Le dragage provient du mot anglais « drag » et signifie « sillage ».
Il peut être considéré comme un défaut de présentation qui provoque le mouvement suspect de nos artificielles à la surface de l’eau.
Dans ce cas précis, ces dernières sont à la « remorque » du bas de ligne entraîné par le courant.
Ce sillage peut ne pas être facilement perceptible par le pêcheur à la mouche tant il peut être léger.
Toutefois, le résultat est toujours le même: il provoque le calage ou la fuite des poissons qui nous intéressent.
Comment éviter tout dragage, lors de la dérive de nos mouches ?
Lorsque vous pêchez à la mouche de façon classique, vous souhaitez éviter les dérives plus lentes de vos mouches artificielles que les insectes naturels qui sont à la surface de l’eau.
Ainsi, il convient tout d’abord de poser le moins de soie possible sur l’élément liquide.
Cette opération est facilitée par l’utilisation d’une longue canne.
Pas de dragage avec le Tenkara :
A noter que ce problème de dragage n’existe pratiquement pas avec la technique du Tenkara. En effet, au Tenkara nous n’utilisons pas de soie mais un bas de ligne tissé et nos cannes sont relativement longues.
Ainsi la partie du nylon qui est en contact avec l’eau est réduite à sa plus simple expression.
Le bas de ligne en nylon peut éventuellement n’avoir aucun contact avec l’eau lorsque la canne est relevée, car seule la mouche est posée à la surface de la rivière.
Ainsi, vous augmentez donc considérablement vos chances de leurrer un poisson.
Le zigzag :
Pour éviter ce phénomène de sillage, avec un matériel classique, vous pouvez, premièrement, procéder à un poser en zigzag.
Il convient de lancer comme si vous vouliez poser votre artificielle dans l’air en amont du poisson. Vous devez relever un peu le scion de votre canne en fin de lancer.
Votre soie et votre bas de ligne se poseront à la surface de l’eau de façon sinueuse. Ces « ondulations » diminueront sensiblement les effets des différents courants sur votre mouche.
Le lancer courbe :
Seconde possibilité, vous pouvez également réaliser un lancer courbe.
Il convient de basculer votre scion vers l’amont et en le relevant doucement avant le poser de votre artificielle à la surface de l’eau.
Le lancer parachute :
La troisième solution consiste à utiliser un lancer parachute qui permet de réaliser un zigzag au niveau de son bas de ligne.
Pour ce faire, il faut transmettre une grande énergie à la canne pour obtenir une boucle de lancer étroite .
Puis vous bloquez de façon très énergique votre canne à 11 H lors de votre shoot avant.
Cette opération permet de laisser votre soie, votre bas de ligne et votre mouche tomber tout en douceur à la surface de l’eau
La longueur du bas de ligne :
Ultime précision, la longueur de la pointe de votre bas de ligne et la finesse du nylon employé limitent le dragage de vos artificielles à la surface de l’eau.
Eric Le Rest
Pour de plus amples informations sur les lancers, vous pouvez consulter utilement le post suivant: https://tenkaraworld.com/lancers/
L’ouverture de la pêche (programmée, en France, tout début mars) est toujours un événement qui alimente, les temps qui précédent, les rêves les plus fous des amoureux de la truite.
L’ouverte attire au bord des rivières de nombreux pêcheurs avides de sensations fortes.
Cette ouverture peut se pratiquer, bien évidemment, grâce à la technique du Tenkara ou également à la pêche à la mouche classique avec de bonnes chances de succès, sans passer pour un « dingue ou un fanatique » auprès des autres pêcheurs.
Il est toutefois préférable d’attendre les heures les plus chaudes de la journée avant de commencer à pêcher. « Le coup de midi » quand les autres pêcheurs, qui ont souvent débuté aux aurores, commencent à être fatigués est souvant le moment idéal …
Votre réussite dépend du niveau de l’eau, de sa couleur et de sa température.
Il convient que les niveaux ne soient pas trop hauts et que l’eau ne soit pas très teintée. En effet, si la rivière est en crue, il vous faudra envisager de rejoindre le haut des bassins, de changer de cours d’eau ou de passer à une autre technique car vous aurez peu de chance de succès.
