une fois que vous aurez acquis plus de maitrise en matière de montage vous pourrez compléter cette liste des matériels de base qui se compose des éléments suivants : 

  • Un étau :

S’il est un élément indispensable, c’est bien celui-là. Il sert à maintenir l’hameçon dans ses mors en position horizontale durant tout le montage des mouches artificielles.

Ainsi, je vous conseille de ne pas lésiner sur sa qualité (et donc sur son prix, tout en restant raisonnable. On en trouve de très bons pour moins de 100 €) car il doit se refermer sur l’hameçon très facilement et doit absolument le tenir fermement.

  • Les ciseaux:

L’aspect le plus important, c’est qu’ils doivent être très pointus et extrêmement affutés pour couper net, à leur base, tous les fils et les plumes et ne laisser sur l’hameçon aucune partie superflue qui viendrait troubler la dérive ou l’animation de vos artificielles. 

  • Un porte bobine, l’élément indispensable du montage:

Il s’agit également d’un outil indispensable. Il permet de coincer les bobines de fil entre les deux boules en métal qui fonctionnent comme un ressort et permet de doser la vitesse de dévidement du fil. Le poids du porte bobine et de la bobine elle-même permet de tenir le fil sous tension lorsqu’on fait une pause lors du montage.

 

  • La pince à hackles: 

Grâce à elle, nous pouvons saisir l’extrémité d’une plume afin de l’enrouler autour de la hampe de l’hameçon. Elle agit, sous l’effet de son ressort, comme une espèce de « pince à linge ».  

  • Une aiguille pour aider au montage :

En particulier, ils servent à déposer une goutte de vernis sur la tête de la mouche ou déboucher l’œillet en cas d’obturation par de la colle ou pour aérer un dubbing de poils une fois le montage de la mouche terminé ou encore dégager les fibres de plumes qui seraient restées emprisonnées lors du montage. 

  • Le « whip finish » ou « finisseur de nœud »:

En premier lieu, cet outil d’aspect un peu barbare est très intéressant et très utile pour réaliser des nœuds de finition du montage, juste avant l’œillet de l’hameçon, extrêmement solides (car rien n’est plus frustrant qu’un montage qui se défait sur une mouche qui prend du poisson uniquement à cause d’un défaut de qualité de son nœud final).

Ainsi, vous pouvez trouver très facilement trouver des vidéos qui vous montreront comment bien l’utiliser. A noter que vous pouvez également vous servir de deux de vos doigts pour remplacer le whip finish mais il faut que ces derniers soient relativement fins et avoir préalablement acquis une dextérité certaine liée à de longues heures de pratique.

 

  • La colle cyanolite pour finaliser le montage: 

Tout d’abord, elle colle extrêmement rapidement et est très puissante. Elle permet de consolider les nœuds de finition, avant leur éventuel vernissage en fonction des mouches réalisées.

Faites vraiment attention à l’utiliser avec beaucoup de parcimonie: les débutants tombent souvent dans le travers d’en mettre une quantité beaucoup trop importante – j’ai coutume de dire qu’un quart de goutte suffit largement – et surtout n’en déposez pas sur vos doigts sous peine de vous retrouver à l’hôpital pour traitement de brûlures de votre peau ou pour vous faire décoller des doigts à l’aide d’un scalpel – ce qui ne doit pas être franchement très « agréable ». 

Dans un premier temps, c’est tout ce qu’il vous faut pour réaliser des artificielles de base puis, par la suite, des mouches de plus en plus sophistiquées lors de votre montée en compétence et en habileté.

Enfin, à signaler qu’il existe dans le commerce des kits clé en main qui regroupent tous les outils utiles pour un débutant. Le prix est attractif mais la qualité de chaque outil est relativement moyenne. Je vous conseille plutôt de les acheter séparément en misant d’emblée  sur la qualité pour éviter de les remplacer assez rapidement au cours de la montée en puissance de votre savoir-faire.

Bien entendu, d’autres matériels pourront compléter votre panoplie du parfait monteur: l’enrouleur de dubbing, le protège-hackles, le coupe aile, l’aligne-poils, un cutter, …

Nous aurons l’occasion d’y revenir ultérieurement.

Eric Le Rest.

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Comment les poissons voient-ils nos mouches artificielles ?

