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Les outils du monteur de mouches artificielles

Quel plaisir de pêcher un poisson avec des mouches artificielles dont on a effectué le montage par ses propres soins ! 

D’abord et entre nous et en démystifiant certaines vieilles croyances, le montage des mouches n’est pas bien compliqué : il faut juste un peu de patience et de dextérité (un peu à l’instar du modélisme)… La montée en compétence progressive fera le reste.

Pour ce faire, vous devez disposer d’un certain nombre d’outils de base pas très onéreux qui sont parfaitement adaptés pour réussir l’exercice très simplement.

Bien entendu, une fois que vous aurez acquis plus de maitrise en matière de montage vous pourrez compléter cette liste des matériels de base qui se compose des éléments suivants : 

  • Un étau :

S’il est un élément indispensable, c’est bien celui-là. Il sert à maintenir l’hameçon dans ses mors en position horizontale durant tout le montage des mouches artificielles.

Ainsi, je vous conseille de ne pas lésiner sur sa qualité (et donc sur son prix, tout en restant raisonnable. On en trouve de très bons pour moins de 100 €) car il doit se refermer sur l’hameçon très facilement et doit absolument le tenir fermement.

  • Les ciseaux:

L’aspect le plus important, c’est qu’ils doivent être très pointus et extrêmement affutés pour couper net, à leur base, tous les fils et les plumes et ne laisser sur l’hameçon aucune partie superflue qui viendrait troubler la dérive ou l’animation de vos artificielles. 

  • Un porte bobine, l’élément indispensable du montage:

Il s’agit également d’un outil indispensable. Il permet de coincer les bobines de fil entre les deux boules en métal qui fonctionnent comme un ressort et permet de doser la vitesse de dévidement du fil. Le poids du porte bobine et de la bobine elle-même permet de tenir le fil sous tension lorsqu’on fait une pause lors du montage.

 

  • La pince à hackles: 

Grâce à elle, nous pouvons saisir l’extrémité d’une plume afin de l’enrouler autour de la hampe de l’hameçon. Elle agit, sous l’effet de son ressort, comme une espèce de « pince à linge ».  

  • Une aiguille pour aider au montage :

En particulier, ils servent à déposer une goutte de vernis sur la tête de la mouche ou déboucher l’œillet en cas d’obturation par de la colle ou pour aérer un dubbing de poils une fois le montage de la mouche terminé ou encore dégager les fibres de plumes qui seraient restées emprisonnées lors du montage. 

  • Le « whip finish » ou « finisseur de nœud »:

En premier lieu, cet outil d’aspect un peu barbare est très intéressant et très utile pour réaliser des nœuds de finition du montage, juste avant l’œillet de l’hameçon, extrêmement solides (car rien n’est plus frustrant qu’un montage qui se défait sur une mouche qui prend du poisson uniquement à cause d’un défaut de qualité de son nœud final).

Ainsi, vous pouvez trouver très facilement trouver des vidéos qui vous montreront comment bien l’utiliser. A noter que vous pouvez également vous servir de deux de vos doigts pour remplacer le whip finish mais il faut que ces derniers soient relativement fins et avoir préalablement acquis une dextérité certaine liée à de longues heures de pratique.

 

  • La colle cyanolite pour finaliser le montage: 

Tout d’abord, elle colle extrêmement rapidement et est très puissante. Elle permet de consolider les nœuds de finition, avant leur éventuel vernissage en fonction des mouches réalisées.

Faites vraiment attention à l’utiliser avec beaucoup de parcimonie: les débutants tombent souvent dans le travers d’en mettre une quantité beaucoup trop importante – j’ai coutume de dire qu’un quart de goutte suffit largement – et surtout n’en déposez pas sur vos doigts sous peine de vous retrouver à l’hôpital pour traitement de brûlures de votre peau ou pour vous faire décoller des doigts à l’aide d’un scalpel – ce qui ne doit pas être franchement très « agréable ». 

Dans un premier temps, c’est tout ce qu’il vous faut pour réaliser des artificielles de base puis, par la suite, des mouches de plus en plus sophistiquées lors de votre montée en compétence et en habileté.

Enfin, à signaler qu’il existe dans le commerce des kits clé en main qui regroupent tous les outils utiles pour un débutant. Le prix est attractif mais la qualité de chaque outil est relativement moyenne. Je vous conseille plutôt de les acheter séparément en misant d’emblée  sur la qualité pour éviter de les remplacer assez rapidement au cours de la montée en puissance de votre savoir-faire.

