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Noyée avec une canne à deux mains

Le choix de la canne à deux mains

En premier lieu, cette utilisation de la canne à deux mains pour pêcher la truite en noyée est une variante de la peche au saumon.

A titre personnel, j’utilise une canne « JMC Migration Trout Switch » de 11’3 pour soie 4/5 en 4 brins. Les 4 brins facilitent le transport de la canne, dans le cadre des voyages.

Par ailleurs, cette Switch présente un excellent rapport qualité / prix. En effet, elle ne coûte « que » 219 €. Ce n’est pas un prix très élevé en comparaison des cannes proposées par les autres marques, voire de certaines cannes à une main.

En outre, la canne switch à deux mains, est très polyvalente :

  • elle permet de pêcher en noyée, en sèche ou en nymphe en fonction des niveaux auxquels les poissons se nourrissent et de passer rapidement d’une technique à l’autre. Par exemple, lorsqu’une éclosion se produit, la souplesse de cette canne en carbone offre la possibilité de passer de la pêche en noyée à la pêche en sèche.
  • la distance moyenne des lancers se situe entre 25 et 30 m soit environ 10 m de plus qu’avec une canne à une main.
  • cette canne est très équilibrée grâce au poids du moulinet et de la soie qui le garnit. J’utilise des moulinets manuels dont le poids, avec la soie et le backing, permet d’équilibrer parfaitement l’ensemble canne / moulinet. Bien entendu, ce moulinet en aluminium de type aéronautique présente un large arbor. Il s’agit du diamètre de l’axe central de la bobine qui doit être important pour limiter le vrillage de la soie. Par ailleurs, ce moulinet possède un réglage de frein très progressif et sensible. En dernier lieu, il convient de veiller à pouvoir procéder à un enroulement rapide de la soie.

Quels sont les avantages liés à l’utilisation d’une canne à deux mains ?

  • les lancers roulés sont grandement facilités et permettent de les effectuer à une plus grande distance . Ainsi, vous obtenez une augmentation très appréciable de la surface d’action et de la dérive de votre train de mouches noyées.
  • la longueur de la canne permet d’obtenir un meilleur angle de lancer. Cet angle s’inscrit idéalement à 90 degrés par rapport au courant.
  • vous obtenez moins de décrochages car la canne à deux mains est beaucoup plus longue et beaucoup plus souple. On rate donc beaucoup moins de poissons.
  • possibilité de réaliser des lancers Spey et Double Spey sans disposer du recul nécessaire derrière soi. On parle ici de D Loop qui correspond à une boucle arrière permettant de charger le ressort de la canne. Il est donc possible de continuer à lancer loin avec des arbres dans son dos, tout en réalisant un changement de direction à sa soie sans avoir à effectuer une série de faux lancers.
  • le posé des mouches est bien meilleur qu’avec une canne à une main. Elles tombent sur l’eau avec beaucoup plus de douceur grâce à la grande puissance des cannes.
  • vous évitez les faux lancers et de sécher les mouches noyées qui coulent donc au niveau recherché beaucoup plus rapidement

Quelle soie et quel bas de ligne utiliser ?

En fait, j’utilise, au choix, une soie flottante WF 4 classique ou, pour faciliter les lancers, une soie spécialisée «Trout Spey» de la marque RIO. Plus particulièrement la série «Intouch Trout Spey» qui possède des boucles à ses deux extrémités et une Running Line intégrée.

Vous pouvez l’acheter sur le site d’Ardent Pêche : https://www.ardentflyfishing.com/soie-rio-intouch-trout-spey-p-74511

Le système des boucles intégrées au bout de la soie permet de réaliser très facilement la jonction de type boucle dans boucle avec les différents « Versileaders » plus ou moins plongeants auxquels j’ai recours.

Ces pointes qui possèdent une âme en polymère et en tungstène permettent de pêcher à différentes profondeurs. Il existe 5 modèles: intermédiaire, plongeant lent, plongeant rapide, plongeant super rapide et plongeant extra rapide.

Grâce à ces « fuseaux » Versileader plus ou moins plongeants, les mouches coulent dès le début de dérive. Ils les rendent plus pêchantes, plus rapidement. En effet, ces mouches doivent être immergées et atteindre la bonne profondeur, là où le poisson est mordeur.