A propos des couleurs :

Le débat qui a animé la confrérie des moucheurs durant de nombreuses années est le suivant: les poissons distinguent-ils les couleurs de nos mouches artificielles ?

Malgré le fait que certains pêcheurs sont absolument convaincus que tel est bien le cas, il apparait que les études scientifiques menées en la matière ont conclu le contraire: les poissons ne seraient sensibles qu’aux contrastes et non aux couleurs elles-mêmes.

En résumé, ils perçoivent nos mouches de manière bien différente que les distingue l’œil humain.

Une excellente vue :

Mais ne nous y trompons pas, nos partenaires possèdent néanmoins une excellente vue: ils voient très bien tout ce qui se présente en face d’eux. Par contre, leur vision est beaucoup plus réduite sur les côtés.

La première explication réside dans le fait qu’ils les regardent de dessous, à travers l’élément liquide.

La luminosité extérieure représente donc un élément essentiel. Comme je l’ai déjà expliqué dans un post précédent, il convient, en conséquence, par temps sombre d’utiliser des artificielles de couleur sombre et par temps clair une mouche de couleur claire.

Tout dépend du temps d’obersation :

De plus, le temps d’observation d’un insecte aquatique et d’une artificielle quand il(elle) apparait dans le cône de vision d’un poisson varie également en fonction du fait qu’il se situe dans un courant (dans ce cas, le poisson ne dispose que de quelques fractions de secondes pour se décider) ou qu’il évolue dans un lisse (le poisson pourra prendre tout son temps pour observer la mouche et, au moindre doute, rebrousser son chemin, avec dédain: c’est ce qu’on appelle un refus).

Attention aux vibrations :

En parallèle de la vision, n’oubliez jamais que nos partenaires sont également très sensibles, grâce à leur système nerveux latéral à la moindre vibration dans l’eau. Il faut donc absolument soigner sa vitesse de déplacement ainsi que la lourdeur de ses pas au bord de la rivière ou dans l’eau et la qualité de ses posés car les poissons détectent toutes les vibrations et l’impact de nos mouches sur l’eau, avant même qu’elles ne rentrent dans leur champ de vision.

C’est aussi pour cette raison que j’utilise beaucoup:

– les plumes de cul de canard (CDC) car le moindre souffle d’air donne à nos artificielles une apparence d’insectes se débattant dans l’élément liquide et émettent des « ondes de vie » à la surface de l’eau.

– les plumes molles de perdrix, de flancs de cannes ou de faisans,… car elles vibrent dans l’eau, sous l’effet du courant et de l’animation réalisée par mes soins, lorsque je pêche en noyée, en nymphe ou au streamer.

Des mouches d’ensemble:

Je préfère utiliser des « mouches d’ensemble » (des artificielles qui imitent de façon très générale voire approximative un insecte aquatique) à des mouches imitatives (dont certains monteurs mettent un temps infini à soigner le moindre détail pour imiter parfaitement la nature).

Je sais qu’en affirmant cela, il y a tout un partie des moucheurs qui ne sera pas d’accord avec moi.

Des mouches artificielles qui sont de  véritables œuvres d’art :

Je suis certes admiratif du temps qu’ils passent devant leur étaux pour réaliser, avec une très grande précision, de façon souvent exceptionnelle de véritables œuvres d’art mais, j’avoue qu’il doit être très frustrant pour eux de perdre leurs artificielles dans la ripisylve, au fond de la rivière ou dans le gueule d’un poisson… Sans compter que certaines mouches qui ont pris plusieurs poissons sont complètement dépenaillées au niveau des collerettes ou des cerclages par les dents de nos partenaires…

Je compatis donc franchement mais je me dis qu’avec mes mouches d’ensemble respectant un juste équilibre entre les différents matériaux et correctement animées ou déposées à l’endroit idéal, je prends tout autant de poissons en produisant au montage, sur le même laps de temps, quatre à cinq fois plus d’artificielles.

Partagez-vous ce point de vue ?

Si tel n’était pas le cas, je serais absolument ravi d’échanger avec vous sur le sujet.

Eric Le Rest

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Mes modèles préférés pour pêcher à la mouche

Tous les moucheurs possèdent des mouches préférées sans lesquelles ils n’envisageraient pas de partir à la pêche.