Bien entendu, d’autres matériels pourront compléter votre panoplie du parfait monteur: l’enrouleur de dubbing, le protège-hackles, le coupe aile, l’aligne-poils, un cutter, …

Nous aurons l’occasion d’y revenir ultérieurement.

Eric Le Rest.

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Comment les poissons voient-ils nos mouches artificielles ?

A propos des couleurs :

Le débat qui a animé la confrérie des moucheurs durant de nombreuses années est le suivant: les poissons distinguent-ils les couleurs de nos mouches artificielles ?

Malgré le fait que certains pêcheurs sont absolument convaincus que tel est bien le cas, il apparait que les études scientifiques menées en la matière ont conclu le contraire: les poissons ne seraient sensibles qu’aux contrastes et non aux couleurs elles-mêmes.

En résumé, ils perçoivent nos mouches de manière bien différente que les distingue l’œil humain.

Une excellente vue :

Mais ne nous y trompons pas, nos partenaires possèdent néanmoins une excellente vue: ils voient très bien tout ce qui se présente en face d’eux. Par contre, leur vision est beaucoup plus réduite sur les côtés.

La première explication réside dans le fait qu’ils les regardent de dessous, à travers l’élément liquide.

La luminosité extérieure représente donc un élément essentiel. Comme je l’ai déjà expliqué dans un post précédent, il convient, en conséquence, par temps sombre d’utiliser des artificielles de couleur sombre et par temps clair une mouche de couleur claire.

Tout dépend du temps d’obersation :

De plus, le temps d’observation d’un insecte aquatique et d’une artificielle quand il(elle) apparait dans le cône de vision d’un poisson varie également en fonction du fait qu’il se situe dans un courant (dans ce cas, le poisson ne dispose que de quelques fractions de secondes pour se décider) ou qu’il évolue dans un lisse (le poisson pourra prendre tout son temps pour observer la mouche et, au moindre doute, rebrousser son chemin, avec dédain: c’est ce qu’on appelle un refus).

Attention aux vibrations :

En parallèle de la vision, n’oubliez jamais que nos partenaires sont également très sensibles, grâce à leur système nerveux latéral à la moindre vibration dans l’eau. Il faut donc absolument soigner sa vitesse de déplacement ainsi que la lourdeur de ses pas au bord de la rivière ou dans l’eau et la qualité de ses posés car les poissons détectent toutes les vibrations et l’impact de nos mouches sur l’eau, avant même qu’elles ne rentrent dans leur champ de vision.

C’est aussi pour cette raison que j’utilise beaucoup:

– les plumes de cul de canard (CDC) car le moindre souffle d’air donne à nos artificielles une apparence d’insectes se débattant dans l’élément liquide et émettent des « ondes de vie » à la surface de l’eau.

– les plumes molles de perdrix, de flancs de cannes ou de faisans,… car elles vibrent dans l’eau, sous l’effet du courant et de l’animation réalisée par mes soins, lorsque je pêche en noyée, en nymphe ou au streamer.

Des mouches d’ensemble:

Je préfère utiliser des « mouches d’ensemble » (des artificielles qui imitent de façon très générale voire approximative un insecte aquatique) à des mouches imitatives (dont certains monteurs mettent un temps infini à soigner le moindre détail pour imiter parfaitement la nature).

Je sais qu’en affirmant cela, il y a tout un partie des moucheurs qui ne sera pas d’accord avec moi.

Des mouches artificielles qui sont de  véritables œuvres d’art :

Je suis certes admiratif du temps qu’ils passent devant leur étaux pour réaliser, avec une très grande précision, de façon souvent exceptionnelle de véritables œuvres d’art mais, j’avoue qu’il doit être très frustrant pour eux de perdre leurs artificielles dans la ripisylve, au fond de la rivière ou dans le gueule d’un poisson… Sans compter que certaines mouches qui ont pris plusieurs poissons sont complètement dépenaillées au niveau des collerettes ou des cerclages par les dents de nos partenaires…

Je compatis donc franchement mais je me dis qu’avec mes mouches d’ensemble respectant un juste équilibre entre les différents matériaux et correctement animées ou déposées à l’endroit idéal, je prends tout autant de poissons en produisant au montage, sur le même laps de temps, quatre à cinq fois plus d’artificielles.

Partagez-vous ce point de vue ?

Si tel n’était pas le cas, je serais absolument ravi d’échanger avec vous sur le sujet.

Eric Le Rest

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Montages des mouches artificielles / DIY

La passion du montage des mouches artificielles, élevée au rang de création artistique, dépasse, pour certains moucheurs, le plaisir seul de la pêche.