Idem si les eaux sont trop froides, c’est à dire en dessous des 3 à 7 degrés, il ne faut pas espérer réussir une belle journée de pêche très productive. C’est aussi pour cette raison que les eaux de neige glaciales et sales sont à éviter.
l’idéal serait d’avoir des eaux relativement basses et claires pour la saison avec une température supérieure à 7 degrés. A ce propos, je vous conseille d’avoir toujours dans votre gilet un thermomètre qui vous permet de prendre la température de l’eau avant de commencer toute partie de pêche.
Quelles techniques de pêche à la mouche choisir à l’ouverture ?
Mon premier conseil, c’est d’utiliser la pêche à la mouche noyée. C’est, en tout état de cause, ma technique de prédilection et celle qui me rapporte de très belles surprises en début de saison. Pour en savoir plus, merci de lire l’article sur la pêche en noyée en cliquant sur le lien suivant: https://tenkaraworld.com/pecher-en-noyee/
Vous pouvez également pêcher avec des streamers que vous ferez évoluer le long des berges et des blocs de rochers avec une animation saccadée tout au cours de leur dérive. Pour plus de précisions, vous pouvez vous reporter au post suivant: https://tenkaraworld.com/pecher-au-streamer/
Par eaux basses et claires, vous pouvez utiliser des petits modèles de streamers montés sur des hameçons N°10 très clairs et très brillants.
Si les eaux sont hautes et légèrement teintées, vous est possible de passer aux streamers plus gros (montés sur des hameçons N° 8 à 6) comprenant des yeux (du style chainette de lavabo) et du poil de lapin sur peau avec des couleurs plus « flashy » du style rouge, orange et pourquoi pas fluo.
Et oui, les maquereaux, les mulets, les bars, … se pêchent également à la mouche en eau salée et à quelques mètres du bord durant les périodes estivales.
Je peux vous certifier que ces poissons de mer, lorsque vous avez la chance d’en piquer un, vous offrent de très belles bagarres et sensations.
Pour bien débuter en mer, il faut tout d’abord savoir identifier quelques repères.
Observez l’activité des oiseaux marins :
Lorsqu’ils sont regroupés et qu’ils plongent dans l’eau c’est qu’il y a certainement un banc de poissons fourrage. Ce dernier attise, en même temps, l’intérêt et l’activité des poissons plus gros qui nous intéressent.
Attention, ces chasses ne durent pas longtemps.
Il convient donc de se hâter pour se mettre en action très rapidement en utilisant des artificielles composées de matériaux souples et brillants.
Ils constituent des mouches pas trop fournies excitant la curiosité et l’agressivité des poissons.
En été :
Lorsque le temps est chaud, les bars se rapprochent des côtes. Ils n’hésitent pas à être intéressés par des artificielles qui évoluent à la surface de l’eau.
Vous aurez l’impression d’utiliser la même technique que pour pêcher le black bass, avec à la clé, des sensations encore plus fortes.
Animation :
Je vous conseille, lorsque vous animez vos mouches en récupérant votre soie. Il faut varier très régulièrement la vitesse de nage de vos artificielles.
Il faut préciser que nos partenaires marins ont horreur des animations trop linéaires et trop mécaniques.
En présence de chasse :
Si vous n’observez pas de chasse, vous pouvez prospecter les endroits qui vous semblent intéressants, comme vous le feriez en rivière.
Il s’agit des avancées rocheuses, rochers isolés, bras de mer, les estuaires, les criques. Mais aussi des abords des parcs à huitres où maraudent souvent les bars, des zones avec des forts courants, des bordures des massifs d’algues, …
Connaître les horaires des marées :
Je vous conseille également de vous procurer les horaires des marées de l’endroit où vous vous trouvez.
Ainsi il convient de pêcher durant les deux dernières heures de la marée descendante.
Cela vous évitera des accidents liés aux marées et à la force des vagues et d’explorer des zones plus sauvages car elles ne sont découvertes que ponctuellement dans la journée.
Le matériel pêche à la mouche pour l’eau salée :
Vous pouvez essayer votre canne Tenkara sur les petits sujets, pour vous amuser.
Par contre, si vous tombez sur un gros poisson, le Tenkara n’est pas vraiment approprié. Cette technique de pêche est trop légère et trop fine.
Il conviendra de passer à un matériel de pêche à la mouche classique composé d’un moulinet (avec une bonne longueur de backing).
Vous pouvez utiliser une canne adaptée aux soies de 9/10. Celle que vous utilisez pour pêcher les carnassiers à la mouche fera très bien l’affaire.
Un rinçage à l’eau douce de l’ensemble de votre matériel s’impose après chaque sortie car l’eau de mer est très corrosive. Cela risquerait d’endommager irrémédiablement toutes les parties métalliques.