Lorsque j’étais jeune et que j’étais fébrilement à la recherche des conseils avisés des « vieilles mains », je croisais régulièrement au bord des rivières de mon enfance certains de ces anciens.

Ces derniers cachaient systématiquement les artificielles avec lesquelles ils pêchaient.

Malgré mes questions polies, ils restaient totalement silencieux en s’éloignant de quelques mètres avant de recommencer à pêcher…

C’était la tradition : vous deviez faire vos preuves et progresser par vous-même !

Il en était de même avec  les bons coins de champignons.

Si bien que certains endroits qui produisaient, tous les ans, une production record de cèpes, ont été perdus au décès de certains de nos aînés.

Dans Tenkaraworld.com, je vais adopter le parfait contre-pied de cette pratique éculée et désuète.

A l’heure du partage, de la co-construction et des réseaux sociaux, il me paraîtrait stupide, contreproductif et totalement « has been » de ne pas divulguer, le plus largement possible, mes modèles préférés.

Surtout qu’une des ambitions de mon blog vise à démocratiser la pêche à la mouche via la technique du Tenkara et, notamment, auprès des jeunes générations.

Je vais même chercher à faire mieux en vous expliquant, pas à pas, sur ma future chaine « Youtube », comment monter par vous-même ces artificielles incontournables à mes yeux.

Certains modèles sont bien connus :

Ils ont été inventés et démocratisés par des grands pêcheurs du passé (qui, eux, ont joué le jeu et ont été altruistes, parfois aussi, il faut bien l’avouer, pour des raisons mercantiles).

J’ai conçu intégralement d’autres artificielles.

Le plus souvent avec des matériaux « modernes » (le Fly Tying permet beaucoup d’innovations) qui leur donnent un attrait particulier.

Par ailleurs, elles possède également une efficacité éprouvée sur différentes rivières que j’ai pratiquées en France ou à l’étranger.

En cliquant sur le lien suivant, vous trouverez donc sur Pinterest les photographies de « Mes mouches artificielles préférées »:

https://www.pinterest.fr/tenkaraworld/modèles-préférés/

Eric Le Rest

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La pêche à la mouche & l’entomologie

L’entomologie peut s’avérer être un domaine rapidement complexe.

Je souhaite essayer de vous présenter cette entomologie de la façon la plus simple et la plus efficace possible en classifiant les insectes.

Il existe deux grandes catégories d’insectes qui intéressent nos partenaires privilégiés:

1) Les insectes aquatiques:

Ils passent leur stade larvaire dans l’eau durant plusieurs mois, voire plusieurs années selon les espèces, puis ils se muent en insectes volants qu’on appelle imagos. Ils représentent des mets de choix pour les poissons.

1a) Les éphémères:

En terme d’entomologie, ces insectes représentent un intérêt majeur pour les pêcheurs à la mouche car ils constituent une part importante de l’alimentation des poissons quels que soient les stades de leur cycle de vie.

Au stade adulte l’éphémère présente un corps fin se terminant par deux ou trois cerques (appendices sensoriels portés à l’extrémité de l’abdomen) selon les espèces. Lorsque l’éphémère est immobile ses ailes sont dressées à la verticale.

On trouve les larves des très nombreuses espèces dans les rivières aux eaux courantes et bien oxygénées. Elles se nourrissent en fouillant le sable dans le fond des rivières. Les éclosions qui apparaissent dès la mi-février sont souvent spectaculaires et mettent les truites en folie.

La mouche de mai:

Les plus connues des éphémères sont les mouches de mai qui sont fréquentes dans les rivières de plaine. Elles éclosent fin mai-début juin. La plus grande est l’Ephemera Danica qui mesure 25 millimètres et présente une belle couleur jaune virant sur le brun.

Durant la période estivale, les éclosions se poursuivent: ce sont des Ephemera vulgata, des Ignita ou des Caenidés. Leur taille est plus petite (entre 8 et 20 millimètres) et leurs couleurs varient : noir, rougeâtre, vert olive et toutes les variations de jaune…

En fin de saison, apparaissent les Ignita Muticus ou Cleon.

