Plus les mouches que vous utilisez sont volumineuses, plus elles offrent une résistance à l’air lors de vos faux lancers et plus votre bas de ligne est soumis à rude épreuve avec une fâcheuse tendance au vrillage.
Bien entendu, lorsqu’un bas de ligne est vrillé, il devient absolument impossible de réaliser de belles belles dérives et de bonnes présentations sous l’effet d’un nylon transformé en « tire-bouchon ». Vous n’avez alors qu’à changer toute votre pointe qui est devenue inutilisable, voire à refaire une grande partie de votre bas de ligne.
Ce phénomène indésirable se produit régulièrement lorsque vous utilisez de grandes artificielles rigides, je pense notamment à la mouche de mai. Lors de vos faux lancers, votre mouche se comporte comme une pale d’hélicoptère qui tourne autour de l’axe constitué par votre bas de ligne.
Alors, comment éviter ce phénomène de vrillage qui est indésirable et frustrant ? Voici quelques éléments de réponse:
Les ailes sont problématiques et engendre le vrillage:
- En premier lieu, évitez les artificielles avec des ailes comme on en voit encore trop souvent dans la littérature halieutique (voir les deux photographies de cet article). En ce qui concerne les imitations de mouche de mai, il s’agit des fameuses deux ailes de plumes de flancs de canard qui sont montées dos à dos sur la hampe de l’hameçon. Ces imitations flattent l’œil du pêcheur mais s’avèrent être de véritables « éoliennes » et vrillent immédiatement les bas de ligne sauf à utiliser des pointes d’au minimum 20/100 ce qui est totalement irréaliste sur des poissons éduqués.
Le choix du CDC :
- Choisissez des artificielles dépouillées composées avec du CDC (Cul de Canard) ou avec des poils de cervidés. Le CDC n’offre que peu de résistance à l’air et donne à votre artificielle une impression supplémentaire de vie grâce à son côté pulsatile. Vos mouches flottent également plus bas ce qui imite avantageusement le stade émergent.
Le choix de la modernité :
- Réduisez les hackles (plumes de cou de coq) qui ont pour vocation d’imiter les pattes des éphémères et optez pour des matériaux modernes hydrophobes: polypropylène, dubbings divers et variés. Si vous souhaitez néanmoins utiliser des collerettes formées par des hackles sur vos montages, limitez à deux tours autour de la hampe de l’hameçon et utilisez des hackles courts.
Des bas de ligne raisonnables :
- Optez pour des bas de ligne de longueur raisonnable. Inutile d’utiliser, comme pour la pêche en nymphe, des bas de ligne extra longs: ils ne devront pas dépasser les 4 m – 4,5 m. Vous ne pouvez pas non plus avoir recours à des longueurs de bas de ligne moins importantes si vous souhaitez éviter le phénomène de dragage: comme pour beaucoup d’autres choses, il faut donc trouver un juste équilibre.
Le bon choix des nylons pour éviter le vrillage :
- Enfin, utilisez des nylons de dernière génération en fluorocarbone qui possèdent les cinq avantages suivants: ils sont plus résistants, plus raides, plus coulissants, plus transparents et sans mémoire.
Ne sous-estimez pas le phénomène de vrillage car il peut gâcher une partie de pêche et ruiner tous vos espoirs, surtout lorsqu’il se produit en plein milieu d’un éclosion prometteuse ?
Éric Le Rest.
L’article suivant sur l’art de bien présenter sa mouche peut également vous intéresser : https://tenkaraworld.com/savoir-soigner-la-presentation-de-son-artificielle-grace-au-tenkara/
Comment éviter le vrillage ? Voici un gadget que je n’ai pas encore testé mais pourrait s’avérer grandement utile : http://www.chti-moucheur.com/atelier-materiel/trucs/anti-vrille-anti-twist-swivel