Bonne nouvelle, les bas de ligne que vous utilisez pour pêcher en mer ne doivent pas être très sophistiqués. Il est inutile qu’ils excèdent la longueur de la canne
Toutefois, il faut absolument veiller à la solidité des nœuds
La formule de bas de ligne suivante peut être retenue : 0,60 m de 45/100 puis 2,5 m de 18 à 30/100 selon la taille des poissons recherchés.
Pour la pêche en mer, n’oubliez jamais l’adage: « trop gros ne nuit jamais ».
La pêche à la mouche en eau salée peut également se pratiquer dans des endroits très exotiques qui font rêver.
Dans les mers chaudes, à la recherche d’espèces encore plus combatives comme le montrent les photographies ci-dessous.
Grâce au lancer, il est possible de poser sa mouche artificielle qui ne pèse pratiquement rien à l’endroit où on le souhaite sur la rivière.
En fait, c’est la tresse (au Tenkara) ou la soie (dans le cadre de la pêche à mouche classique) qui constitue le lest propulsé par la canne via des mouvements synchronisés, vers l’arrière puis vers l’avant, sous l’impulsion du bras du moucheur qui fonctionne comme un véritable piston.
La technique du lancer n’est pas très compliquée à acquérir mais il est largement préférable d’avoir recours à l’aide d’un « sachant » pour éviter une mauvaise acquisition du geste dont on aurait beaucoup de mal à se débarrasser ultérieurement.
Tout simplement savoir lire l’heure :
Je vous conseille vivement de vous entraîner sur un terrain de football ou sur un espace de jardin bien dégagé.
Après avoir accroché un morceau de laine au bout de votre bas de ligne et positionné sur le sol, à quelques mètres de vous un journal ou tout autre objet qui peut servir de cible (un cerceau par exemple), il convient d’actionner son bras, poignet bloqué, comme un levier en effectuant des mouvements très courts et à bonne vitesse (ni trop rapide, ni trop lente) avec un angle de canne très réduit (entre 10H et 12H) par rapport à votre corps, avec des arrêts bien marqués à 10H et à 12H.
A noter que pour la pêche à la mouche classique, les mouvements doivent se situer entre 11H et 13H.
Les bonnes pratiques :
Vous pouvez, dans un premier temps, vous retourner durant l’accomplissement du geste afin d’observer votre tresse et votre bas de ligne se déplier totalement derrière vous.
C’est la canne qui travaille (surtout son nerf comme avec un fouet) dans le prolongement de votre bras.
Le geste doit être zen et le rythme constant. Au Tenkara, plus on force et moins ça marche !
Progressivement, vous gagnerez en simplicité et en fluidité au niveau du geste. Le Tenkara permet d’acquérir plus rapidement la bonne gestuelle du lancer qu’en utilisant un matériel classique de pêche à la mouche. Vous n’avez pas à vous soucier du moulinet car il n’y en a pas ni de la longueur de la soie à sortir de ce dernier (la tresse et le bas de ligne sont d’une longueur linéaire, c’est vous qui bougez pour atteindre le poste que vous souhaitez explorer).
En fait, le lancer du Tenkara doit se caractériser par de la puissance sur l’arraché et beaucoup de finesse sur le posé.
Tout en douceur :
Lorsque vous serez en situation de pêche, sachez que le ferrage du poisson intéressé par votre artificielle ne doit pas être brutal, il doit se faire tout en douceur. Sinon, vous risquez de lui arracher votre mouche de la gueule avant qu’il ait pu véritablement s’en saisir.
D’une manière générale et comme j’aime souvent le dire : plus la mouche est en l’air, plus on perd de temps et moins on pêche !
Ou, si vous préférez, plus notre artificielle est sur l’eau et plus la probabilité de prendre un poisson est importante.
Ce point est primordial car les périodes d’éclosion sont toujours limitées dans le temps. Evitons de la frustration ou de l’énervement (je rappelle juste que nous sommes à la pêche pour prendre un maximum de plaisir et pas pour retomber dans les travers de la vie professionnelle) et pêchons le plus possible.
Réduire les faux lancers :
Il faut donc réduire au strict minimum les faux lancers – lorsque votre tresse se trouve dans les airs – car vous n’êtes pas là pour faire de l’esthétisme ou « épater la galerie » (généralement, il n’y en a pas) mais pour être le plus efficace possible et éviter d’accrocher votre mouche dans les arbres qui bordent la rivière, surtout pendant que les poissons gobent à tout-va.
