Comment les poissons voient-ils nos mouches artificielles ?

A propos des couleurs :

Le débat qui a animé la confrérie des moucheurs durant de nombreuses années est le suivant: les poissons distinguent-ils les couleurs de nos mouches artificielles ?

Malgré le fait que certains pêcheurs sont absolument convaincus que tel est bien le cas, il apparait que les études scientifiques menées en la matière ont conclu le contraire: les poissons ne seraient sensibles qu’aux contrastes et non aux couleurs elles-mêmes.

En résumé, ils perçoivent nos mouches de manière bien différente que les distingue l’œil humain.

Une excellente vue :

Mais ne nous y trompons pas, nos partenaires possèdent néanmoins une excellente vue: ils voient très bien tout ce qui se présente en face d’eux. Par contre, leur vision est beaucoup plus réduite sur les côtés.

La première explication réside dans le fait qu’ils les regardent de dessous, à travers l’élément liquide.

La luminosité extérieure représente donc un élément essentiel. Comme je l’ai déjà expliqué dans un post précédent, il convient, en conséquence, par temps sombre d’utiliser des artificielles de couleur sombre et par temps clair une mouche de couleur claire.

Tout dépend du temps d’obersation :

De plus, le temps d’observation d’un insecte aquatique et d’une artificielle quand il(elle) apparait dans le cône de vision d’un poisson varie également en fonction du fait qu’il se situe dans un courant (dans ce cas, le poisson ne dispose que de quelques fractions de secondes pour se décider) ou qu’il évolue dans un lisse (le poisson pourra prendre tout son temps pour observer la mouche et, au moindre doute, rebrousser son chemin, avec dédain: c’est ce qu’on appelle un refus).

Attention aux vibrations :

En parallèle de la vision, n’oubliez jamais que nos partenaires sont également très sensibles, grâce à leur système nerveux latéral à la moindre vibration dans l’eau. Il faut donc absolument soigner sa vitesse de déplacement ainsi que la lourdeur de ses pas au bord de la rivière ou dans l’eau et la qualité de ses posés car les poissons détectent toutes les vibrations et l’impact de nos mouches sur l’eau, avant même qu’elles ne rentrent dans leur champ de vision.

C’est aussi pour cette raison que j’utilise beaucoup:

– les plumes de cul de canard (CDC) car le moindre souffle d’air donne à nos artificielles une apparence d’insectes se débattant dans l’élément liquide et émettent des « ondes de vie » à la surface de l’eau.

– les plumes molles de perdrix, de flancs de cannes ou de faisans,… car elles vibrent dans l’eau, sous l’effet du courant et de l’animation réalisée par mes soins, lorsque je pêche en noyée, en nymphe ou au streamer.

Des mouches d’ensemble:

Je préfère utiliser des « mouches d’ensemble » (des artificielles qui imitent de façon très générale voire approximative un insecte aquatique) à des mouches imitatives (dont certains monteurs mettent un temps infini à soigner le moindre détail pour imiter parfaitement la nature).

Je sais qu’en affirmant cela, il y a tout un partie des moucheurs qui ne sera pas d’accord avec moi.

Des mouches artificielles qui sont de  véritables œuvres d’art :

Je suis certes admiratif du temps qu’ils passent devant leur étaux pour réaliser, avec une très grande précision, de façon souvent exceptionnelle de véritables œuvres d’art mais, j’avoue qu’il doit être très frustrant pour eux de perdre leurs artificielles dans la ripisylve, au fond de la rivière ou dans le gueule d’un poisson… Sans compter que certaines mouches qui ont pris plusieurs poissons sont complètement dépenaillées au niveau des collerettes ou des cerclages par les dents de nos partenaires…

Je compatis donc franchement mais je me dis qu’avec mes mouches d’ensemble respectant un juste équilibre entre les différents matériaux et correctement animées ou déposées à l’endroit idéal, je prends tout autant de poissons en produisant au montage, sur le même laps de temps, quatre à cinq fois plus d’artificielles.

Partagez-vous ce point de vue ?

Si tel n’était pas le cas, je serais absolument ravi d’échanger avec vous sur le sujet.

Eric Le Rest

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