Au 18ème siècle, lorsque la pêche à la mouche est inventée en Europe (je rappelle que le Tenkara se pratiquait déjà au Japon au 8ème siècle), les soies étaient réellement fabriquées en soie naturelle.
Les soies naturelles :
De nombreux pêcheurs puristes utilisent encore ces soies naturelles pour leurs qualités : finesse des posés et très bonne pénétration dans l’air.
A titre personnel, je n’y ai plus recours pas régulièrement.
J’ai acheté une de ces soies naturelles il y a quelques années mais j’ai très vite renoncé à m’en servir car elle présentait un certain nombre de contraintes.
L’entretien lié à leur graissage devient, au fil du temps, assez fastidieux.
Le séchage, après chaque sortie de pêche, est impératif pour éviter leur pourrissement.
L’obligation de les sortir du moulinet et de les rembobiner une fois qu’elles sont sèches et graissées. Disons, en résumé, qu’il faut avoir de la marge dans son agenda pour faire le nécessaire correctement.
Les matériaux synthétiques :
Au fil du temps, le mot soie a été conservé alors que les matériaux synthétiques sont devenus pratiquement incontournables dans leur composition.
En réalité, c’est une âme en nylon tressé recouverte d’une gaine en matière plastique de grande qualité. Cette gaine sert de revêtement et permet un coulissement facile dans les anneaux de la canne.
Les couleurs des soies synthétiques sont très variées et souvent très vives (jaune, vert, orange,…éventuellement fluorescentes).
Ainsi, leur visibilité est facilité surtout lorsque la lumière baisse et notamment au cours du fameux coup du soir.
Pour la pêche au Tenkara, ces soies remplacent utilement les tresses dont je vous ai déjà parlé https://tenkaraworld.com/72/
En pratique, j’utilise mes anciennes soies usagées que je coupe sur une longueur quasi identique à celle de la canne.
Je l’attache d’un côté au Lilian (petite cordelette située à l’extrémité de la canne) et, de l’autre, j’y noue mon bas de ligne.
Lorsque je pêche en sèche, j’utilise une partie de soie DTF et lorsque je pêche en noyée, je passe en DTI ou WFI (voir les explications ci-après).
La densité des soies :
Il existe une très large gamme de densités de soies à utiliser en fonction des différentes situations de pêche.
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- Les soies flottantes (identifiables par le « F » sur les boites) sont utilisées lorsqu’on pêche en sèche.
- Les intermédiaires (identifiées par un « I ») : elles coulent très lentement et je les utilise beaucoup pour la pêche en noyée.
- Les soies à pointe plongeante (marquées « FS » ce qui veut dire « floating and sinking ») : elles sont composées d’une partie flottante qui reste donc en surface et d’une pointe très plongeante qui entraine vos mouches noyées ou vos streamers en profondeur.
- Les plongeantes (« S » comme sinking) : elles permettent de pêcher très profondément et elles plongent plus ou moins rapidement selon les modèles signalés par un sigle « S1, S2, S3,… »
Les soies les plus utilisées :
Petit rappel, dans le cadre de la pêche à la mouche classique, il existe plusieurs profils de soies qui ont une utilisation spécifique.
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Les soies de type parallèle (« L » – Level) :
elles sont les premières soies synthétiques qui ont été commercialisées et, depuis, elles sont progressivement tombées en désuétude. Les soies parallèles sont utilisées sur les petites rivières encombrées par la végétation et qui nécessitent des lancers courts ainsi qu’une grande précision.
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Celles à double fuseau (« DT » – Double Taper):
Leur partie centrale est parallèle et les deux extrémités sont en queue de rat. Elles sont les plus utilisées car elles passent partout.
Elles permettent de lancer plus loin
Nous pouvons obtenir grâce à leur utilisation des posés précis, tout en délicatesse
Elles sont réversibles et donc économiques (lorsqu’une extrémité est usée ou abimée, il suffit de la retourner pour disposer d’une soie neuve).
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Les soies à fuseau décentré (« WF » – Weight Forward) :
Leur masse est concentrée sur une extrémité, sur une longueur de 8 à 9 mètres.
Ces soies permettent de lancer loin même quand il y a du vent, sur les rivières larges, souvent en utilisant la double traction.
Les autres types de soies :
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Les soies à tête de ligne (« ST » – Shooting Taper) :
Elles propulsent les mouches à très longue distance car elles concentrent leur poids en tête de soie. Cette soie n’est pas longue, uniquement 9 à 14 mètres.
Elle est donc reliée au backing qui garnit le moulinet et que l’on appelle une running line.
Les lancers peuvent parcourir une longueur de plus de 50 mètres.
Inutile de vous dire qu’à cette distance, on l’utilise surtout en réservoir ou pour les compétitions de casting.
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Avec un fuseau Triangle Taper (« TT ») :
Elles permettent également de pêcher à grande distance mais néanmoins avec des posés tout en finesse et délicatesse.
Vous n’avez donc que l’embarras du choix !
Eric Le Rest
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