Les lancers de base :
Le vertical (voir plus haut): c’est la lancer de base par excellence, le plus courant et le plus classique. Il peut être utilisé chaque fois que l’espace qui se situe derrière le moucheur est suffisamment dégagé ce qui est loin d’être toujours le cas, à moins que vous soyez en wading au milieu de la rivière ou au bord d’une rivière de montagne.
Le lancer horizontal :
Sa réalisation est identique au lancer vertical mais, comme son nom l’indique, il est réalisé sur un plan horizontal parallèle à la surface de l’eau. Il est bien pratique lorsque vous désirez poser votre artificielle sous la frondaison des arbres situés sur la rive opposée (la ripisylve est souvent abondante). Ici la précision est plus recherchée que la distance.
Le lancer roulé:
Je vous conseille de l’utiliser lorsqu’il est impossible de dérouler la tresse derrière soi et de réaliser des faux lancers. Il permet d’atteindre de courtes distances ce qui est parfait pour la technique du Tenkara. Lorsque votre tresse et le bas de ligne se trouvent sur l’eau, vous devez ramener doucement votre tresse en réalisant une boucle dans votre dos. Le coup sec que vous allez donner vers l’avant permet de propulser la tresse qui s’étale parfaitement devant vous. De plus, si vous avez la chance d’avoir le vent dans votre dos, le lancer roulé est d’autant plus simple à réaliser.
Le lancer en revers:
Pratiquez le lorsque les deux lancers précédents ne sont pas possibles. Au lieu que votre bras droit (si vous êtes droitier) se déplace sur le côté droit de votre corps, il rejoindra votre épaule gauche en formant un axe de 45° avec votre corps.
Les autres types de lancers :
D’autres types de lancers plus complexes à réaliser existent comme le lancer parachute, le lancer sinueux, le lancer courbe, le lancer arbalète (pratiqué avec bonheur grâce au Tenkara, surtout sur les petits cours d’eau).
Je vous les expliquerai ultérieurement, avec grand plaisir, dans le cadre de posts spécifiques.
En outre, si vous souhaitez parfaire votre technique de lancer, vous pouvez vous adresser à un Guide de Pêche et plus particulièrement à Jean Baptiste VIDAL, Guide de Pêche à la mouche en Bretagne dont voici le site : http://www.enjoyfishing.fr/
En conclusion, si vous souhaitez en savoir plus sur les différentes sortes de lancers avec une canne à deux mains :
La pêche au streamer (en anglais le mot signifie « oriflammme »)n’est qu’une variante de la pêche à la mouche noyée.
Les artificielles qui sont montées avec toutes sortes de matériaux ne cherchent pas à imiter un insecte.
Il s’agit plutôt d’une imitation d’un petit poisson ou encore un batracien. Nous sommes clairement ici dans le domaine des mouches incitatives (qui excitent l’agressivité des poissons) et non des mouches imitatives.
Il est hyper important de maîtriser correctement la manière dont évoluent les streamers et ceci à la bonne profondeur.
Il convient de les animer par des tremblements de la canne et de les entraîner à une profondeur plus ou moins importante avec un bas de ligne plongeant.
Le streamer : une mouche artificielle encore trop peu utilisée
Les pêcheurs qui utilisent des streamers sont relativement peu nombreux sur les les rivières sauvages. Les truites qui ne croisent donc pas souvent ce genre de leurre peuvent se jeter goulûment sur cette artificielle qui peut s’avérer redoutable, surtout en début de saison quand les eaux sont encore fortes.
Les poissons trophées pris grâce à des streamers ne sont pas rares…
Les streamers donnent également de bons résultats en été, de très bonne heure, quand les grosses truites se prélassent et furètent sur les radiers dans très peu d’eau.
En pratique, à la différence de la pêche en noyée, on n’emploie qu’un seul leurre et un bas de ligne plus court d’environ 2,50 m et plus épais avec une pointe en 18/100.
Au Tenkara, j’utilise des mini streamers confectionnés avec du poil de lapin coloré. Je peux vous assurer qu’il m’est arrivé de « faire de véritables cartons » sur les truites du Scorff.
Évidemment, lorsque vous touchez un saumon avec une canne au Tenkara, la sensation est particulièrement forte et l’issue du combat est plus qu’aléatoire.