Si vous désirez en savoir plus sur la mouche de mai : https://tenkaraworld.com/la-mouche-de-mai-la-star-des-ephemeres/

Ci-dessous, la fameuse « Mouche de mai » naturelle et son imitation quasi parfaite réalisée à partir de matériaux synthétiques. On pourrait s’y méprendre et c’est d’ailleurs l’effet que nous recherchons auprès des truites :

1b) Les plécoptères ou perles:

On les appelle également les mouches de pierre qui ne se trouvent que dans les eaux fraîches, courantes et caractérisent un biotope de grande qualité.

Les nymphes (larves) restent aplaties dans le fond des rivières sous les pierres (d’où leur nom) pour résister à la force de l’eau. Les ailes des adultes sont grises et recouvrent le corps de l’insecte.

Les plécoptères sont relativement rares et ne constituent qu’environ 10% de l’alimentation des truites mais elles en raffolent.

1c) Les tricoptères (ou phryganes ou « porte bois » ou sedges):

Ils constituent un des mets préférés des truites quel que soit leur stade, du mois de mars au mois d’octobre. On les retrouve donc tout au long de la saison de pêche et tout au long de la journée mais surtout au moment du fameux « coup de soir », juste au moment où il commence à faire nuit, entre « chien et loup ».

Au stade larvaire, les tricoptères s’abritent dans des étuis constitués de tout ce qu’on trouve dans le fond de la rivière: des petits morceaux de bois (d’où leur nom, dans le langage populaire, de « porte-bois »), de minuscules graviers, de plantes conglomérés sous forme d’un petit tuyau dans lequel vit une larve. A la fin du stade larvaire, l’imago gagne la berge pour réaliser sa dernière métamorphose sur un obstacle partiellement hors de l’eau.

Lorsque vous soulevez les pierres des rivières vous en trouvez quasiment systématiquement, du moins dans les rivières dignes d’intérêt pour les moucheurs.

Si vous désirez en savoir plus sur la « magie des trichoptères » dans le cadre de la pêche à la mouche : https://tenkaraworld.com/la-magie-des-trichopteres/

Des sedges par milliers :

Dans certains cours d’eau du Jura que j’ai ardemment fréquentés à une certaine époque de ma vie, il suffisait de se baisser pour ramasser des centaines d’étuis abonnés par leur larve. Vous pouvez ainsi imaginer la qualité du milieu aquatique dans lequel certains pêcheurs ont la chance d’évoluer et la manne nourricière que cela représente pour les truites et les ombres.

Pour s’en convaincre, il suffit lorsque vous ne graciez pas un poisson (à éviter) et lorsque vous videz leur intestin de constater à quel point vous retrouvez, à l’intérieur des étuis de porte-bois !

Les sedges se caractérisent, au stade adulte, par de longues antennes orientées vers l’avant, des ailes de couleur brune, velues qui sont positionnées en forme de toit sur le corps.

La vie des tricoptères est très souvent nocturne. Durant la journée, on les retrouve fréquemment sur les feuilles des arbres qui bordent la rivière. Il suffit de les secouer pour voir quelques sedges tomber et de regarder la couleur et la taille de l’artificielle que vous devez choisir dans votre(vos) boite(s).

Ci-dessous, une imitation d’un sedge. L’artificielle que tout moucheur doit impérativement posséder dans sa boite à mouches:

2) Les insectes terrestres:

Leur développement ne dépend pas de l’élément aquatique.

Nous pouvons les trouver en grande quantité sur les berges à proximité de la rivière dans laquelle ils chutent régulièrement pour le plus grand bonheur des truites. Selon les saisons, nous pouvons recenser pêle-mêle les sauterelles, les grillons, les fourmis, les abeilles, les guêpes, les coléoptères, les hannetons, les mouches non aquatiques, les chenilles, …

Si vous désirez en savoir plus sur la pêche à la mouche avec des imitations de terrestres : https://tenkaraworld.com/les-insectes-terrestres-a-la-mouche/

Vous noterez ici que je n’ai pas vraiment voulu parler des moustiques que l’on retrouve le plus souvent dans les eaux stagnantes chargées de matières organiques et qui rentrent essentiellement dans l’alimentation des poissons blancs ou des truites de réservoir ou de lac (la pêche en réservoir n’intéresse pas vraiment le moucheur utilisant la technique du Tenkara car leur matériel n’est pas du tout adapté). Ces larves de chironomes ou vers de vase montent en surface tout au long de la saison de pêche et intéressent particulièrement les poissons précités.