Ces « têtes ou fuseaux » Versileader sont complétés par un fil de nylon très court d’environ 1 m en 20 ou 22 /100. Le système de connexion se fait également boucle dans boucle. Puis simplement deux ou trois mouches montées en potences sur des brins de 50 cm en 18 /100, voire 16/100.

Certains spécialistes préfèrent pêcher avec uniquement deux mouches. Ils pensent que ce montage permet un meilleur ancrage et diminue les risques d’emmêler les nylons du bas de ligne. De mon côté, je reste un adapte d’un train composé de trois mouches (pointe, intermédiaire et sauteuse). Pour en savoir plus sur la pêche en noyée : https://tenkaraworld.com/pecher-en-mouche-noyee/

Les différents types de lancers :

Le lancer au dessus de la tête (Overdose head) n’est pas très pratiqué avec une canne à deux mains. En effet, il nécessite un dégagement arrière important et, à la longue, il devient fatiguant.

Différentes sortes de lancers Spey sont utilisés. Je vous conseille de regarder la vidéo ci-dessous Elle vous donnera une idée plus précise des différents styles pratiqués. Outre le fait d’être efficaces, ils sont parfois spectaculaires et esthétiques.

Que hermosura

Publiée par José Luis Jerez Villalba sur Mercredi 22 avril 2020

En conclusion, seule une pratique intensive des lancers Spey permet de progresser step by step au niveau technique. Il convient également de les tester, en fonction des situations, pour obtenir les meilleurs posés et les meilleures dérives.

Eric Le Rest.

Une très bonne philosophie de vie !

Pêcher à la mouche noyée

La pêche à la mouche noyée représente la forme la plus traditionnelle de la pêche à la mouche. Aujourd’hui, elle est malheureusement un peu passée de mode alors qu’il s’agit d’une technique de pêche pleine de subtilités et très efficace.

Ma spécialité :

A titre personnel, j’adore la pêche à la mouche noyée et j’en ai fait ma grande spécialité : j’ai en projet d’écrire plusieurs posts spécifiquement dédiés à la pêche à la mouche noyée afin de la remettre sous le feu des projecteurs en la modernisant et d’aider à passer le flambeau aux jeunes générations pour que cette technique  ne sombre pas dans l’oubli sous prétexte de «ringardise».

Tout au long de la saison :

Je pratique la pêche à la mouche noyée avec bonheur et gourmandise tout au long de la saison, que les eaux soient hautes ou basses. Bien entendu, il s’agit d’une technique plus particulièrement destinées au début de saison quand les courants sont soutenus, les eaux légèrement teintées et lorsque les poissons ne montent pas encore en surface mais sont néanmoins en activité.

Varier les plaisir :

La pêche en noyée permet de prendre plus régulièrement du poisson tout au long de la saison qu’en sèche. L’idée que je recherche en pêchant en noyée est de «varier les plaisirs » : pêcher en sèche quand on voit des gobages, pêcher en noyée le reste du temps. Il est très facile, avec un peu d’expérience, de passer d’une technique à l’autre car il suffit de changer son bas de ligne en fonction de l’activité des poissons.

Une pêche tactile :

A la différence de la pêche à la nymphe qui se pratique en amont, la pêche à la mouche noyée se caractérise par des lancers en travers de la rivière et une dérive des mouches vers l’aval. Il s’agit d’une méthode très tactile qui se pratique ligne tendue: on utilise le courant pour maintenir le bon niveau de tension sur la ligne. Les touches sont ressenties via de véritables secousses au niveau du poignet.

La technique du Tenkara et le matériel utilisé sont particulièrement intéressants :

– les cannes sont légères (pas plus de 80 grammes), longues (généralement entre 3,60 m et 4 m) et souples (du style parabolique) ce qui permet de moins fatiguer le poignet, de bien mieux contrôler les dérives, de mieux ressentir les touches et de perdre beaucoup moins de poissons via des décrochages

– les tresses lorsqu’elles n’ont pas été graissées coulent aisément et permettent au bas de ligne de plonger sous la surface de l’eau, à la bonne profondeur, pour faire travailler son train de trois mouches. Si vous trouvez que vos mouches restent trop en surface, il est toujours possible de monter une portion de bas de ligne plongeant achetée dans le commerce ou d’employer un liquide « miracle » également vendu dans le commerce. Celui-ci permet  après en avoir imbibé vos mouches, de les faire plonger à la bonne profondeur (à noter que la salive permet également de faire couler vos mouches).