En action de pêche, il convient de laisser dériver le streamer comme pour un train de noyées. Puis d’animer par des tremblements de la canne en bout de dérive. Enfin, de procéder à une remontée progressive de cette dernière jusqu’au moment où le leurre retrouve la surface. Il n’est pas rare que les truites viennent prendre le streamer alors qu’il nage en surface, pensant sans doute qu’il s’agit d’un poissonnet qui essaye de s’enfuir.
Tout le secret de cette technique réside dans l’animation.
Les touches peuvent être foudroyantes et les sensations sont garanties. Surtout qu’avec la technique du Tenkara, vous ramenez le poisson en tirant sur votre ligne grâce à votre main !
Comme pour la pêche en noyée, la pêche en nymphe se pratique sous la surface de l’eau.
En effet, les poissons se nourrissent beaucoup plus souvent sous l’eau qu’en surface. Contrairement à la technique de la noyée, on lance en amont.
Cette pratique est à la portée de n’importe quel pêcheur et allie finesse et délicatesse.
Il existe deux types de nymphes. Celles qui sont lestées (elles pêchent en profondeur) et celles qui ne le sont pas (elles pêchent à quelques centimètres sous la surface de l’eau).
Avec la technique du Tenkara, lorsque vous pêchez en nymphe c’est surtout « au fil » et pas franchement « à vue ».
La technique dite « au fil » est liée à l’utilisation de portions de fils de nylon de couleurs différentes pour confectionner votre bas de ligne.
Différents morceaux de fluorocarbone alternant le fluo et le translucide sont tout à fait appropriés. Bien entendu votre pointe doit être en nylon translucide.
À la nymphe, évitez l’indicateur de touche :
Je préfère largement utiliser cette technique plutôt que de positionner sur mon bas de ligne un indicateur de touche qui s’apparente trop à la pêche au toc.
Ainsi, lorsque vous voyez une section de couleur marquer un arrêt ou plonger, vous pouvez (devez) ferrer. Idem lorsque vous apercevez le moindre éclair argenté dans l’eau.
Dans ce cas, vous êtes quasiment certain qu’un poisson a été intéressé par votre nymphe et que la lutte va pouvoir commencer.
Grâce au Tenkara, les dérives des nymphes artificielles se déroulent avec une grande précision. Elles sont plus longues et beaucoup plus naturelles.
Le Tenkara permet à votre nymphe de couler plus facilement au bon niveau. En effet, l’alignement de la canne, du bas de ligne et de la nymphe est généralement parfait.
Le pilotage de la nymphe :
Il convient, en l’espèce, de véritablement piloter votre nymphe dans chaque veine d’eau en gardant votre fil le plus tendu possible.
Vous pourrez ainsi ferrer très rapidement et de prospecter chacune d’elles. N’oubliez pas de faire passer au même endroit votre artificielle à plusieurs reprises.
En effet, il n’est pas rare qu’une truite se laisse tenter après un certain nombre de présentations infructueuses.
Il arrive même assez régulièrement qu’une truite fasse demi tour, se mette dans le sens du courant, pour poursuivre votre nymphe.
Comme si elle regrettait de l’avoir laissée passer sans l’avoir saisie préalablement.
Faites évoluer votre nymphe au raz du fond :
D’une manière générale, tenez compte de la profondeur à laquelle la nymphe doit évoluer. Faites également attention à son poids et à la vitesse du courant.
Si votre nymphe n’évolue pas à la bonne hauteur elle aura tendance à ne pas intéresser un poisson en activité.
Généralement, vous devez faire passer la nymphe lestée au raz du fond.
Posez votre nymphe suffisamment en amont pour qu’elle ait le temps de couler à la bonne profondeur et à l’endroit que vous souhaitez prospecter.
Pour celles qui ne sont pas lestées, il est fréquent que les poissons s’en emparent et fassent un remous aussi significatif qu’un gobage.
Lorsque l’on pêche en nymphe, votre choix s’orientera vers une canne Tenkara ayant une action de pointe pour soutenir le lancer de l’artificielle qui est plombée.
Vous pouvez idéalement, choisir une 7#3 longue de 3,60 m avec 3 m de ligne et 60 cm de bas de ligne.
La pêche à la mouche noyée représente la forme la plus traditionnelle de la pêche à la mouche.Aujourd’hui, elle est malheureusement un peu passée de mode alors qu’il s’agit d’une technique de pêche pleine de subtilités et très efficace.
