A la quête du Graal !
Tous les pêcheurs à la mouche rêvent de mettre à l’épuisette des grosses truites, des poissons trophées. Ces derniers alimenteront leurs songes durant le reste de leur vie.
Les grosses truites sont des poissons souvent difficiles à prendre, surtout en France car les rivières sont en général ultra pêchées.
En résumé, elles se méritent.
Pour les capturer, il convient préalablement de connaitre leurs habitudes. De plus, il faudra viser la perfection en termes d’approche et de technique.
La croissance des truites :
Comme vous le savez certainement, la croissance des truites est liée au milieu aquatique dans lequel elles grandissent.
Dans les rivières calcaires, les truites sont beaucoup plus grosses car la nourriture est plus abondante.
Une truite peut être considérée comme grosse à partir de 2 kilos.
Ce sont les rivières de Bourgogne Franche Comté, de Savoie, de Provence mais également sur les Gaves et la Dordogne.
Dans les rivières aux eaux acides et granitiques, les truites ont une croissance beaucoup plus lente.
Une truite peut donc être classifiée comme grosse à partir d’1 kilo (rivières de Bretagne ou du Massif Central, par exemple).
Où rechercher les grosses truites ?
Les truites trophées sont à rechercher prioritairement au niveau des postes profonds et des trous d’eau importants ou sous de gros blocs de pierre.
Elles ne se tiennent pas uniquement à un seul poste mais parcourent plutôt des circuits précis et routiniers.
Parfois, sur plusieurs centaines de mètres, au fond des rivières , jalonnés d’un certain nombre de caches.
Pour repérer ces gros poissons, il faut faire preuve de patience. Lorsqu’on a la chance d’évoluer sur des rivières aux eaux transparentes, observez régulièrement les endroits où elles se situent. Répétez ces observations au cours de visites fréquentes, à différents moments de la journée.
Les très beaux poissons ne sont pas souvent « de sortie ».
Ils sont beaucoup plus sélectifs que les autres et se nourrissent souvent la nuit ou lorsque les eaux sont foncées.
Toutefois, certaines périodes sont favorables notamment durant les concentrations de vairons lors du frai ou lors des grandes éclosions d’éphémères. Même si des truites de rêve ne montent que très rarement en surface car elles sont plutôt carnassières en se nourrissant de congénères plus petits.
Les grosses truites ont de la mémoire :
Si vous avez éveillé leur méfiance ou pire que vous les ratez au ferrage, vous pouvez ne plus les voir durant de nombreuses semaines voire durant tout le reste de la saison de pêche.
Il faut préciser, par ailleurs, que ces poissons sont connus des pêcheurs autochtones. Ils ont donc souvent été pêchés. Ainsi, ils sont « éduqués » à se méfier de tout ce qui peut paraître comme anormal dans leur environnement (notamment le dragage de vos artificielles).
Pour réussir à leurrer ces grosses truites, deux techniques sont, à mon sens, à privilégier.
La pêche au streamer, en début de saison, lorsque les eaux sont hautes et troubles et surtout tôt le matin.
Si vous pêchez sur des rivières fréquentées par les saumons vous aurez peut-être l’occasion d’en piquer un car ce sont généralement les mêmes postes qui sont fréquentés par les grosses truites et le roi des poissons. J’utilise des modèles de couleur sombre.
La nymphe à vue (toutes les nymphes peuvent donner de bons résultats sous réserve qu’elles soient correctement lestées afin de descendre rapidement à la bonne profondeur en fonction de la puissance du courant, là où se situent ces poissons).
Le geste parfait :
Inutile de rajouter qu’il convient que le premier poser soit parfait car vous ne disposez pas vraiment d’une seconde chance.
Inutile également de préciser qu’il serait « suicidaire » de descendre sur des nylons en dessous du 14/100. A moins que vous aimiez vraiment les sensations fortes, le goût du risque et que vous assumiez très facilement la frustration.
En sèche et durant de rares périodes favorables, vous pouvez tenter une imitation de sedge émergeant de taille moyenne mais en l’animant légèrement.
Si la truite trophée prend votre imitation, ne vous précipitez pas pour ferrer. Vous risqueriez de lui enlever votre artificielle de la gueule et de soigner votre « déprime » durant un bon bout de temps…
Tout est lié à une question de motivation, de moral et de confiance en soi et en son matériel.
Le moulinet et l’épuisette, ici indispensables, doivent être particulièrement fiables.
Eric Le Rest
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