Bien entendu, il existe des montages spécifiques imitant tous ces insectes dont nous verrons ensemble, ultérieurement, toutes les réalisations dans le cadre de la rubrique vidéos de Tenkara World.

Ces artificielles sont souvent utilisées au cœur de l’été, en pêchant les bordures. Elles réservent régulièrement de très belles surprises !

Eric Le Rest

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Montages des mouches artificielles / DIY

La passion du montage des mouches artificielles, élevée au rang de création artistique, dépasse, pour certains moucheurs, le plaisir seul de la pêche.

Ainsi la pêche à la mouche allie plaisirs d’extérieur et plaisirs d’intérieur en occupant très largement vos longues soirée d’hiver.

Croire en son artificielle :

D’une manière générale et même si c’est une évidence, une bonne mouche est un mouche à laquelle on croit et qui prend du poisson.

Le plaisir décuple lorsqu’on la confectionne soi-même (Do It Yourself) .

Ainsi, il est préférable d’être très méfiant par rapport aux artificielles qui flattent l’œil du pêcheur.

Je préfère largement utiliser une mouche d’ensemble très « moche » visuellement et prendre de belles truites plutôt que de choisir une très belle mouche, souvent achetée dans le commerce à un prix élevé au début de son apprentissage.

J’en possède également dans mes boites qui n’ont jamais vu l’eau, comme c’est certainement le cas pour beaucoup de pêcheurs et  qui ne leurreront jamais aucun poisson.

 

 

Les mouches incitatives et imitatives :

 

Au Tenkara, certains pêcheurs japonais ne pêchent qu’avec deux mouches durant toute leur saison. Voire une seule pour les puristes.

Ce sont des mouches d’ensemble qui n’imitent pas un insecte particulier. Il s’agit de mouches incitatives (au contraire des mouches imitatives).

Amanokébari : une mouche au corps gris avec des hackles de grouse et un montage avancé

Ishigaki Kébari : elle a un corps en dubbing  de lièvre noir et une plume de coq noir (ou éventuellement des plumes très souples d’étourneaux) toutnée vers l’avant, en montage avancé.

 

Le montage avancé des mouches artificielles :

Ce style de montage avancé s’appelle le Sakasa.

Il comprend un hackle mou qui est présenté sous la forme d’un cône orienté vers l’avant de l’hameçon.

Les hackles peuvent être également montés à l’envers pour renforcer cet effet.

Les hackles se trouvent ainsi face au courant et vibrent sous l’impulsion de ce dernier au lieu de se retrouver plaqué contre le corps de l’artificielle. Le corps est généralement constitué de herl de paon.

Il est également possible de monter sa mouche, dans le sens inverse que celui retenu habituellement.

Ainsi vous pouvez mettre l’oeillet de l’hameçon dans les mors de l’étau et enrouler son fil de montage de l’avant vers l’arrière. Puis,  finissez à la courbure avec un whip finish.

Certains modèles de la maison « Mouches DEVAUX » sont montés dans l’esprit des Kébari japonaises.

Je pense notamment à la fameuse AK4.

Néanmoins, je suis certain que leur créateur, Mémé DEVAUX n’avait jamais eu connaissance, lorsqu’il l’a inventé en France, de ces montages avancés japonais qui existaient depuis plusieurs siècles !

 

La fameuse AK4 de Mémé DEVAUX qui a fait tant de « ravages » sur de nombreuses rivières et pas seulement françaises.

Le juste équilibre :

Lorsqu’on monte une artificielle, il faut viser le juste équilibre entre ni trop, ni trop peu de matériaux sur le corps de l’hameçon.

Ainsi, vous la transformerez en une imitation d’insecte léger et fragile grâce à une répartition mesurée de plumes, de poils et de soie de montage.

Ma boite à mouches « idéale » se compose d’une vingtaine d’artificielles déclinées en trois tailles d’hameçons.

Bien que l’exercice ne soit pas forcément très simple à réaliser, je vais essayer de vous proposer une sélection d’artificielles avec lesquelles je pêche tout au long de la saison.