Ma spécialité :
A titre personnel, j’adore la pêche à la mouche noyée et j’en ai fait ma grande spécialité : j’ai en projet d’écrire plusieurs posts spécifiquement dédiés à la pêche à la mouche noyée afin de la remettre sous le feu des projecteurs en la modernisant et d’aider à passer le flambeau aux jeunes générations pour que cette technique ne sombre pas dans l’oubli sous prétexte de «ringardise».
Tout au long de la saison :
Je pratique la pêche à la mouche noyée avec bonheur et gourmandise tout au long de la saison, que les eaux soient hautes ou basses. Bien entendu, il s’agit d’une technique plus particulièrement destinées au début de saison quand les courants sont soutenus, les eaux légèrement teintées et lorsque les poissons ne montent pas encore en surface mais sont néanmoins en activité.
Varier les plaisir :
La pêche en noyée permet de prendre plus régulièrement du poisson tout au long de la saison qu’en sèche. L’idée que je recherche en pêchant en noyée est de «varier les plaisirs » : pêcher en sèche quand on voit des gobages, pêcher en noyée le reste du temps. Il est très facile, avec un peu d’expérience, de passer d’une technique à l’autre car il suffit de changer son bas de ligne en fonction de l’activité des poissons.
Une pêche tactile :
A la différence de la pêche à la nymphe qui se pratique en amont, la pêche à la mouche noyée se caractérise par des lancers en travers de la rivière et une dérive des mouches vers l’aval. Il s’agit d’une méthode très tactile qui se pratique ligne tendue: on utilise le courant pour maintenir le bon niveau de tension sur la ligne. Les touches sont ressenties via de véritables secousses au niveau du poignet.
La technique du Tenkara et le matériel utilisé sont particulièrement intéressants :
– les cannes sont légères (pas plus de 80 grammes), longues (généralement entre 3,60 m et 4 m) et souples (du style parabolique) ce qui permet de moins fatiguer le poignet, de bien mieux contrôler les dérives, de mieux ressentir les touches et de perdre beaucoup moins de poissons via des décrochages
– les tresses lorsqu’elles n’ont pas été graissées coulent aisément et permettent au bas de ligne de plonger sous la surface de l’eau, à la bonne profondeur, pour faire travailler son train de trois mouches. Si vous trouvez que vos mouches restent trop en surface, il est toujours possible de monter une portion de bas de ligne plongeant achetée dans le commerce ou d’employer un liquide « miracle » également vendu dans le commerce. Celui-ci permet après en avoir imbibé vos mouches, de les faire plonger à la bonne profondeur (à noter que la salive permet également de faire couler vos mouches).
– les mouches utilisées au Tenkara conviennent parfaitement à la technique de la noyée: les hackles sont souples et montés vers l’avant ce qui donne vie à vos artificielles lorsqu’elles vibrionnent dans le courant.
– le piquant des hameçons étant particulièrement important sur les les Kébaris, les décrochés des poissons sont beaucoup moins importants qu’avec des mouches montées sur des hameçons classiques. Leur forme particulière contribue également à optimiser le nombre de prises.
Les bas de ligne :
Par ailleurs, les bas de ligne à nœuds utilisés dans la cadre de la pêche à la mouche noyée sont nettement plus courts et sont réalisés avec des diamètres de fils beaucoup plus forts qu’en sèche. Les pointes sont en 18/100 (voire 20/100) en début de saison et descendent en 16/100 à la fin du printemps et durant l’été.
«A la fin de la tresse d’une longueur de 3 mètres et grâce à des noeuds dits du « chirurgiens » (je vous expliquerai dans une autre rubrique les différentes sortes de noeuds qui sont utilisés par les pêcheurs à la mouche). En ce qui me concerne, j’employe des bas de ligne dégressifs d’une longueur de 40 cm à 50 cm avec des nylons d’un diamètre successif de 24/100, 22/100 et trois bouts de 20/100. Sur les deux derniers bouts, on laisse une « potence » d’une dizaine de centimètres.
Grâce à ce montage, on pêche avec un train de trois mouches noyées :
– une mouche dite de pointe fixée au dernier brin de nylon et en règle générale lestée pour évoluer près du fond de la rivière. J’utilise très souvent des artificielles intégrant des billes placées près de l’oeillet de l’hameçon et des corps composés entièrement de cuivre ou cerclés de ce métal.