Ainsi la pêche à la mouche allie plaisirs d’extérieur et plaisirs d’intérieur en occupant très largement vos longues soirée d’hiver.

Croire en son artificielle :

D’une manière générale et même si c’est une évidence, une bonne mouche est un mouche à laquelle on croit et qui prend du poisson.

Le plaisir décuple lorsqu’on la confectionne soi-même (Do It Yourself) .

Ainsi, il est préférable d’être très méfiant par rapport aux artificielles qui flattent l’œil du pêcheur.

Je préfère largement utiliser une mouche d’ensemble très « moche » visuellement et prendre de belles truites plutôt que de choisir une très belle mouche, souvent achetée dans le commerce à un prix élevé au début de son apprentissage.

J’en possède également dans mes boites qui n’ont jamais vu l’eau, comme c’est certainement le cas pour beaucoup de pêcheurs et  qui ne leurreront jamais aucun poisson.

 

 

Les mouches incitatives et imitatives :

 

Au Tenkara, certains pêcheurs japonais ne pêchent qu’avec deux mouches durant toute leur saison. Voire une seule pour les puristes.

Ce sont des mouches d’ensemble qui n’imitent pas un insecte particulier. Il s’agit de mouches incitatives (au contraire des mouches imitatives).

Amanokébari : une mouche au corps gris avec des hackles de grouse et un montage avancé

Ishigaki Kébari : elle a un corps en dubbing  de lièvre noir et une plume de coq noir (ou éventuellement des plumes très souples d’étourneaux) toutnée vers l’avant, en montage avancé.

 

Le montage avancé des mouches artificielles :

Ce style de montage avancé s’appelle le Sakasa.

Il comprend un hackle mou qui est présenté sous la forme d’un cône orienté vers l’avant de l’hameçon.

Les hackles peuvent être également montés à l’envers pour renforcer cet effet.

Les hackles se trouvent ainsi face au courant et vibrent sous l’impulsion de ce dernier au lieu de se retrouver plaqué contre le corps de l’artificielle. Le corps est généralement constitué de herl de paon.

Il est également possible de monter sa mouche, dans le sens inverse que celui retenu habituellement.

Ainsi vous pouvez mettre l’oeillet de l’hameçon dans les mors de l’étau et enrouler son fil de montage de l’avant vers l’arrière. Puis,  finissez à la courbure avec un whip finish.

Certains modèles de la maison « Mouches DEVAUX » sont montés dans l’esprit des Kébari japonaises.

Je pense notamment à la fameuse AK4.

Néanmoins, je suis certain que leur créateur, Mémé DEVAUX n’avait jamais eu connaissance, lorsqu’il l’a inventé en France, de ces montages avancés japonais qui existaient depuis plusieurs siècles !

 

La fameuse AK4 de Mémé DEVAUX qui a fait tant de « ravages » sur de nombreuses rivières et pas seulement françaises.

Le juste équilibre :

Lorsqu’on monte une artificielle, il faut viser le juste équilibre entre ni trop, ni trop peu de matériaux sur le corps de l’hameçon.

Ainsi, vous la transformerez en une imitation d’insecte léger et fragile grâce à une répartition mesurée de plumes, de poils et de soie de montage.

Ma boite à mouches « idéale » se compose d’une vingtaine d’artificielles déclinées en trois tailles d’hameçons.

Bien que l’exercice ne soit pas forcément très simple à réaliser, je vais essayer de vous proposer une sélection d’artificielles avec lesquelles je pêche tout au long de la saison.

 

 

 

 

La première partie sera consacrée aux mouches sèches (dry fly).

La deuxième vous présentera une sélection de mouches noyées (wet fly) que j’utilise, parfois depuis de nombreuses années, et que j’ai adaptées ou parfois créées.

Merci de bien vouloir cliquer sur le lien suivant: https://tenkaraworld.com/modèles-préférés/

La pêche en noyée est « ma spécialité » surtout en début de saison dans la mesure où, de l’ouverture à la fermeture, je ne pêche exclusivement qu’à la mouche.

Des rubriques seront également consacrées aux nymphes et aux streamers.

Mon ambition sera également de vous initier ultérieurement aux joies du montage des artificielles  grâce à des vidéos que je réaliserai.  `

A suivre…

Eric Le Rest

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Vous pouvez également consulter la FAQ Tenkaraworld : https://tenkaraworld.com/faq-foire-aux-questions/

Si, toutefois, vous souhaitez acheter vos Kebari sur le net, vous pouvez trouver des modèles intéressants sur le site suivant : https://www.tenkaraflyshop.com/