 

 

 

 

La première partie sera consacrée aux mouches sèches (dry fly).

La deuxième vous présentera une sélection de mouches noyées (wet fly) que j’utilise, parfois depuis de nombreuses années, et que j’ai adaptées ou parfois créées.

Merci de bien vouloir cliquer sur le lien suivant: https://tenkaraworld.com/modèles-préférés/

La pêche en noyée est « ma spécialité » surtout en début de saison dans la mesure où, de l’ouverture à la fermeture, je ne pêche exclusivement qu’à la mouche.

Des rubriques seront également consacrées aux nymphes et aux streamers.

Mon ambition sera également de vous initier ultérieurement aux joies du montage des artificielles  grâce à des vidéos que je réaliserai.  `

A suivre…

Eric Le Rest

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Vous pouvez également consulter la FAQ Tenkaraworld : https://tenkaraworld.com/faq-foire-aux-questions/

Si, toutefois, vous souhaitez acheter vos Kebari sur le net, vous pouvez trouver des modèles intéressants sur le site suivant : https://www.tenkaraflyshop.com/

 

Les hameçons utilisés au Tenkara

Les hameçons utilisés au Tenkara sont très spécifiques :

– ils sont proches des aiguilles à coudre recourbées utilisées, à l’origine, par les pêcheurs au Tenkara

– ils sont  traditionnellement sans oeillet. Celui-ci est remplacé par du fil de soie 100% naturelle de type « Griffin » contenant un micro fil d’acier pour consolider la solidité du montage. Il existe plusieurs couleurs de fils pour les têtes que vous souhaitez confectionner,  selon les modèles .

– ils sont fins de fer et sans ardillon (ce qui évite de trop blesser le poisson lorsqu’on le décroche). Si vous n’avez pas d’hameçons sans ardillon, il est toujours possible de les écraser avec l’aide d’une pince. Certes, vous aurez quelques décrochés supplémentaires mais le taux de survie des poissons que vous attraperez et relâcherez sera supérieur.

– ils sont extrêmement piquants grâce à une pointe très acérée.

– ils sont courbés de façon originale et sont à haute teneur en carbone.

A titre personnel, j’achète des hameçons qui sont fabriqués au Japon et qui correspondent tout à fait à l’approche originelle. Ces hameçons possèdent une hampe plus ou moins forte de fer en fonction que vous vouliez pêcher sur la surface, en sèche, ou sous la surface, en noyée.

Bien entendu, des hameçons plus traditionnels avec un oeillet employés pour la pêche à la mouche classique peuvent également être utilisés pour réaliser les montages des artificielles que je vous présenterai dans la rubrique « Modèles préférés » : https://tenkaraworld.com/modèles-préférés/

Eric Le Rest

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Matériaux utilisés pour le Fly Tying

Pour le montage des artificielles, les matériaux utilisés pour le montage des Kébaris (nom que les japonais donnent à leurs mouches artificielles traditionnelles) sont relativement classiques.

Ainsi, dans le cadre du Fly tying  nous utilisons des poils de lièvre, de taupe, d’écureuil,… et plumes de toutes les sortes avec des hackles souples.

En matière de plumes, celles de collerette de perdrix, de grouses ou de paons sont particulièrement utilisées.

Elles présentent une texture idéale, plutôt molle, qui vibre dans les courants.

En ce qui concerne les corps des Kébaris, je suis adepte des matériaux plus modernes.

Ainsi, je les emploie pour exciter la curiosité et l’agressivité des poissons (krystal flash, antron, vinyl rib,…).

En fait, au niveau des corps des artificielles, j’avoue avoir une préférence pour les dubbings aérés cerclés de tinsels ou de cuivre.

De plus pour les mouches noyées, j’utilise des perles de couleur enfilées sur le corps de l’hameçon.

Elles permettent, en fonction de leur poids, de faire couler l’artificielle au niveau escompté.

Par ailleurs, à signaler que les Japonais utiisent beaucoup au niveau du Fly tying les dubbings de fibres de fougères.

Il s’agit de la  Zenmai « Osmunda Nipponica » pour créer des corps à l’aspect translucide. Une fois qu’ils sont mouillés, cela donne un très bel effet.

Pour conclure, essayer cette fougère japonaise, c’est l’adopter…

Eric Le Rest

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