– une mouche intermédiaire moyennement lestée montée sur la première potence à partir de la pointe de votre bas de ligne. Pour les intermédiaires, je mise beaucoup sur des artificielles montées avec des matériaux modernes un peu flashy qui excitent la curiosité, l’intérêt et/ou l’agressivité des poissons.
– une sauteuse fixée à la deuxième potence et qui évolue légèrement sous la surface ou qui vient « taper » régulièrement sur l’eau, comme le font les éphémères, ce qui a tendance à exciter l’appétit des chasseresses.
Ces trois mouches représentent des insectes aquatiques à des stades différents de leur cycle de vie. Les mouches de pointe imitent des insectes au stade larvaire, les intermédiaires des insectes au stade nymphal ou des imagos agonisants après leur ponte et les sauteuses des insectes émergeants ou des imagos.
Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, lorsque les truites sont vraiment en activité, sur la Saine qui est une rivière mythique du Jura et qui vient rejoindre l’Ain (précisément sur la commune de Syam) de prendre, en même temps et sur le même lancer, deux beaux poissons sur mon train de trois mouches. Je peux vous assurer que lorsque les deux poissons décident de fuir dans un sens opposé (le temps que vous compreniez ce qui vous arrive) cela vous procure des sensations incroyables que vous garderez longtemps en mémoire !
L’action de pêche :
La technique de la pêche en noyée consiste à lancer bien droit son train de mouches en plein travers de la rivière plus ou moins en amont des postes présumés. Puis après avoir abaissé sa canne, je vous conseille de suivre la dérive en gardant la canne dans l’alignement de la tresse et du bas de ligne. Il faut éviter que l’ensemble de la tresse et de la ligne ne prennent trop d’avance sous l’action du courant: si tel était le cas, il convient de pratiquer des mendings (rattrapage de la tresse pour la replacer dans l’axe de la canne en la rejetant vers l’amont grâce à une rotation du poignet) dont je vous expliquerai plus précisément la technique dans le cadre d’un autre post.
L’animation des mouches noyées :
Le train de mouches que vous animerez en action de pêche (pour donner une apparence de vie à vos artificielles) par des légers tremblements de la canne durant une partie de la dérive et par une remontée très progressive de celle-ci en fin de dérive. Il ne faut surtout pas la remonter trop rapidement. C’est très souvent à ce moment là que se produisent les touches.
Cette technique de la pêche noyée permet de véritablement «peigner » la rivière grâce à son train de mouches. Elle est très productive car on peut la pratiquer de façon extensive en descendant la rivère grâce à un ou deux pas de coté après chaque coup de ligne. Lors d’une journée de pêche, il est ainsi possible de longer la rivière sur plusieurs kilomètres en passant d’un poste à l’autre.
Pêcher en sèche est, à juste raison, pour beaucoup de pêcheurs la technique reine et le nec plus ultra de la pêche à la mouche.
Or, le Tenkara est le moyen le plus simple et le plus efficace pour progresser rapidement en sèche.
Repérez les gobages :
La pêche en sèche est aussi la manière la plus amusante pour attraper un poisson gobeur. Grâce aux gobages, les moucheurs qui sont toujours en éveil peuvent repérer l’endroit où se situent les poissons en activité.
Il convient alors d’observer les insectes qui dérivent sur l’eau ou qui volent aux alentours pour se faire une idée plus précise de la nourriture qui intéresse ces poissons.
Dans la foulée, le moucheur choisit dans sa boîte à mouches l’artificielle dont la couleur, la taille et le stade du cycle de vie des insectes aquatiques correspond le mieux aux proies désirées par nos partenaires.
Parfois, plusieurs types d’insectes dérivent en même temps et c’est là que le choix se complique. Toutefois, si votre artificielle est refusée et que vos posés sont discrets avec une dérive qui n’entraine pas de dragage à la surface de l’eau, il est toujours possible de changer de mouche et d’en proposer une autre qui obtiendra un résultat plus efficace.
Les mouches sèches d’ensemble :
Pour autant et le plus souvent, les poissons en appétit et non éduqés sont plutôt réceptifs et pas trop regardants sur ce que vous leur présentez. Encore faut-il ne pas avoir éveillé leur méfiance (ce qui aurait pour effet de «caler» le poisson) et de pêcher avec des mouches d’ensemble cohérente: je veux dire par là qu’il ne faut pas pêcher au mois de mars avec une mouche de mai !