– les mouches utilisées au Tenkara conviennent parfaitement à la technique de la noyée: les hackles sont souples et montés vers l’avant ce qui donne vie à vos artificielles lorsqu’elles vibrionnent dans le courant.

– le piquant des hameçons étant particulièrement important sur les les Kébaris, les décrochés des poissons sont beaucoup moins importants qu’avec des mouches montées sur des hameçons classiques. Leur forme particulière contribue également à optimiser le nombre de prises.

Les bas de ligne :

Par ailleurs, les bas de ligne à nœuds utilisés dans la cadre de la pêche à la mouche noyée sont nettement plus courts et sont réalisés avec des diamètres de fils beaucoup plus forts qu’en sèche. Les pointes sont en 18/100 (voire 20/100) en début de saison et descendent en 16/100 à la fin du printemps et durant l’été.

«A la fin de la tresse d’une longueur de 3 mètres et grâce à des noeuds dits du « chirurgiens » (je vous expliquerai dans une autre rubrique les différentes sortes de noeuds qui sont utilisés par les pêcheurs à la mouche). En ce qui me concerne, j’employe des bas de ligne dégressifs d’une longueur de 40 cm à 50 cm avec des nylons d’un diamètre successif de 24/100, 22/100 et trois bouts de 20/100. Sur les deux derniers bouts, on laisse une « potence » d’une dizaine de centimètres.

Grâce à ce montage, on pêche avec un train de trois mouches noyées :

une mouche dite de pointe fixée au dernier brin de nylon et en règle générale lestée pour évoluer près du fond de la rivière. J’utilise très souvent des artificielles intégrant des billes placées près de l’oeillet de l’hameçon et des corps composés entièrement de cuivre ou cerclés de ce métal.

une mouche intermédiaire moyennement lestée montée sur la première potence à partir de la pointe de votre bas de ligne. Pour les intermédiaires, je mise beaucoup sur des artificielles montées avec des matériaux modernes un peu flashy qui excitent la curiosité, l’intérêt et/ou l’agressivité des poissons.

une sauteuse fixée à la deuxième potence et qui évolue légèrement sous la surface ou qui vient « taper » régulièrement sur l’eau,  comme le font les éphémères, ce qui a tendance à exciter l’appétit des chasseresses.

Ces trois mouches représentent des insectes aquatiques à des stades différents de leur cycle de vie. Les mouches de pointe imitent des insectes au stade larvaire, les intermédiaires des insectes au stade nymphal ou des imagos agonisants après leur ponte et les sauteuses des insectes émergeants ou des imagos.

Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, lorsque les truites sont vraiment en activité, sur la Saine qui est une rivière mythique du Jura et qui vient rejoindre l’Ain (précisément sur la commune de Syam) de prendre, en même temps et sur le même lancer,  deux beaux poissons sur mon train de trois mouches. Je peux vous assurer que lorsque les deux poissons décident de fuir dans un sens opposé (le temps que vous compreniez ce qui vous arrive) cela vous procure des sensations incroyables que vous garderez longtemps en mémoire !

L’action de pêche :

La technique de la pêche en noyée consiste à lancer bien droit son train de mouches en plein travers de la rivière plus ou moins en amont des postes présumés. Puis après avoir abaissé sa canne, je vous conseille de suivre la dérive en gardant la canne dans l’alignement de la tresse et du bas de ligne. Il faut éviter que l’ensemble de la tresse et de la ligne ne prennent trop d’avance sous l’action du courant: si tel était le cas, il convient de pratiquer des mendings (rattrapage de la tresse pour la replacer dans l’axe de la canne en la rejetant vers l’amont grâce à une rotation du poignet) dont je vous expliquerai plus précisément la technique dans le cadre d’un autre post.

L’animation des mouches noyées :

Le train de mouches que vous animerez en action de pêche (pour donner une apparence de vie à vos artificielles) par des légers tremblements de la canne durant une partie de la dérive et par une remontée très progressive de celle-ci en fin de dérive. Il ne faut surtout pas la remonter trop rapidement. C’est très souvent à ce moment là que se produisent les touches.

Cette technique de la pêche noyée permet de véritablement «peigner » la rivière grâce à son train de mouches. Elle est très productive car on peut la pratiquer de façon extensive en descendant la rivère grâce à un ou deux pas de coté après chaque coup de ligne. Lors d’une journée de pêche, il est ainsi possible de longer la rivière sur plusieurs kilomètres en passant d’un poste à l’autre.

Eric Le Rest

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