Quelques critères à connaître :
Pas besoin de connaissances entomologiques très approfondies pour choisir la bonne artificielle mais il convient de connaître quelques principes de base: la taille de votre mouche, son niveau de flottaison et sa teinte générale. La règle est la suivante: temps clair, mouche claire / temps sombre, mouche sombre.
Lorsque les poissons gobent en nombre (on peut parfois voir la rivière se mettre à « bouillonner» tellement les éclosions sont nombreuses et tellement il y a de poissons en activité), le nombre de prises peut être impressionnant et s’inscrit dans la mémoire du pêcheur comme un moment féérique.
Les bons moment sont éphémères :
Au risque, peut être, de vous décevoir ces moments bénis des dieux sont éphémères comme les insectes aquatiques objet de toute notre attention et sont suivis de périodes de calme plat. C’est là aussi que réside toute l’étrangeté et la beauté de la nature.
Il faut savoir que les truites se nourrissent à 80% de larves et de nymphes chassées sous la surface de l’eau. Il ne reste donc que 20% du temps pour espérer voir des poissons gober en surface. Durant ces périodes de calme en surface, il est possible et même souhaitable de passer en noyée ou en nymphe pour continuer à prendre des poissons.
Ne pas hésiter à changer de technique :
Je vous conseille donc vivement, sans changer de matériel mais en jouant sur la longueur et le diamètre des bas de ligne et la spécificité des mouches utilsées, d’alterner avec bonheur les techniques de pêche: sèche, noyée, nymphe. Vous n’en serez que plus efficace et n’en prendrez que plus de plaisir.
Le bon angle d’attaque lorsqu’on pêche avec une mouche sèche :
En sèche, lorsque le godage est localisé en prenant des repères en fonction des rochers, des berges, le fond de la rivière il convient éventuellement de changer de place pour trouver le meilleur angle d’attaque, de lancer et de poser son artificielle à une distance équivalente à la profondeur estimée de la rivière à l’endroit où se trouve le poisson en activité. Puis il faut laisser dériver son artificielle dans la même veine d’eau où se trouve le poisson et à la même vitesse que le courant pour bénéficier d’une longue dérive et ne pas générer de dragages anormaux à la surface à de l’eau.
L’instinct de suivie du poisson ne doit pas l’emporter sur l’instinct de nutrition… Généralement le premier passage est le bon lorsqu’il n’y a pas beaucoup d’insectes à la surface de l’eau.
Avec une mouche sèche, tout est une question de timing :
En présence d’importantes éclosions et lorsque la nourriture est très abondante, les truites montent à la surface à la façon d’un métronome: il faut donc trouver le bon timing pour présenter sa mouche au moment où votre partenaire monte pour se gaver.
Si un poisson qui montait régulièrement ne le fait plus après le passage de votre artificielle, il faut immédiatement interrompre vos tentatives et attendre le temps que votre partenaire se rassure et recommence à revenir à la surface. Pendant ce délai, il convient de changer de mouche et mettre au bout de son bas de ligne un modèle plus petit ou plus grand.
Dans un prochain article je vous parlerai des zones de prise de nos artificielles en fonction des cônes de vision des différents poissons (par exemple, la zone de prise d’un ombre est beaucoup plus large mais plus étroite que celle d’une truite).
Il faut également trouver le bon compromis entre la longueur du bas de ligne (plus le bas de ligne est long et moins vous aurez de dragage de votre artificielle à la surface de l’eau) et la précision (plus votre bas de ligne est court et plus vous gagnerez en précision pour poser votre mouche facilement à l’endroit où vous le souhaitez mais dans ce cas vous aurez plus de dragage…).
La recherche du bon compromis :
La réussite se trouve souvent, comme pour beaucoup de choses, dans le bon compromis.
En sèche, la façon dont on présente sa mouche artificielle conditionne tout le reste: il faut veiller à ne pas poser brutalement sa soie et son bas de ligne sur l’eau, prévenir le sillage/dragage de la mouche pour éviter les refus des poissons pourtant bien disposés voire la fuite de nos partenaires qui en profitent pour caler tous les autres poissons sur un portion de rivière. Dans ce cas, vous n’avez plus qu’à changer de poste.
Les atouts du Tenkara avec une mouche sèche :
Le Tenkara permet une excellente qualité des lancers, des présentations très discrètes, une précision sans nulle autre pareille et une meilleure maîtrise de la dérive dans un rayon de quelques mètres autour du moucheur: c’est pour cette raison que les résultats obtenus sont bien plus satisfaisants qu’avec la technique classique de pêche à la mouche.
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